Sacre d’Aubameyang : Yaya Touré crie au scandale et se ridiculise

Yaya Touré n’a pas obtenu jeudi son cinquième prix du joueur africain de l’année consécutif. On peut d’ores et déjà dire qu’il n’aura pas non plus celui du fair-play. Furax de s’être vu préférer Pierre-Emerick Aubameyang, le milieu de terrain de Manchester City, non sans féliciter son vainqueur, s’est lancé sur les ondes de RFI dans une violente diatribe contre le choix du jury.

Yaya Touré furieux de sa 2e place au trophée du Joueur africain 2015

« Triste », « indécent », « lamentable » : Yaya Touré n’avait pas de qualificatifs assez durs pour commenter sa deuxième place à l’élection du Joueur africain de l’année. Même s’il a félicité le lauréat Pierre-Emerick Aubameyang, l’Ivoirien, vainqueur de la CAN 2015, a exprimé toute sa frustration sur les ondes de RFI.

« C’est triste de voir l’Afrique réagir de la sorte, qu’elle ne donne pas d’importance aux choses africaines ! Je crois que c’est ce qui fait la honte de l’Afrique, tonne le vainqueur de la CAN 2015. Car se comporter de la sorte, c’est indécent ! », avant de poursuivre, furibard. « Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Nous, les Africains, nous ne montrons pas que l’Afrique est importante à nos yeux. Nous privilégions plus l’extérieur que notre propre continent. C’est ce qui est lamentable ! »

Gagner la CAN n’est pas un critère absolu pour être sacré ballon d’or africain

Qu’a donc voulu dire Yaya Touré en poussant une telle gueulante ? Que le fait d’avoir gagné cette année la CAN aurait dû lui assurer un nouveau sacre. Et, sans doute aussi, même si les mots sous-entendent plus qu’ils n’expriment ouvertement, que le choix d’un joueur binational, né en Europe et non en terre africaine, dévalorise le continent.

Deux points de vue aussi contestables l’un que l’autre, eu égard aux choix passés du jury. Yaya Touré est cette année victime de ce qui est devenu une constante du choix du jury de ces Glo-CAF Awards : le trophée ne va pas forcément à un vainqueur de la CAN. En 2012, Yaya Touré, finaliste malheureux de l’épreuve, avait été désigné plutôt qu’un joueur zambien.

L’année suivante, c’est encore l’Ivoirien qui avait été préféré à John Obi Mikel, pourtant vainqueur de la CAN avec le Nigeria (qui avait ridiculisé la Côte d’Ivoire en quarts de finale), sans parler de la Ligue Europa décrochée avec Chelsea. Quant au choix d’un joueur binational, il n’est en rien une première : en 2007, c’est le Franco-Malien Frédéric Kanouté qui avait été récompensé.

L’air du grand complot

Yaya Touré, qui s’est mis en retrait de sa sélection depuis la CAN 2015, se garde en revanche bien d’attaquer Pierre-Emerick Aubameyang sur son investissement, disons variable, en équipe nationale. Meilleur buteur africain d’Europe sur l’année civile, le Gabonais a tendance à choisir ses matchs avec les Panthères, qu’il a laissée affronter sans lui le Mozambique en barrage aller des éliminatoires du Mondial 2018.

Lui même en réserve de sa sélection, yaya Touré préfère entonner l’air du grand complot. « La FIFA, même avec toutes les histoires de corruption ne ferait pas ça ! Je crois qu’aujourd’hui, avec ce qui s’est passé, la CAF va y passer aussi », lâche-t-il avant de conclure par une menace à la troisième personne : « Yaya va s’occuper de Yaya et laisser l’Afrique se débrouiller. »

« Comme on me le dit souvent, il ne faut pas trop s’occuper de l’Afrique parce que l’Afrique sera la première à te lâcher ! » C’est pourtant sur le terrain que le football africain a besoin de Yaya Touré. Plus que devant les micros, où la haine de la défaite est parfois mauvaise conseillère.

Avec Football365