L’exil forcé de l’ancien ministre Alfred Mabika interpelle les notables du Gabon et d’Afrique
L’ancien ministre du Commerce et de l’Industrie, puis de la Jeunesse et des Sports, ex-PDG de La Poste gabonaise, Alfred Mabika Mouyama est exilé politique depuis 2016 en France après avoir grandement servi la nation gabonaise et contribué à plusieurs projets novateurs en Afrique. Face à ce fait accablant et devant la surdité des autorités gabonaises, plusieurs voix du Gabon, d’Afrique et du monde s’élèvent sur cette énième privation des libertés publiques dont sont victimes le fils de Mouila (Ngounié) natif de Dissiala (Nyanga) et plusieurs autres hauts cadres de la République forcés à l’exil en Europe.
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En souvenir des faits, l’ancien ministre gabonais s’était rendu pour des raisons de santé en France. Alfred Mabika a été contraint d’y séjourner et de s’exiler 4 ans durant face à la cabale médiatique et les poursuites judiciaires orchestrées par les autorités politiques gabonaises. S’agissant de la crise de trésorerie de La Poste gabonaise dont il assurait la présidence de la direction générale du groupe, fleuron de l’économie du pays. Curieusement ce dernier avait retrouvé ses lettres noblesses sous son management avec la création de plusieurs filiales opérationnelles Postebank, Post.net, Post Immo...
Le matraquage médiatique était savamment mis en œuvre par Alain-Claude Bilie-By-Nze l’alors ancien ministre de la Communication désormais actuel ministre d’Etat à l’Energie et aux Ressources hydrauliques. Cette action de sape fomentée depuis la palais du bord de mer a eu la tentative de ternir l’image d’un technocrate « issu d’un milieu pauvre qui a gravi les échelons de la société grâce à l’éducation reçue de ses parents, des enseignants et des prêtres missionnaires catholiques. Un parcours jalonné de rencontres avec les plus grandes personnalités politiques de son pays, et ponctué d’expériences et d’enseignements divers », comme on peut y lire dans essai autobiographique « Du cœur à l’ouvrage. Mouila, ma ville, ma vie » (Les Editions du Silence, 2017) .
Alfred Mabika avait fait la démonstration par la preuve dans son essai « La Poste au Gabon : Controverses & manipulations politiques » (Les Editions du Silence, 2017) comment le système politique gabonais a tenté de jeter en pâture un dirigeant d’entreprise, haut cadre de l’Etat dont la compétence a été saluée au Gabon, en Afrique et par le monde. Le but pour les tenanciers du régime avait-il indiqué lors de sa démonstration chiffres à l’appui était de « transformer le fils de Mouila en coupable pour voiler la non tenue de leurs propres obligations et dissimuler les responsabilités de l’Etat dans une crise vécue par l’entreprise et ses clients, mais provoquée et entretenue par des dirigeants de l’Etat ». Les épargnants qui réclament à raison leurs dus savent désormais la raison principale de la disparition de leurs émoluments d’épargne.
Dès lors une question très relayée dans l’opinion publique se pose avec acuité : « Que faisons-nous pour notre frère Alfred Mabika ? ». Une réalité implacable qui n’honore pas et de facto interpelle les notables gabonais eu égard plusieurs sons de cloche. Nous vous livrons dans les lignes qui suivent une tribune libre qui interpelle les notables du Gabon et les amis du Gabon sur la condition d’un trop grand nombre de hauts cadres gabonais forcé à l’exil dont le cadet du Professeur en pédiatrie disparu il y a un an feu André Moussavou Mouyama, sans que son frère lui rende un dernier hommage dans la dignité.
« Les jours, les semaines, les mois et les années passent sans la présence de notre frère Alfred Mabika. Chacun sait que ce fils de Mouila est un Cadre de haut vol qui a contribué, à sa manière, à donner vie à notre chère ville par des actions de développement concrètes et appréciées de tous. La reprise en main par lui de l’hôtel Lac Bleu a contribué à élever le niveau d’accueil local en matière d’hébergement.
Pour des raisons que nous ignorons, notre frère se retrouve hors du pays par concours de circonstances.
Qu’il ait commis une faute ou pas, Alfred MABIKA reste notre frère. Il ne peut subir la double peine d’être contraint à l’exil et d’être oublié de nous ses parents. À lire ses deux ouvrages publiés pendant son exil, il apparaît que notre frère a été victime d’une cabale orchestrée par un trio que la décence lui interdit de citer surtout que, précise-t-il, l’un d’eux n’est plus de ce monde.
Dans notre pays, ce n’est un secret pour personne, la pourritique et ses pourriticiens ont l’art de combattre les individus plutôt que le sous-développement. Alfred MABIKA est visiblement victime de cette erreur de bataille. La question qui émerge est la suivante : sommes-nous, fils et fille de Mouila, à l’aise de savoir que notre frère vive un exil inexpliqué ?
Hier, certains fils de Mouila ont eu des démêlés graves. Certains ont pu se tirer d’affaire grâce à l’implication d’autres personnes. Aujourd’hui c’est Alfred MABIKA qui est mis en difficulté. Il a droit à notre élan de solidarité afin d’obtenir son retour paisible dans son Mouila natal. ’’Wawu-la-wawu, pour que nul n’en ignore’’. »
Que reproche-ton à ce haut dignitaire de la Nyan-Ngou ? Quels sont les véritables mobiles qui l’ont conduit à se sentir en insécurité dans son propre pays et à choisir l’option douloureuse de l’exil politique ? Rappelons qu’Ighabouyi surnom d’Alfred Mabika en langue Punu signifie celui qui revient et qui doit retourner. En d’autres termes, celui qui renaît toujours de ses cendres. Ce nom ancestral fort symbolique puisé dans les traditions de son terroir est-il prophétique et annonciateur d’un retour envisagé et irrévocable au pays natal ? Comprendra qui pourra.
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