Résolution du Parlement européen

Jean Ping sort renforcé d’une victoire historique contre le régime d’Ali Bongo

Jean Ping sort renforcé d’une victoire historique contre le régime d’Ali Bongo
Jean Ping sort renforcé d’une victoire historique contre le régime d’Ali Bongo © 2017 D.R./Info241

La résolution adoptée hier à Bruxelles (Belgique) par la majorité des députés du Parlement européen discrédite totalement l’élection présidentielle de l’héraut du système Bongo-PDG. Alors que beaucoup de sceptiques croyaient le feuilleton Jean Ping vs Ali Bongo pour le respect de la vérité des urnes classé, le diplomate gabonais décrié ces derniers mois à cause de l’attente du fameux « plan B », peut s’enorgueillir d’avoir réussi un acte historique. Là où tous leaders de l’opposition gabonaise ont jusque-là échoué pour parvenir à l’alternance démocratique, dans un pays confisqué électoralement et juridiquement par un système politique qui a montré toutes ses limites de gouvernance.

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Avec le spectre de sanctions contenues dans la résolution de l’Union européenne, Ali Bongo Ondimba est plus que jamais un président mal élu. Les eurodéputés ont pointé son manque de légitimité. Mieux, ils ont pointé les sempiternelles insuffisances notoires incarnées au sein de l’ensemble des institutions dites républicaines. Au regard de ces faits accablants, si les autorités gabonaises ne font pas preuve de lucidité, le Gabon sera éternellement considéré comme ’’une république bananière’’ où l’état de droit est totalement absent.

Les sanctions européennes tomberont car le dialogue politique est compromis

Pour y parvenir il n’y a aucune solution alternative. Ali Bongo Ondimba et l’ensemble des cadres de son parti qui squattent le palais présidentiel du Bord de mer se doivent de tendre la main à son rival pour conjurer les sanctions contraignantes que prévoient les européens. Après le quasi-mutisme des institutions telles que l’Union africaine et l’échec de la gestion du contentieux par la Cour constitutionnelle gabonaise. La crise post-électorale ne peut être résolue par ce pseudo dialogue déjà contesté par l’opposition gabonaise et discrédité par la résolution du Parlement européen.

L’opposition gabonaise a obtenu hier à Bruxelles, dans la capitale européenne une grande victoire, répétons-le historique hier de la part des eurodéputés. Qui comme le recommandait le rapport accablant de la mission d’observation pointant le manque de transparence et l’entière opacité du processus de recomptage des voix que la Cour constitutionnelle dirigée par l’Altogovéenne et belle-mère d’Ali Bongo, Marie Madeleine Mbourantso, a fait valider des résultats de la province qui frisait l’indécence électorale.

Ce qu’il faut savoir dans cette crise post-électorale est que tous les résultats de 8 des 9 provinces ont été admis collégialement par les deux rivaux. Seuls ceux du Haut-Ogooué où le taux de participation des votants a atteint quasiment les 100% (99%) pour un suffrage exprimé de 95% pour Ali Bongo. Des résultats soviétiques que la Cour constitutionnelle considérée comme la Tour de pise du pouvoir, a validé alors que des observateurs de l’Union européenne présents dans cette province avaient enregistré des taux d’abstention largement supérieur à celui donné par la Cour constitutionnelle.

Une situation qui révèle bien le mécanisme dont a recours le régime Bongo-PDG pour se maintenir au pouvoir depuis 1968 jusqu’à nos jours. Grâce à une machine à gagner à tout prix dont la pièce maîtresse est la Cour constitutionnelle dont les décisions ne peuvent être révoquées légalement par quiconque. Tout comme cette cour, a fait annuler des résultats de 21 bureaux de l’Estuaire défavorables à Ali Bongo sans proposer le moindre revotage pour ces électeurs floués par la plus haute juridiction du pays, pressée de donner l’éternel vainqueur des 5 présidentielles que le pays organise depuis 1990.

Une victoire politique aux forceps : place au 3e round

Jean Ping est donc celui qui aura par sa riche expérience diplomatique permis de révéler au grand jour cette organisation mafieuse qui assure depuis le retour au pluralisme politique, la victoire présidentielle au parti au pouvoir sinon au clan au pouvoir car malgré les appels de l’opposition à disqualifier Marie-Madeleine Mbourantsuo de cette importante cour, le pouvoir incarné d’abord par Omar Bongo dont elle était la maîtresse et mère de ses deux enfants puis Ali Bongo dont elle la belle-mère, aucune autre magistrat formé au Gabon ou à l’étranger ne leur a semblé le mieux incarner ce dispositif hégémonique qui a profité non pas au Gabon mais à la famille Bongo et ses nombreux héritiers.

Plus que jamais Ali Bongo est donc un président illégitime, élu de façon hautement honteuse et dont l’avenir de son second mandat est désormais soumis à la réussite de son dialogue national qui le condamne ouvertement à trouver un véritable compromis avec son challenger et rival Jean Ping. En cas d’échec de cette ultime entreprise, Ali Bongo et ses soutiens pourraient voir les sanctions européennes tomber sur les biens et autres sommes en banque que le pouvoir se délecte d’avoir dans ces pays, au grand dam de leur propre pays.

C’est donc une grande page de l’histoire du pays qui s’ouvre par cette résolution qui donne un répit à Ali Bongo pour parvenir de lui-même à proposer sa porte de sortie. Et ce, malgré le machiavélique dialogue national auquel Jean Ping a indiqué qu’il ne participerait jamais. Une épine que le régime ne pourrait pas résoudre en attirant par des sommes colossales d’argent la participation de leaders politiques proches de l’ancien Président de la Commission de l’Union Africaine. Une méthode de corruption bien enrouée du régime pour défaire l’opposition de ses espoirs d’alternance confisqués par Ali Bongo et le PDG depuis des temps immémoriaux. Seul l’avenir nous le dira !

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