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Frontières

Revers de l’arrêt de la CIJ : la Guinée équatoriale pourrait perdre 375 km² au profit du Gabon

Revers de l’arrêt de la CIJ : la Guinée équatoriale pourrait perdre 375 km² au profit du Gabon
Une vue aérienne des 3 iles disputées devant la CIJ © 2025 D.R./Info241

La décision rendue le 19 mai par la Cour internationale de justice (CIJ) dans l’affaire territoriale opposant le Gabon à la Guinée équatoriale pourrait profondément modifier la carte géographique de la sous-région. En appliquant strictement les termes de la Convention franco-espagnole de 1900, jusqu’alors négligée, Malabo pourrait perdre environ 375 km² de son territoire, notamment autour des villes de Mongomo et d’Ebebiyin, au bénéfice de Libreville.

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Cette perte territoriale représenterait environ 1,3 % du territoire total de la Guinée équatoriale, qui couvre actuellement 28 051 km² . Une proportion qui semble minime sur le papier, mais qui touche des zones frontalières symboliques et densément peuplées. Elle s’inscrit dans un contentieux plus large qui pourrait aussi affecter le statut des trois îles contestées (Mbanié, Cocotiers et Conga), bien que la CIJ ne se soit pas encore prononcée sur ce volet.

Lot de consolation

Pour le Gabon, cette redistribution frontalière constituerait un gain territorial net, qui porterait la superficie du pays au-delà de ses 267 667 km² actuels, sans doute autour de 268 042 km² , si l’on tient compte des 375 km² en question. Cela représenterait un accroissement d’environ 0,14 % de sa superficie totale.

La convention de Bata réclamée par le Gabon

La Convention de 1900, pilier du raisonnement de la CIJ, fixe une frontière terrestre reposant sur des repères géographiques précis – notamment le 9ᵉ méridien Est de Paris. Or, en refusant de reconnaître la validité de ce texte et en s’appuyant uniquement sur la Convention de Bata signée en 1974, la Guinée équatoriale semble avoir négligé une pièce maîtresse du droit international qui structure les limites entre ex-colonies française et espagnole dans la région.

Cartes rebattues

Le verdict constitue donc un camouflet diplomatique pour Malabo, qui, en contestant la convention fondatrice, pourrait perdre plus qu’elle n’aurait imaginé. D’autant plus que cette défaite juridique affaiblit aussi sa position dans le litige insulaire, où les revendications territoriales gabonaises reposent sur la même logique conventionnelle.

La convention de 1900 réclamée par la Guinée équatoriale

Si cette décision venait à être appliquée pleinement, elle marquerait un réajustement historique des frontières, plus d’un siècle après la signature du traité de 1900. Reste à savoir si les deux États préféreront régler l’affaire par la voie diplomatique ou s’engageront dans une recomposition effective des frontières.

@info241.com
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