Diaspora

La diaspora politique gabonaise de France désormais en eaux troubles

La diaspora politique gabonaise de France désormais en eaux troubles
Les trois activistes gabonais désormais en guerre froide © 2015 D.R./Info241

Le torchon brûle au sein de la diaspora gabonaise de France. Après l’épisode de la manne corruptrice, les 50.000 euros fétides (près de 33 millions FCFA), laissés le 9 février dernier par Ali Bongo lors de son passage à Paris, au Conseil Gabonais de France (CGF), caisse de résonance à la solde du régime Clan Bongo-PDG, place au déchirement autour de la Convention de la diaspora gabonaise (CDG). L’activiste et farouche opposant gabonais, Célestin Ella Ollomo procède à une diatribe virulente du rôle qu’il qualifie d’arnaque fomenté par les membres fondateurs de la CDG.

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C’est du moins ce que l’on est tenté de dire à la suite de plusieurs sorties publiques d’activistes de l’opposition pourtant engagés à « faire dégager Ali Bongo » du pouvoir. L’activiste exilé à Paris, très en vue de par ses sorties médiatiques, Celestin Ella Ollomo est sorti de sa réserve à travers une vidéo postée hier sur YouTube, afin de dénoncer la campagne de dénigrement dont il ferait l’objet de la part de deux leaders de la Convention de la diaspora Gabonaise (CDG).

Et pas de moindres, car il s’agit de deux figures de proue de ce mouvement : les docteurs, conseillers célèbres de l’opposition gabonaise, messieurs, Bruno Ella Nguema et Jean Aimé Mouketou. Ils constituent les meneurs de la CDG dont les actions et la représentativité sont moins fédératrices à nos jours.

D’ailleurs, l’unique véritable action, notamment le Congrès de Pulmann avait été vigoureusement décriée. Certaines composantes de la diaspora y voyant une récupération politique mal inspirée. Mais aussi, certains relevaient l’amateurisme étant donné plusieurs limites d’ordres de positionnement politique et organisationnelles, notamment leur communication qui fût maladroitement menée.

Quand bien même, la CDG semble avoir l’assentiment des membres du Front uni de l’opposition dont Jean Ping. Et reste, à la tête du peloton en menant la course du combat porté par la diaspora gabonaise devant la myriade des mouvements anti Ali Bongo qui existent en France et de part le monde.

Même si raison gardée, plusieurs membres de la diaspora gabonaise ne se reconnaissent aucunement, comme en ce qui est du Conseil Gabonais de France (CGF), dirigé par des membres de la jeune garde du PDG et de l’UJPD, en ces entités clairement partisanes ayant des missions et objectifs qui ne sont pas partagés par de nombreux sympathisants ou adhérents dont ils sont censés représenter.

Mais, au regret, les nombreux personnages à la tête de ces différentes structures de propagandes politiques parlent malencontreusement au nom de toute la diaspora. Sans pourtant la consulter au préalable dans les choix à mener. Et surtout que la méthodologie de dynamique de groupe exige d’aller vers les différentes structures associatives clairsemées fédérant des compatriotes Gabonais et Gabonaises qui constituent cette diaspora. Cette dernière regorge des énergies et des matières grises à capitaliser dans une implication de premier plan pour une forte adhésion.

Une gué-guerre lancinante qui éclate au grand jour

Concernant le différend qui a éclaté au grand jour entre l’activiste opposant Célestin Ella et les dirigeants de la CDG, tout serait parti d’une interview accordée le 16 février dernier au blog dworaczek-bendome.org par Célestin Ella Ollomo dans laquelle il expliquait son retrait du dossier Landy Ange Mbeng, alias Lanlaire.

Le président du mouvement Gabon Debout, en avait profité pour tacler les révélations tumultueuses de Lanlaire portant, selon lui, sur l’amalgame entre ce qui relèverait du politique et celui des mœurs. Ceci à l’occasion de la conférence de presse de Lanlaire tenue à Paris le 8 février sous la désormais houlette de la CDG.

Mal l’en aura pris donc puisque la commission communication de CDG lui a adressé mardi sur son site web, une lancinante "réponse préalable" à ses "allégations" formulées à l’encontre de certains leaders de la CDG. Célestin Ella Ollomo par ailleurs, secrétaire exécutif du Conseil Représentatif de l’Opposition Gabonaise à l’Extérieur (CROGE), a donc tenu à faire une mise au point dans laquelle il ne mâche pas à son tour ses mots pour dépeindre les tractations accablantes qu’auraient mené le président du CDG Bruno Ella Nguema et son secrétaire Jean Aimé Mouketou.

Pour l’activiste politique, ces deux personnalités seraient nuisibles au combat pour l’alternance politique démocratique au Gabon. Les deux leaders de la CDG auraient déjà extorqués de gros moyens financiers aux leaders de l’opposition sans grands résultats. Il affirme notamment que l’actuel président de la CDG, Bruno Ella Nguema, aurait touché 200.000 € (soit 131 millions de FCFA) de l’opposant André Mba Obame pour la gestion de son image. De même que d’autres leaders de l’opposition tels que Maganga Moussavou et Daniel Mengara.

Rappelons avec Amady Aly Dieng que dans l’histoire des sciences politiques d’Afrique noire, la diaspora a toujours joué un rôle majeur dans l’instauration des changements de paradigmes politiques. On se souvient encore de la a période allant de 1955 à 1960 qui a été celle des grands combats menés par le mouvement étudiant africain à l’instar de la FEANF, Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). Créée en 1950, après les congrès de Lyon (avril 1950) et de Bordeaux (décembre 1950), afin de regrouper toutes les associations d’étudiants africains en France pour l’instauration des Etats africains en portant la décolonisation.

Au regard de la pitoyable attitude qui frôle l’irresponsabilité répugnante de certains membres actuels des mouvements politiques de la diaspora gabonaise, nous sommes loin de rêver au vent qui a soufflé après la conférence de Bandung tenue en 1955. Et qui avait profondément impulsé le continent africain dans la lutte pour les indépendances, pour marquer une rupture affirmée avec les pouvoirs coloniaux.

Les membres de la CDG et Celestin Ollomo Ela doivent à tout prix s’inspirer des figures marquantes de la FEANF. Entre autres, Solange Falade (Benin, ancien Dahomey), Amadou Mahtar M’Bow (Sénégal), N’Ki Traoré (Guinée Conakry), Abdou Moumouni (Niger) afin de véritablement porter un mouvement cohérent et sérieusement mené s’ils souhaitent acter dans les faits, la fin du régime cinquantenaire incarné par le BOA (Ali Bongo Ondimba) et du système politique machiavélique de la machine de fraude électorale PDG.

@info241.com
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