Sénatoriales 2021 : sans surprise, le PDG s’accapare déjà 86,53% des futurs sénateurs !
Avec des grands électeurs issus des Locales 2018, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968) était assuré de s’offrir une majorité plus que confortable à la prochaine législature du Sénat. C’est chose confirmée avec les résultats du premier tour organisé le 30 janvier. Le parti d’Ali Bongo s’accapare déjà de 45 des 52 sénateurs élus soit 86,53% de cette chambre parlementaire. Celle-ci ne devrait animée que par 5 partis : le PDG, Les démocrates (LD, opposition), les Sociaux-Démocrates du Gabon (SDG, majorité), le Parti social démocrate (PSD, opposition modérée) et Démocratie nouvelle (DN) dont la présence est encore en suspens.
Il plane déjà sur la future 5e législature du Sénat gabonais, comme un air de parti unique. Le PDG a raflé la mise en s’offrant à lui seul 45 sièges de sénateurs sur les 52 éligibles avant qu’Ali Bongo n’en nomme 15 autres. Une configuration définitive de l’hémicycle encore suspendue au second tour de ce scrutin qui se tiendra ce samedi dans les sièges de Malinga (Ngounié) et de Bitam (Woleu-Ntem) où le parti présidentiel est au prise avec l’opposition.
Un second tour où se jouera la présence ou non de Démocratie nouvelle (DN) au Sénat. Surtout que contre toute attente alors que le candidat DN Christian Edou Mintsa a obtenu 50,82% des suffrages exprimés contre 49,18% pour le sortant PDG Emmanuel Ondo Methogo, la commission provinciale électorale a décidé d’y imposer un second tour. Une incompréhension de l’interprétation à rebours de la majorité obtenue pourtant par le candidat DN.
Le curieux second tour imposé à Bitam par décision du CGE local
Sur les 89 candidats et leur 17 partis, il ne reste plus que 5 partis en lice. L’autre enseignement de ce premier tour est certainement la chute des indépendants qui n’ont pas réussi à franchir la ligne d’arrivée. Tout comme 12 partis rayés de la carte du Sénat pour les 6 prochaines années. Parmi eux, l’on note le Centre des libéraux réformateurs (CLR, majorité), l’Union nationale (UN, opposition), le Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS, opposition modérée). Mais aussi le PGCI, le BDC, l’UDIS, le FPG et le RV qui n’ont récolté aucun élu.
Une position dominante du PDG qui posera encore une fois l’utilité d’un Sénat dans la vie politique nationale. Avec un parlement qui pourrait bien atteindre les 90% pour le parti au pouvoir et son allié SDG, il est clair que la démocratie parlementaire sera soumise au diktat du parti d’Ali Bongo qui pourrait éviter le débat contradictoire des textes lois qui vont pourtant régir la vie de la Nation. Une assemblée finalement soumise à la seule volonté de l’exécutif qui revit en réel les instants de parti unique dans lequel était plongé le pays durant 22 ans de 1968 à 1990.
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