La marche contre les violences faites aux femmes stoppée par la police gabonaise
La marche de protestation contre les violences faites aux femmes, organisée hier à Libreville en début de matinée par le collectif des associations de lutte contre les violences faites aux femmes et qui a vu la participation de figures de l’opposition et de la société civile, a été stoppée par les forces de l’ordre faute selon eux, d’autorisation du ministère de l’Intérieur.
Le coup d’envoi de la marche a été donné à l’ancienne gare-routière. Une poignée de parlementaires dont Albertine Maganga Moussavou, Jean Christophe Owono Nguema, Narcisse Massala Tsamba ont pris la tête de cette marche, écharpe en bandoulière, accompagnés de figures bien connues de l’opposition gabonaise et de la société civile, entre autres, Zacharie Myboto, Paulette Missambo, Davin Akouré, Divungui Di Nding, Paul Vincent Gonjout, Marc Ona Essangui.
Une vue du cortège lors de son départ de Mont-bouët
Le cortège tout blanc vêtu avait l’intention de se rendre à la primature en passant par Nkembo, pour y rencontrer le Premier ministre Daniel Ona Ondo afin de lui remettre un mémorandum. Ils ont été stoppés net par une muraille policière au niveau de l’église Saint-Michel de Nkembo.
Un officier de police a fait savoir qu’aucune autorisation n’avait pas été délivrée aux organisateurs de cette marche par le ministère de l’intérieur. Les organisateurs ayant eux sollicités la mairie de Libreville. Une mauvaise interprétation de la loi ? Le sénateur d’Oyem, Jean Christophe Owono Nguema, a pour sa part rétorqué, « qu’un élu n’avait pas besoin d’une autorisation pour organiser une marche pacifique ».
Un élu négociant avec un officier de police
D’autres acteurs de la marche n’ont pas tardé de réagir. « Laisser nous passer, nous sommes fatigués de vos manigances. Le Gabon est un pays de droit, la marche est une forme d’expression. Trop c’est trop, ça suffit comme ça », s’est insurgé Georgette, une commerçante. Ajoutant que, « nous sommes fatigués du racket et du harcèlement des policiers, nous vendons pour nourrir nos enfants et non pour les policiers ».
"Nous avons marché pour dénoncer toutes ces violences qui deviennent barbares et dangereuses pour la population. Au lieu de nous soutenir, on nous envoie la police pour nous intimider, la Constitution de la République nous en donne le droit", a déclaré Aminata Ondo, présidente du front des indignés et de l’ONG solidarité pour le développement du Gabon.
La manifestation a dû être écourté en raison de l’insistance policière et ce malgré les documents attestant informant les autorités gabonaises de la dite marche. Rappelons que cette marche était en représailles des agissements affligeants de la police gabonaise sur deux commerçantes du marché Mont-bouët de Libreville. Elle était aussi l’occasion pour dénoncer le racket perpétré par certains agents de la police gabonaise.
Les organisateurs étant proche de l’opposition, on comprend mieux pourquoi les autorités n’ont pas tenu à laisser prospérer une telle marche qui voyait pour la présence de plusieurs élus de la République fut-il de l’opposition.
Avec AGP
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