Le président Angolais dos Santos annonce qu’il quittera le pouvoir en 2018
Le président José Eduardo dos Santos, qui règne sans partage sur l’Angola depuis 1979, a annoncé le 11 mars son intention de quitter le pouvoir en 2018, après la fin de son actuel mandat.
« J’ai pris la décision de quitter la vie politique en 2018 », a déclaré le chef de l’Etat devant le comité central de son parti, le MPLA (mouvement populaire de libération de l’Angola). M. dos Santos, 73 ans, n’a pas précisé pourquoi il comptait quitter rendre le tablier en 2018 alors que son mandant s’achèvera en 2017.
Le comité central du MPLA était réuni pour préparer le prochain congrès du parti, qui doit désigner un candidat pour la présidentielle de 2017.
A Luanda, l’opposition prend la promesse du Chef de l’Etat avec des pincettes et les observateurs estiment que cette annonce ne garantit pas que l’ingénieur en pétrole qui a accédé au pouvoir en 1979 à la mort d’Agostinho Neto, premier président du pays,
ne se présentera pas au scrutin de 2017. « Quand il dit qu’il va partir en 2018, il veut dire qu’il va se présenter au prochain scrutin et ensuite décider si le pays est assez stable pour quitter le pouvoir », analyse Paula Roque, chercheuse spécialiste de l’Angola, à l’université d’Oxford, interrogée par l’AFP. « Il ne partira que s’il a l’assurance d’avoir un successeur qui protège ses intérêts », a-t-elle ajouté.
L’opposition prédit, quant à elle, un scénario de succession dynastique au sommet de l’Etat. « Il mettra son fils comme vice-président avant de démissionner en sa faveur », pronostique Nelson Postana Bonavena, du parti d’opposition Bloc Démocratique.
Le deuxième plus ancien chef d’Etat africain en exercice après l’équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est en effet passé maître dans l’art de la manœuvre. José Eduardo dos Santos a ainsi réussi la prouesse politique de n’affronter les urnes qu’une seule fois (septembre 1992, NDLR) en 33 ans de pouvoir, jouant habilement sur les divisions de l’opposition et le manque de sécurité dans le pays, laminé par la plus longue guerre civile qu’ait connu l’Afrique (1975-2002, 1,5 million de morts).
En 2002, affirmant ne pas vouloir se présenter à la prochaine élection, il avait laissé de nombreux prétendants à sa succession au sein de son parti faire acte de candidature pour les exclure ensuite.
La Constitution angolaise ne prévoit pas d’élection présidentielle au suffrage universel, mais stipule que le président du parti vainqueur des législatives devient automatiquement chef de l’Etat.
Avec Ecofin
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