Justice

Une Gabonaise condamnée à 10 ans de prison pour trafic et exploitation d’enfants

Une Gabonaise condamnée à 10 ans de prison pour trafic et exploitation d’enfants
Chantal Dahoue et son avocate Me Larissa Noungui Koumangoye © 2019 D.R./Info241

C’est la toute première affaire sur laquelle s’est penchée la Cour d’appel judiciaire de Libreville qui a ouvert vendredi, sa première session criminelle ordinaire de l’année. Une gabonaise d’origine Béninoise, Chantal Dahoue, a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle pour trafic et exploitation d’enfants. En effet, l’accusée avait fait venir au Gabon fin 2017, une mineure béninoise pour l’aider dans son commerce de vente d’arachides à la sauvette dans la capitale gabonaise.

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Le trafic et l’exploitation des enfants sur le territoire gabonais continue d’être une plaie pour les autorités gabonaises qui n’arrivent toujours pas à endiguer le fléau. Avec cette condamnation prononcée vendredi, c’est un signal fort qu’envoie la justice gabonaise aux nombreux contrevenants qui continuent d’exploiter des enfants à des fins commerciales.

Chantal Dahoue l’aura appris à ces dépens, elle qui avait fait venir par bateau du Bénin sa belle-sœur Judith Senou en décembre 2017. Selon l’accusée, la jeune béninoise y était venue pour récolter de l’argent afin de poursuivre ses études interrompues au Bénin. Pour cela, elle devait aider sa tutrice dans son commerce et en contrepartie, sa belle-sœur lui trouverait les moyens financiers pour reprendre ses études au Bénin.

Les membres de la Cour criminelle

Une version des faits à laquelle n’a pas adhéré la Cour d’appel judiciaire de Libreville. C’est 12 juillet 2018 que la brigade des mœurs interpellera Judith Senou vendant à la sauvette des arachides dans une cuvette à la gare routière de Libreville. L’enquête ouverte, Chantal Dahoue sera placée sous mandat de dépôt cinq jours plus tard à la prison centrale de Libreville.

Lors du procès, le Parquet général, dans ses réquisitions, est longuement revenu sur les lois gabonaises qui répriment non seulement le trafic des enfants mais également leur exploitation. L’avocate de la défense a, quant à elle, déploré les insuffisances de la procédure portant notamment sur l’age de la victime. Judith Senou n’ayant eu sur elle aucun document d’état-civil permettant d’établir son âge précis.

Cet argument a été invoqué par la défense car selon les lois gabonaises, notamment l’article 178 du Code de travail, fixent à 16 ans l’interdiction pour les enfants de travailler au Gabon. Sur l’infraction de « trafic », l’avocate de la défense a battu en brèche cette accusation en évoquant le consentement des parents de victime sur les contours de son séjour au Gabon.

« La jeune Senou a été traitée comme un enfant de la maison, n’ayant pas subi d’actes de maltraitance. Qu’au contraire, ma cliente a essayé d’offrir à sa belle-sœur une porte de sortie en l’amenant au Gabon pour lui trouver de l’argent en contrepartie d’une aide avant de regagner son pays. Où est l’exploitation ? », a lancé Me Larissa Noungui Koumangoye.

Des arguments qui n’ont pas convaincu finalement la Cour puisqu’elle a décidé vendredi de la condamnation de l’accusée à 10 ans de prison pour trafic et exploitation d’enfants. Chantal Dahoue séjournera encore au moins 8 ans en prison pour lesdits crimes.

@info241.com
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