Déni politique

Rose Ossouka Raponda nie à son tour l’existence de prisonniers politiques au Gabon

Rose Ossouka Raponda nie à son tour l’existence de prisonniers politiques au Gabon
Rose Ossouka Raponda nie à son tour l’existence de prisonniers politiques au Gabon © 2020 D.R./Info241

Les autorités gabonaises manient toujours le déni politique concernant la question des prisonniers politiques. La nouvelle Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda n’a pas dérogé à cette position, en affirmant vendredi tête haute devant la représentation nationale, que le pays n’avait pas de prisonniers politiques dans ses prisons. Un déni de réalité qui porte la marque d’un régime qui n’hésite plus à maquiller la présence dans les geôles gabonaises de nombreux prisonniers politiques tous emprisonnés au détour de la réélection toujours controversée d’Ali Bongo à la présidentielle du 31 août 2016.

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Comme son patron Ali Bongo avant elle, Rose Christiane Ossouka Raponda a affirmé qu’aucun prisonnier politique n’existait dans les prisons gabonaises. Une position adoptée en guise de réponse aux requêtes de députés appelant vendredi la Première ministre à se pencher sur la libération de prisonniers politiques. Militants de l’opposition qui continuent de croupir en prison depuis la crise post-électorale de 2016. La plupart d’entre eux sans le moindre procès.

« Monsieur le président, honorables députés. Soit dit en passant... Je voudrai rappeler qu’au Gabon, dans notre pays, il n’existe pas de détenus de droit politique dans nos prisons. Il existe des détenus de droit commun », a clamé fièrement la Première ministre aux députés l’ayant interrogé sur la libération d’opposants et leaders d’opinion incarcérés à la prison centrale de Libreville. Si on en croit Rose Christiane Ossouka Raponda, les leaders arrêtés lors de la crise post-électorale de la dernière présidentielle gabonaise n’ont pas été jetés en prison pour leurs idées politiques.

La sollicitation des députés et la réponse de la Première ministre

Rappelons que selon l’ONG de défense des droits de l’homme, Amnesty International, « un prisonnier politique est une personne emprisonnée pour des motifs politiques, c’est-à-dire pour s’être opposés par des actions (violentes ou non) au pouvoir en place (autoritaire ou moins) de leur pays (internationalement reconnu ou non) ». Une définition qui cadre pourtant avec la situation de plusieurs leaders de l’opposition gabonaise jetés en prison en marge des contestations électorales de la réélection d’Ali Bongo de 2016 à nos jours. Certains sont même relâchés sans procès après des mois d’incarcération.

Parmi les prisonniers politiques emblématiques du régime de Libreville, la presse gabonaise cite abondement l’ancien député Bertrand Zibi Abeghe (incarcéré depuis le 13 septembre 2016) et Pascale Oyougou (incarcéré depuis le 12 septembre 2017). A la décharge des autorités, d’autres militants de l’opposition emprisonnés pour avoir organisé des manifestations politiques comme Frédéric Massavala Maboumba (incarcéré le 12 septembre 2017), Landry Amiang Washington (incarcéré depuis le 18 août 2016), Hervé Mombo Kinga (incarcéré depuis le 31 août 2017) et Frédéric Massavala Maboumba (incarcéré le 12 septembre 2017) ont depuis recouvré la liberté.

A ces noms s’ajoutent ceux d’activistes pro-opposition qui sont jetés ou menacés de prison ou encore des syndicalistes taxés d’opposants. Ceux-ci font régulièrement l’objet d’arrestation ou de garde à vue pour avoir là aussi, organisé des marches ou des manifestations publiques systématiquement interdites. Des incarcérations souvent affublées du sacro-saint motif de « trouble à l’ordre public ». Un chef d’accusation qui fait fortune judiciaire contre les opposants du régime Bongo.

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