L’Agence gabonaise de presse (AGP) ne répond plus financièrement à ses obligations salariales et de fonctionnement. En cause des budgets à minima et des coûts de production en progression vertigineuse. Conséquence immédiate, le quotidien Gabon Matin, édité par cette agence, est absent des kiosques gabonais depuis ce mercredi. Le ministre de la communication Alain Claude Bilié-By-Nzé est allé hier dans les locaux Librevillois de l’Agence, rassurer les agents sur la volonté du gouvernement à les sortir de l’impasse.
Selon Alain Claude Bilié-By-Nzé, Gabon Matin ne connaîtra pas une seconde mort. Le second quotidien national avait, on s’en souvient, fait son come-back le 20 juillet dernier après... 11 mois d’absence des kiosques. Depuis l’éditeur croule à nouveau sur les arriérés de salaires de ses agents depuis 3 mois.
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Le quotidien tiré à 10.000 exemplaires par jour avait pourtant misé sur la "provincialisation" de sa ligne éditoriale et une nouvelle charte graphique pour lui donner un nouveau souffle lors de cette renaissance. Cela ne semble par avoir suffit pour lui épargner la baisse de dotation de l’Etat qui semble gagner l’ensemble des médias d’Etat.
Bilan des courses, trois mois de salaires impayés, des pères et des mères de famille menacées d’expulsion par leurs bailleurs, des grands malades et des frais d’impression du journal qui s’alourdissent à chaque parution. Un dossier que le ministre a promis soumettre à l’exécutif afin d’y trouver des solutions idoines, recommandant encore un peu de patience.
Au cours de sa visite surprise hier, le ministre de la communication s’est voulu rassurant : « Je suis venu vous dire la disponibilité du gouvernement à résoudre le problème. Dans tous les cas ayez confiance ». Avant d’indiquer que l’Etat Gabonais était lui aussi en proie à des difficultés budgétaires : « Nous ne vous abandonnons pas, mais prenons en charge les situations difficiles. Etant en fin d’année budgétaire, nous essayons de faire en sorte que l’on obtienne une aide exceptionnelle pour boucler l’année » a-t-il laissé entendre.
Pour lui, le même problème se pose partout notamment à Gabon Télévision, Radio Gabon et à Gabon télévision, estimant que la façon dont l’Etat entretient ses propres médias ne correspond pas du tout à la volonté d’avoir des médias de référence. Mais l’Etat ne peut le faire qu’en fonction des moyens dont il dispose. Aussi, a-t-il invité l’ensemble des personnels sous tutelle à accompagner le gouvernement dans cette dynamique qui vise à préserver la paix sociale.
Le quotidien Gabon Matin est édité par l’AGP, l’agence de presse officielle de l’Etat gabonais. Ce journal est le deuxième quotidien au Gabon tiré à 10.000 exemplaires par jour derrière le quotidien privé l’Union qui caracole à 25.000 exemplaires par jour.
Précédemment bimensuel, Gabon Matin est devenu quotidien en août 2009 par la volonté du gouvernement de contrer le statut de leader du quotidien l’Union dont les publications étaient en aversion au jeune pouvoir d’Ali Bongo. Les choses entre le gouvernement et l’Union étant désormais sous de bons hospices, la volonté de financement du second quotidien national est depuis lors tombée dans l’oubli.
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