Election à un tour

Présidentielle gabonaise : que retenir des résultats provisoires annoncés ?

Présidentielle gabonaise : que retenir des résultats provisoires annoncés ?
Présidentielle gabonaise : que retenir des résultats provisoires annoncés ? © 2016 D.R./Info241

Alors que le contentieux électoral de la présidentielle gabonaise a été ouvert le 8 septembre dernier par les candidats Jean Ping, Abel Mbombe Nzondou, Dieudonné Minlama Mintogo et un autre citoyen gabonais, la rédaction d’Info241 revient sur ces résultats provisoires qui ont mis le Gabon au bord d’un brasier d’instabilité.

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Le duel Ping-Bongo au cœur des résultats

Selon ces résultats officiels de la commission électorale lus par le ministre de l’Intérieur, les Gabonais ont massivement voté pour deux uniques candidats Jean Ping et le sortant Ali Bongo. Les 8 autres candidats en lice s’en sortant avec des scores qui démontraient déjà de maigre capacité de mobilisation notamment avec une campagne morne sinon inexistante.

De Bruno Ben Moubamba à Abel Mbombe Nzondou, les suffrages obtenus oscillent entre 0,53% à 0,06%. Bruno Ben Moubamba et Raymond Ndong Sima, arrivé respectivement 3e et 4e, n’auront finalement réussi à convaincre qu’un millier d’électeurs sur les 373 310 votants. Preuve que le véritable enjeu de ce scrutin était le choix d’une alternance incarnée par Jean Ping et la continuité du régime incarné par le candidat du parti au pouvoir Ali Bongo.

Ali Bongo ne convint que 3 provinces sur 9

Selon les chiffres encore provisoires de la présidentielle du 27 août, le président sortant Ali Bongo (49,8%) n’arrive en tête que dans 3 provinces sur 9. Le candidat sortant est sauvé in-extremis par un taux de participation soviétique inégalé dans la province « familiale » du Hait-Ogooué. A l’inverse, son challenger Jean Ping (48,23%) est arrivé en tête dans 6 provinces sur 9. Une victoire étriquée fondée sur un écart de 5.596 voix et un taux de participation jamais égalée même dans le désormais fief provincial du Haut-Ogooué d’Ali Bongo.

En nombre de provinces gagnées, on peut donc dire que les populations gabonaises ont plébiscité le projet du candidat Jean Ping « Le Gabon à l’abri de la peur, le Gabon à l’abri du besoin’ dans une très large majorité. Ali Bongo et son projet dénommé »Égalités des chances" ne s’en est sorti que grâce à un ajustement historique des votants dans la province du Haut-Ogooué.

Les provinces où Ali Bongo arrive en tête sont outre le très controversé résultat du Haut-Ogooué (95,46%), les provinces de l’Ogooué-Ivindo (65,96%) et de l’Ogooué-Lolo (53,25%). Ali Bongo perd ainsi dans l’Estuaire (37,33%), le Moyen-Ogooué (30,51%), la Ngounié (41,76%), la Nyanga (44,07%), l’Ogooué-Maritime (29,67%) et le Woleu-Ntem (24,80%). Les électeurs gabonais de l’étranger l’ont offert une brillante déculotté électorale à hauteur 58,35% pour Jean Ping. .

Jean Ping s’offre 6 des 9 provinces et les gabonais de l’étranger

Toutes ces provinces sont tombées sous le contrôle de son rival Jean Ping, candidat unique d’une opposition gabonaise qui est parvenue à la surprise de nombreux observateurs à taire leurs divergences pour mettre toute les chances de leur coté pour parvenir à l’alternance.

Jean Ping s’offre ainsi des scores très reluisants donc historiques dans l’Estuaire (60,88%), le Moyen-Ogooué (66,68 %), la Ngounié (53,76%), la Nyanga (52,08%), l’Ogooué-Maritime (68,26%) et le Woleu-Ntem (72,90%) et chez les Gabonais de l’étranger (58,35%) englobant les Etats-Unis, l’Afrique, l’Asie et l’Europe.

Il faut noter que si les résultats des 8 autres provinces ont été proclamés et admis par les deux camps rivaux, ce sont ceux de la province dite « natale » du régime qui surprend par son taux de participation soviétique de 99,93% qui poserait problème. D’autant que le taux de participation dans les 8 autres provinces oscille entre 45,41% (Ogooué-Maritime) et 70,52% (Ogooué-Lolo).

Avec un projet de société arrivé en minorité dans les 9 provinces du pays, Ali Bongo compte tout de même se maintenir au pouvoir et gouverner un pays qui a, région par région, préféré un tout autre programme de gouvernance. C’est l’objet même du recours reconventionnel déposé par le camp Ali Bongo auprès de la Cour constitutionnelle.

L’opposition gabonaise peut donc se réjouir de ces premiers résultats bien que provisoires, qui marquent bien l’horizon de l’alternance qui a semblé poindre dans le pays. Un pays gouverné depuis 1967 par le père Omar Bongo, puis le fils Ali Bongo sans discontinuité et sans que le camp au pouvoir ne perde la moindre présidentielle après 9 scrutins électoraux contestés malgré eux, les uns après les autres.

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