Pollution : mort mystérieuse de milliers de poissons dans l’Ogooué près de Lambaréné
Stupeur et inquiétude pour les riverains de l’Ogooué. En effet depuis le début du mois, plusieurs poissons et autres ressources halieutiques ont été retrouvés morts, flottant sur l’Ogooué et aux abords de ce fleuve dans des localités proches de Lambaréné dans le Moyen-Ogooué. Une situation qui laisse présager les risques d’une pollution maritime avec un danger encouru pour les consommateurs gabonais de poissons d’eau douce dont certains ramassés dans cet état, se commercialiseraient incognito sur les marchés.
Consommer actuellement la célèbre carpe de Lambaréné et plusieurs autres produits de l’Ogooué constitueraient un risque sanitaire. Bien que selon un rapport de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) parvenu ce lundi à la rédaction d’info241, « aucun cas de décès ou de maladie lié à une intoxication n’a été enregistré dans la région », le principe de précaution et de vigilance des consommateurs doit être de mise sutout que cette pollution pourrait concerner outre le Moyen-Ogooué, la province de la Ngounié voisine.
Des enfants commercialisant ces poissons morts mystérieusement
En effet, depuis le début du mois de juillet, les populations des berges de l’Ogooué dans le Moyen-Ogooué ne cessent de signaler la présence sur le fleuve de plusieurs milliers de poissons mystérieusement morts. Une situation qui fait « craindre une utilisation de produits toxiques pour la capture des poissons ou, un déversement volontaire ou accidentel de produits chimiques dans les cours d’eau se déversant dans l’Ogooué et dans la Ngounié », suggère le rapport de l’ANPN.
Une vidéo d’un riverain montrant l’ampleur de ce désastre maritime
Alors que l’enquête "ouverte par la gendarmerie nautique pour tenter de déterminer, au niveau local, l’origine de la mort de centaines" n’a toujours pas livré ses conclusions car les analyses scientifiques sont toujours en cours, le rapport rédigé par Guy-Philippe Sounguet, gestionnaire du site Ramsar Bas Ogooué de l’ANPN, y voit les conséquences de l’exploitation minière illégale et particulièrement de l’or qui sévit dans la région.
A ce premier facteur probable s’ajoute « l’arrêt de l’exploitation de l’or dans la zone de l’Ikoye qui peut laisser supposer que les produits utilisés pour l’exploitation du précieux minerai n’ont pas été sécurisé » ou encore « les changements climatiques peuvent être liés de façon indirecte à cette tragédie, par une baisse rapide des eaux provoquant un appauvrissement en oxygène et une élévation d’azote et de phosphore dans les lacs ».
Nous y reviendrons.
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