Rétrospective

Présidentielle gabonaise 2016 : Trois ans d’un contentieux électoral toujours bien vivace !

Présidentielle gabonaise 2016 : Trois ans d’un contentieux électoral toujours bien vivace !
Présidentielle gabonaise 2016 : Trois ans d’un contentieux électoral toujours bien vivace ! © 2019 D.R./Info241

La dernière présidentielle gabonaise qui a vu la réélection controversée d’Ali Bongo, s’est jouée lors du scrutin à un tour du 27 août 2016. Trois ans après, le contentieux réglé par la belle-mère d’Ali Bongo, Marie Madeleine Mborantsuo, n’est toujours pas vidé dans l’opinion. Le match de la présidentielle qui a opposé Jean Ping à Ali Bongo, continue de diviser la planète politique gabonaise avec deux présidents, deux blocs politiques ennemis avec des fortunes diverses.

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Le 27 août 2016, les gabonais avaient été appelés aux urnes pour élire leur président. Trois ans plus tard, le pays reste divisé par un contentieux qui n’a pas été résolu par la décision rendue par la Cour constitutionnelle en faveur du régime au pouvoir. Une décision en tout point similaire à toutes celles rendues par cette cour qui a notamment pris soin de valider le score soviétique obtenu par Ali Bongo dans le Haut-Ogooué.

La répression violente de manifestants anti-Bongo

A l’issue de l’annonce des résultats du scrutin par le très controversé ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya, s’en étaient suivies des émeutes soldées par des arrestations de manifestants anti-régime et plusieurs « pillards » assassinés par la police au nom du sacro-saint principe du maintien de l’ordre, sans le moindre procès. Le point culminant de cette répression policière fut certainement l’attaque du quartier général du rival d’Ali Bongo qui aurait là aussi fait plusieurs morts que se sont refusé de reconnaître les autorités.

Des pro-Ping rendant hommage aux manifestants tués

De cet épisode sombre de notre « démocratie » à la gabonaise, chacune des parties en présence se sont toujours rejetées les responsabilités. Le pouvoir qui, au nom du « trouble à l’ordre public », n’aurait pas hésité à « abattre » de sang froid des manifestants qui contestaient à leur façon des résultats « truqués », une fois de plus. Du coté de l’opposition gabonaise, le bilan de centaines de morts et de disparitions étaient avancées au lendemain de l’annonce des résultats querellés le 31 août dans la nuit. Plusieurs meurtres de personnalités proches de l’opposition avaient été dénoncés sans qu’une enquête officielle n’ait été ouverte.

Une page sombre de l’histoire du Gabon

Les jours qui suivront ont été notamment marqués par la coupure d’internet durant plus de trois jours. Cette coupure de la toile auraient été décidée par les autorités gabonaises pour éviter les fuites et la contagion des contestations contre ces résultats certes provisoires, mais qui seront validés intégralement par la Cour constitutionnelle et ses 9 juges. Cour qui historiquement, a toujours donné raison au candidat du régime à chacun des contentieux ouvert devant la haute juridiction constitutionnelle.

La répression des manifestations anti-régime

Pour cette présidentielle d’août 2016, les 9 juges ont mot pour mot validé l’ensemble des requêtes introduites par Ali Bongo notamment l’annulation de 42 bureaux de votes qui lui étaient défavorables dans la province de l’Estuaire, la plus peuplée du collège électoral de ce scrutin. A contrario, toutes les requêtes introduites par le candidat unique de l’opposition, Jean Ping, ont été jugées irrecevables par la cour aux mains de la belle-mère d’Ali Bongo depuis sa création en 1990.

Un cycle de victoires sans fin

Depuis la validation de ces « résultats officiels », l’opposition gabonaise continue de manifester son mécontentement par des manifestations systématiques interdites par les autorités au pouvoir. En France, la diaspora manifeste depuis 3 ans à Paris chaque samedi après-midi depuis l’annonce des résultats pour attirer l’attention de la communauté internationale sur le « hold up » électoral commis par Ali Bongo aidé selon eux par des institutions inféodées au régime et ses nombreuses ramifications françafricaines.

Les gabonais de la diaspora manifestant en France contre Ali Bongo

Une guerre froide qui perdure encore aujourd’hui avec l’interdiction de Jean Ping de quitter le territoire national. L’opposant qui se considère toujours comme le président « élu » du pays, continue de s’adresser au nom du Gabon dans ses adresses à la nation. Le dernier en date étant le message adressé le 17 août dernier, à l’occasion du 59e anniversaire de l’accession du Gabon à l’indépendance. Un contentieux qui perdure encore et encore... 3 ans après !

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