Scandale sanitaire à Foberd Gabon : l’Agasa réhabilite en express son plus mauvais élève !
Ce jeudi 19 décembre, à la surprise générale, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) a pris une décision qui défraie la chronique : lever les sanctions imposées au groupe Foberd Gabon, pourtant impliqué dans un scandale sanitaire majeur. Deux semaines auparavant, des inspections avaient révélé des irrégularités graves, notamment la mise en vente de produits périmés, parmi lesquels des sodas Coca-Cola, ainsi que d’autres fraudes mettant en danger la santé des consommateurs.
L’absolution à peine voilée, annoncée dans un communiqué signé jeudi par l’ex-directeur général de l’Agasa limogé le même jour, Anatole Kabounou Onkoni, met en avant des « mesures correctives » et la destruction des produits incriminés comme justification. Cependant, les termes du communiqué restent vagues, et aucun détail sur les actions concrètes entreprises par Foberd Gabon pour remédier à ces manquements n’est fourni. Cette décision, perçue comme précipitée, alimente des doutes sur l’impartialité et la transparence de l’agence.
Le limogeage du DG de l’Agasa
Ce scandale prend une tournure encore plus trouble avec le limogeage, le même jour en conseil des ministres, d’Anatole Kabounou Onkoni. Officiellement, aucune raison n’a été donnée pour cette révocation soudaine. Cependant, elle intervient dans un contexte marqué par des critiques virulentes à l’encontre de l’agence, accusée d’avoir capitulé face à un acteur économique puissant. Plus troublant encore, Anatole Kabounou Onkoni a été immédiatement remplacé par Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, ancien président du conseil d’administration de l’Agasa.
Le communiqué d’absolution accordé au groupe Forberd Gabon par l’Agasa
Le choix de Jean Delors Biyogue Bi Ntougou pour diriger l’agence est controversé. En tant qu’ancien PCA, il était déjà positionné au sommet de l’organigramme de l’Agasa lorsque les scandales impliquant Foberd Gabon ont éclaté. Son ascension au poste de directeur général alimente les soupçons d’un conflit d’intérêts et d’une influence directe du groupe Foberd Gabon sur la gestion de cette crise.
Marche arrière forcée
La rapidité avec laquelle l’entreprise fraudeuse a été blanchie, malgré l’ampleur des infractions révélées, soulève des questions sur l’efficacité de la régulation et la priorité donnée à la santé publique. Cette indulgence, pour ne pas dire complaisance, envers une entreprise accusée de pratiques aussi graves menace de fragiliser davantage la confiance des consommateurs dans les institutions chargées de leur protection.
Pour beaucoup de consommateurs gabonais désabusés, ce scandale est révélateur d’une gouvernance défaillante où les intérêts économiques semblent primer sur les impératifs sanitaires. La nomination de Jean Delors Biyogue Bi Ntougou à la tête de l’Agasa, loin de calmer les inquiétudes, jette une ombre supplémentaire sur l’intégrité de l’agence. Alors que l’Agasa tente de minimiser l’ampleur de cette crise, une question demeure : qui protège réellement les consommateurs lorsque ceux censés les défendre paraissent complices des dérives des grandes entreprises ?
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