L’opposant, Jean Ping, a appelé lundi lors d’une conférence de presse tenue à Libreville, la communauté internationale à intervenir suite à ce qu’il assimile à une tentative d’assassinat, dénonçant le harcèlement de la justice gabonaise, face à la presse sans pour autant fermer la porte au dialogue politique.
"Au-delà des pertes en biens matériels se reportant autant à l’établissement commercial de mon épouse et qu’à ma résidence privée, c’est sans aucun doute ma personne qui était nommément visé", a déclaré l’air grave, l’ancien président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping lui qui, devait répondre à une convocation de la police judiciaire, après sa conférence de presse.
Le 12 janvier, des centaines de jeunes, avaient jeté des projectiles sur domicile librevillois de l’opposant, occasionnant de nombreux dégâts matériels, difficiles à chiffrer à ce jour, a-t-il déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères.
"Une telle violence, inouïe et aveugle, indique que ma vie était en danger. Tous ces événements d’une rare barbarie, digne de gens sans foi ni loi, comme dans un pays de non droit, se déroulent sous les yeux impassibles et des regards complices, sinon pour le moins passifs, des forces de l’ordre dont la présence sans la moindre réaction à la fois au rond-point des charbonnages et à l’entrée de la ruelle, soulève de nombreuses questions", a rappelé Jean Ping criant à un vaste complot.
Le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou joint par téléphone avait démenti l’immobilisme des gendarmes déplorant que ce n’est qu’après négociation que l’opposant avait consenti à libérer les captifs.
Les photos d’une quinzaine de casseurs arrêtés par des quidams et retenus dans la cour de M. Ping, où ils avaient été déshabillés et certains ligotés, relayées par les réseaux sociaux et les médias classiques avaient entraîné l’auto-saisine du procureur de la République qui s’était indignée des « traitements dégradants » infligés à ces « compatriotes ». Pour elle, ces jeunes font partie de ceux qui avaient participé au meeting interdit de l’opposition le 20 décembre qui a entraîné la mort d’un étudiant dans des circonstances non encore élucidé. Ils seraient donc allés demander des comptes au nouveau leader de l’opposition, notamment sur l’incarcération de leurs camarades et leur dû, au grand étonnement de Ping qui estime que Mme Sidonie Flore Ouwé a inversé les rôles.
"On semble me reprocher de n’avoir pas reçu ces voyous avec du champagne !", a ironisé Ping avant de se reprendre.
"Pendant que j’attends de la police judiciaire et du parquet qu’une enquête préliminaire soit diligentée, je suis surpris de lire dans la presse gouvernementale que je serais poursuivi en justice. Les événements s’enchaînant comme si des pièces du puzzle d’un vaste complot ourdi contre ma personne se mettaient en place", a indiqué M. Ping dénonçant une « dérive sécuritaire et judiciaire » d’une justice dit-il aux ordres du pouvoir et attirant "l’attention de la communauté internationale sur la gravité d’une telle situation". Pour lui, cette escalade fait suite à un tract d’un prétendu « Commandement suprême de la répression des vices pour la promotion des vertus » qui appelait le 30 novembre 2014 à identifier les biens et immeubles des membres éminents du Front, lui étant le premier sur la liste.
Après avoir revisité quelques principes de droit à l’aune du saccage des bien des Ping, M. Moukani Iwangou a, à son tour, signifié qu’un huissier a identifié chaque agresseur et enregistré leurs aveux. Il a dit que les preuves étaient sécurisées et seront produites en temps utile devant une juridiction compétente.
Pierre Amoughe Mba s’est aussi inscrit dans la théorie du complot indiquant que son domicile a été le même jour envahi par les mêmes jeunes.
A la question de savoir si l’appel à l’intermédiation de communauté internationale signifie un possible dialogue avec le pouvoir M. Ping a dit que le Front n’avait pas encore abordé cette question, non sans invoquer une reconnaissance du pouvoir.
Le front Uni de l’opposition est un conglomérat de partis et de personnalités politiques dont beaucoup son frappés du sceau de l’illégalité, car issus de partis dissout ou non reconnus. Lors de la cérémonie des vœux le président Ali Bongo Ondimba avait envoyé un signe d’ouverture en exhortant le gouvernement et le Parlement à revoir la loi sur les partis politiques.
Source : AGP
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