Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG) vient de s’inviter avec fracas dans le dossier de la succession d’Omar Bongo Ondimba. Jean de Dieu Moukagni Iwangou revendique un droit d’inventaire. Il demande aux héritiers du défunt chef de l’Etat de faire le tri entre l’argent issu du fruit de 42 années de labeur de leur père et celui de la prédation, de captation des richesses de l’économie gabonaise par les Bongo.
Soulignons que le média d’investigation français Mediapart avait publié un article avec des révélations tonitruantes concernant la mafieuse méthode de spoliation et de détournements des deniers publics, par le biais d’une société écran, puissante mafieuse holding à la solde de la famille Bongo : Delta Synergie.
Ce réseau d’exploitation abusive des richesses du Gabon et d’embrigadement patenté de tous les pans de l’économie gabonaise est une vaste stratégie malicieuse de corruption au sommet de l’Etat Gabonais. Cette dernière a été orchestrée par l’unique génie encyclopédique d’un pillage hors pair fomenté et réalisé depuis le vivant du patriarche totalitaire Omar Bongo, sous les auspices de Pascaline Mferri Bongo, savamment poursuivi par Ali Bongo et le pouvoir du Bord de mer.
Mediapart a révélé que cette machiavélique holding familiale s’est enrichie sur le dos du contribuable gabonais. Par l’entremise de plusieurs autorités politiques, conseillers du président, membres du gouvernement actuel dont Jean Pierre Lemboumba Lepandou, Blaise Louembet, Christian Kerangall avec plusieurs hauts cadres de l’administration gabonaise et investisseurs français, entre autres, Jean Claude Baloche, Jacques Alquier, René Brenac qui se sont servis à satiété des parts importantes d’actions au sein de plus de 35 grandes entreprises majeures exerçant au Gabon et en étroite complicité avec les multinationales du CAC40 français comme Bolloré, Total, Veolia, Eramet...
La succession d’Omar Bongo chiffrée à 360 milliards, a levé le voile sur le modèle économique d’’un retour sur investissement à l’origine de son immense fortune déloyale. Laquelle, il faut s’indigner ne serait rien sans Delta Synergie, holding au service de l’ensemble du clan héritier de la famille Bongo.
Unique famille gabonaise qui s’est auto-choisie de par leur rang présidentiel voir royal afin de jouir avec opulence et boulimie de toutes les richesses économiques d’une nation. Ceci, en larguant le peuple aux oubliettes de la pauvreté, de la mendicité et d’une précarité insoutenable pour un pays pétrolier.
Nous pouvons le relever sans peur de se fourvoyer, c’est l’un des actes de pillage d’un Etat républicain, le plus emblématique du XXIe siècle. Ce dernier a la médaille d’honneur légendaire de tous les gouverneurs noirs de l’Elysée Parisien couronnant un énième enrichissement d’une famille présidentielle via des bénéfices personnels, tout en acquérant des parts sociales de la période des trente glorieuses de l’économie gabonaise.
La fameuse répartition insultante de la mémoire gabonaise de cette manne fait grincer les dents parmi les héritiers alors que Ali et Pascaline Bongo s’adjugent une grande mise avec les 2/3 du butin présidentiel et ce en hauteur de 183,46 milliards. La cinquantaine d’autres héritiers doivent se contenter chacun de 3,39 milliards.
Une injustice puante surtout au regard du retard émergent d’un développement réel du Gabon souffrant d’une pauvreté galopante et d’une fracture sociale criarde révélées par le rapport portant sur la pauvreté au Gabon du très sérieux cabinet McKinsey & Company. Le rêve tant souhaité par les Gabonais dans leur ensemble qui conduirait à la sortie de la pauvreté, car ils vivent dans un pays pétrolier au sous-sol riche semble résolument encore bien chimérique.
Eu égard à ces sommes colossales ponctionnées chaque mois, chaque an dans les caisses de l’Etat Gabonais, on ne peut espérer que l’importante proportion de foyers économiquement faibles percevant moins de 80 000 FCFA par mois (moins de 50 euros) soit plus de 30% de la population gabonaise qui perçoivent des revenus sept fois inférieurs à la moyenne nationale, puissent vivre décemment avec un minimum vital.
Officiellement avait indiqué Mediapart, « Delta Synergie a été valorisée dans le cadre de la succession d’Omar Bongo à 27,8 milliards de francs CFA. Plusieurs héritiers soupçonnent une sous-évaluation massive, au regard de l’emprise réelle de la holding sur l’économie gabonaise. »
Comme cela semble être établi par les révélations du journal français en ligne Mediapart. Une manière habile de leur indiquer qu’ils feraient mieux de ne se partager que la seule partie de l’héritage issue du labeur que leur a légué Omar Bongo Ondimba.
A ce sujet, le président de l’UPG, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, haut magistrat à l’origine, menace également d’en référer au peuple devant la rupture du pacte républicain, à l’initiative des institutions de la République gabonaise.
Car le premier ministre, qui avait été saisi pendant l’intersession parlementaire, pour qu’il convoque le Parlement en session extraordinaire, afin de voter l’acte de mise en accusation du président de la République pour haute trahison, comme dispose la loi, n’a pas agi dans ce sens.
L’Assemblée nationale et le Sénat, également saisis de la même requête, n’ont pas cru bon de jouer leur rôle constitutionnel. Dès cet instant, Moukagni Iwangou pense qu’il ne lui reste plus que le recours au peuple, pour se faire entendre. Au Brésil, en ce moment, le peuple montre l’exemple.
La présidente Dilma Rouseff fait face à une demande de destitution pour de simples soupçons de corruption impliquant la première compagnie pétrolière de ce pays, Petrobras. Ali Bongo Ondimba, qui a reconnu avoir commis des forfaits nettement plus importants, ne saurait échapper au jugement du peuple, aux yeux du haut magistrat.
Aussi s’est-il engagé à obtenir d’abord l’appui de son parti dans cette démarche et naturellement de tous ses amis du Front uni de l’opposition pour l’alternance. L’action qu’il va enclencher dans un tel contexte a des chances d’aboutir.
Avec Echos du Nord
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