Marie-Christine Ininghouet, icône féminine de la télévision gabonaise tire sa révérence !
Marie-Christine Ininghouet, ancienne présentatrice-vedette du journal télévisé des années 80-90, qui allait avoir 54 ans le 17 février prochain, s’est éteinte dimanche dernier à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba de Libreville, communément appelé Hôpital militaire de Melen.
« MC », comme l’appelait ses pairs et proches, est décédée le 3 janvier à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba, dit Hôpital militaire de Melen. L’ancienne présentatrice-vedette du « 19 h 30 » sur la RTG2 souffrait depuis de longs mois d’un cancer de la gorge.
Cette jeune femme qui avait été repérée en 1980 par Jean-Philippe Oyono, alors directeur des Actualités télévisées à la RTG2, au moment où elle n’était qu’en classe de 3ème à l’Institution Immaculée Conception, commença à présenter les dernières éditions du journal (le « 22 heures ») dès l’année suivante.
Puis, elle arriva, à partir de 1983, après l’obtention de son baccalauréat, à la présentation de la principale édition du journal de 19 h 30, d’abord en co-présentation avec son mentor, Jean-Philippe Oyono, puis toute seule pendant les week-ends. Même si elle n’avait encore rien de la « Reine Christine » (surnom donné à Christine Ockrent en France), le style, la prestance et la maîtrise de la lucarne de Marie-Christine Ininghouet furent très vite appréciés par le public.
Elle était l’une des plus douées de sa génération et devint très vite une présentatrice-vedette du JT très appréciée du public gabonais
Dès l’année 1986, quelques mois après le décès de Jean-Philippe Oyono (en juin 1985), Marie-Christine Ininghouet, qui avait su concilier études et présentation du journal, devint l’une des présentatrices-vedettes du « 19 h 30 ». Dans ces années 80, où peu de femmes, à quelques exceptions près (Albertine Koumba Tessa, Anastasie Nzamba, Diane Davin), se faisaient remarquer dans ce domaine, Marie-Christine Ininghouet devint l’une des grandes figures féminines de la RTG2 et de la télévision gabonaise en général.
Après l’obtention d’une maîtrise en Histoire à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Omar-Bongo, Marie-Christine Ininghouet, brillante, talentueuse et déterminée à se donner entièrement à ce métier, fut admise à l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, où elle côtoya d’autres compatriotes, à savoir Micheline Koumba, Anastasie Nzamba et Ghislain-Ruffin Etoughet, dans cette 63ème promotion de l’une des écoles de journalisme réputé de France et d’Europe. Elle y obtint son diplôme avec brio en 1989.
Elle a contribué à la création de « La Cité Bouge » et de « La Voix de La Cité » à la mairie de Libreville
A son retour au Gabon, Marie-Christine Ininghouet reprit la présentation du journal télévisé, avant d’être happée par les cabinets ministériels et institutionnels. C’est d’abord Marcel Eloi Chambrier Rahandi, alors président de l’Assemblée nationale, qui l’appelle à venir servir auprès de lui en qualité de conseiller chargée de la communication, entre 1995 et 1997. Puis, André-Dieudonné Berre, devenu maire de Libreville en 2003, qui l’appelle à ses côtés et la nomme directeur de la presse et de l’audiovisuel à l’Hôtel de Ville.
A ce poste, elle contribue à la création du magazine d’information de la mairie, La Cité Bouge, puis de la radio municipale, La Voix de la Cité, qui existent encore aujourd’hui. Puis, plus tard, appelée par Laure-Olga Gondjout, elle se retrouve au ministère de la communication où elle occupe le poste de directeur de la communication (érigée quelques années plus tard en direction générale). Depuis 2011, elle servait à la présidence de la République comme Attachée de Presse auprès du Secrétaire général de cette institution.
Se distinguant par son look androgyne, plutôt garçonnet, elle aura été la première « grande folle » publique du Gabon, assumant une sexualité fort controversée sous nos tropiques, bravant tous les jours les regards inquisiteurs et les quolibets haineux. En ce sens elle aura été une pionnière de la lutte, encore sourde, pour la libéralisation des mœurs dans le pays.
Marie-Christine Ininghouet était née le 17 février 1962. Cette mère de 2 enfants, respectée pour son professionnalisme et sa fidélité en amitié, devait avoir 54 ans dans six semaines. Elle va manquer à la corporation.
Avec gabonreview
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