Mauvaise gouvernance

Selon Makaya, Ali Bongo est entouré de bras cassés mais c’est peut-être parce qu’il est lui-même un manchot impotent !

Selon Makaya, Ali Bongo est entouré de bras cassés mais c’est peut-être parce qu’il est lui-même un manchot impotent !
Selon Makaya, Ali Bongo est entouré de bras cassés mais c’est peut-être parce qu’il est lui-même un manchot impotent ! © 2017 D.R./Info241

La rengaine nous avait déjà été servie par le passé : « Omar Bongo est bien (sic) mais c’est son entourage qui est mauvais. » Répandue dans la rumeur populaire, cette phrase servait à rendre le personnage de (bon) OBO sympathique aux yeux de la population. En somme il s’agit de dédouaner le capitaine d’un bateau dont tout l’équipage est en train de sombrer. La faute revenant exclusivement aux matelots et autres soutiers frappés d’incompétence et mal intentionnés. De même et inversement, l’impotent ne saurait reprocher aux autres leur infirmité comme cause de leur échec à une course de relais.

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L’éditorial Makaya a fait sienne cette vieille antienne au sein de la vulgate que constitue le quotidien L’union, affirmant : « le présida n’est pas aidé. On a l’impression qu’il n’y a que des bras cassés, des incompétents, des sacs vides qui l’entourent. » Chef de tout, responsable de rien. Il nous vient alors des questions : dans toute organisation sérieuse, ce sont les objectifs qui permettent d’orienter, de contrôler puis d’apprécier le travail d’un collaborateur.

Quand celui-ci ne donne pas satisfaction, il doit rendre des comptes et au pire des cas, il doit être remercié et céder sa place à plus compétent. Pourquoi « le chef sans État » ne renvoie-t-il pas les incompétents ? Pourquoi donne-t-il quitus à ces fameux « bras cassés » qui sont pourtant aisément identifiables ? L’éditorial a le mérite de reconnaître une chose : « ça ne marche pas, ça ne bouge pas, ça n’évolue pas, bref, rien ne tourne  » et on ajouterait volontiers : « Ça fait trop longtemps que ça dure ».

En d’autres mots, c’est un aveu de cuisant échec d’une politique qui a fait du pilotage à vu et de la cooptation des modes de gestion du domaine public. Un tel immobilisme étendu sur plusieurs années ne saurait être imputable au seul entourage du « dcp ». Car comme dit le vieux dicton, « le poisson pourrit par la tête  » : le chef ne saurait être compétent, efficace, volontaire et échouer à fédérer autour de lui les meilleurs cerveaux. Une telle incongruité traduit ce qu’on sait déjà, à savoir le criard déficit de légitimité d’Ali Potter. 

Car il faut le dire l’homme en lui-même est un dirigeant de faible intensité, à la manière d’un générateur incapable d’alimenter des appareils électriques : intellectuellement discrédité, politiquement il est en deçà des standards en termes de stratège, diplomatiquement il ne donne aucun gage sinon s’afficher en tribunes lors des matches de football ou faire la groupie dans des sommets où il est obligé de payer pour être entendu/reçu. Quand il va recruter gaël ayoune, akassaga, jo dioumy et autres arsouilles d’aloi douteux, on voit bien quel type d’élitisme on veut promouvoir !

Et que dire de tous ces "jeunes" verbeux qui prennent leur sabir mystificateur pour de la théorie politique : 《démocratie économique objective》... Et ça se dit "jeunes"... Si bien que certains ont du se salir les mains pour le maintenir là où il est. Dans une telle configuration, le roi est nu, sa dignité jetée aux orties. Qui oserait-il blâmer, désavouer sans s’exposer lui-même à un grand déballage ? Sans risquer d’ébranler l’îlot de pouvoir qu’il lui reste ? En somme, quand on n’est pas un exemple, on ne peut pas exiger des autres d’être exemplaires. Et comme dit PCA : « Les cadets obéissent aux aînés avec l’espoir un jour de les remplacer ».

En clair, Ali Bongo obéit à une logique semi-séculaire qui consacre la loi de l’immobilisme. Il est parvenu là où il est aujourd’hui pour la simple jouissance du pouvoir. Conserver le pouvoir reste sa seule préoccupation. Ce ne sont donc pas ses collaborateurs qu’il faut changer mais tout l’aréopage . Et c’est exactement ce changement que les Gabonais dans leur très large majorité ont exprimé un certain 27 août 2016. Depuis belle lurette les Gabonais savent que « ça ne marche pas » et c’est pourquoi ils ont à cœur d’essayer AUTRE CHOSE. Juste ça. Ce n’est pas une "impression". Cet homme est réellement entouré de bras cassés mais c’est peut-être parce qu’il est lui-même un manchot impotent...

Le Presque Grand

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