Crise post-électorale

One Planet Summit Paris : la diaspora gabonaise s’indigne de la participation « du dictateur gabonais Ali Bongo »

One Planet Summit Paris : la diaspora gabonaise s’indigne de la participation « du dictateur gabonais Ali Bongo »
One Planet Summit Paris : la diaspora gabonaise s’indigne de la participation « du dictateur gabonais Ali Bongo » © 2017 D.R./Info241

La diaspora gabonaise de France, d’Europe et des Etats-Unis ne faiblissent pas leur dénonciation collective de la fraude électorale et des violations de droit de l’homme perpétrées par le régime tyrannique d’Ali Bongo lors de la crise post-électorale de 2016. A ce sujet, les structures associatives diasporiques ont envoyé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, président de la République française pour fustiger la présence du président controversé du Gabon. En effet, la France organisera le 12 décembre 2017 à Paris, en présence de Jim Yong Kim, président du Groupe Banque mondiale et Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, un sommet qui réunira des leaders internationaux et des citoyens engagés venus du monde entier suite à l’urgence écologique pour notre planète.

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Dans la lettre des structures associatives de la diaspora consultée par Info241, il est stipulé ce qui suit : «  Ce mardi 12 décembre se tiendra un sommet international sur le climat (One Planet Summit), à l’initiative du président de la République, M. Emmanuel Macron. A cette occasion, plusieurs chefs d’Etat sont attendus, notamment celui représentant le Gabon. Vous êtes susceptible de faire l‘objet d’une demande de réservation de la part de la délégation gabonaise. Celle-ci serait conduite par M. Ali Bongo Ondimba ».

Ce dernier ont-il relevé, « occupe de manière illégale et illégitime la fonction de président de la République. En effet, après un premier coup d’Etat électoral en 2009, M. Ali Bongo Ondimba a récidivé lors de l’élection présidentielle de l’an dernier, comme l’ont dénoncé les observateurs de l’Union européenne, de l’Organisation Internationale de la Francophonie ou encore de l’Union africaine. Il s’est également livré à de nombreuses et graves exactions et violations massives des droits humains ayant abouti, entre autres, à de nombreuses morts et disparitions. Le Parlement européen a voté deux résolutions pour les condamner. Une procédure est également en cours à la Cour Pénale Internationale ».

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Selon ceux qui se considèrent comme des Résistants et défenseurs du respect de droit de l’homme et de la restauration de l’Etat de droit contre la dictature répressive d’Ali Bongo et son régime PDG au pouvoir depuis 1968 au Gabon : «  Les Gabonais vivent sous le joug de la famille Bongo depuis maintenant 50 longues années marquées notamment par la confiscation des libertés fondamentales et par une misère sans cesse croissante du fait de détournements massifs des richesses du pays ».

Pour toutes ces raisons, affirment les organisateurs d’actions de contestation citoyenne pacifique contre le régime despotique de Libreville, « la présence de M. Ali Bongo Ondimba en France est proprement inacceptable. Pour toutes ces raisons encore, nous vous engageons à ne pas recevoir dans votre prestigieux établissement M. Ali Bongo Ondimba ainsi que sa délégation. Dans le cas contraire, nous, diaspora gabonaise, n’aurions d’autre choix que de dénoncer cette présence dans vos murs par tous les moyens et canaux possibles, y compris auprès des médias, des réseaux sociaux, de vos clients, de vos partenaires, etc… ». « Nous comptons sur votre compréhension de la souffrance et de la colère du peuple gabonais et espérons que vous prendrez la bonne décision en refusant toute demande éventuelle du pouvoir gabonais » ont indiqué les membres de la diaspora.

Interpellation du président français : Emmanuel Macron

Interpellant Emmanuel Macron, à travers une lettre ouverte qui indique que : «  M. Ali Bongo Ondimba occupe la fonction de chef d’Etat de manière illégitime.En effet, après son père Omar Bongo Ondimba resté au pouvoir 42 ans, un premier coup d’Etat en 2009 l’a intronisé. Il a ensuite fraudé l’élection du 27 août 2016 comme le prouvent, entre autres, les rapports des missions d’observation électorale dépêchées à cette occasion par l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). et, s’est livré à des massacres et à des violations massives des droits de l’Homme pour se maintenir au pouvoir ».

L’un des épisodes les plus tragiques souligne la lettre ouverte adressée au président français : « est l’attaque à l’arme lourde du quartier général du véritable vainqueur de l’élection présidentielle, M. Jean Ping, durant la nuit du 31 août au 1er septembre, occasionnant de nombreux morts et blessés. Aujourd’hui encore, de nombreuses familles continuent de rechercher les corps de leurs disparus. Face à cette situation, le Parlement européen a par deux fois, en février et septembre de cette année, dénoncé cette forfaiture électorale et la gravité de ces crimes et exigé une enquête internationale à ce sujet. Une procédure est également en cours à la Cour pénale Internationale ».

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Pour les résistants gabonais : « La résolution du Parlement européen du 14 septembre dernier appelle spécifiquement la France à prendre ses responsabilités dans la grave crise que traverse le Gabon. La France de l’ancien monde est intervenue à diverses reprises, y compris militairement, pour installer ou maintenir les dictateurs de ce pays contre la volonté du peuple. La France du nouveau monde doit se tenir aux côtés de ce peuple ».

Tout en rappelant au fondateur du Mouvement En Marche qui se veut révolutionnaire : « La France du nouveau monde doit se tenir aux côtés de notre peuple. C’est le sens de votre déclaration faite en avril dernier lorsque vous étiez encore candidat : « Si je suis élu, je défendrai le respect des principes démocratiques fondamentaux partout en Afrique ». Vous, le Président de la France du nouveau monde ne pouvez trahir la parole de l’ancien candidat. Vous ne pouvez refuser, devant le Parlement européen et devant le peuple Gabonais, d’assumer la responsabilité qui incombe à la France ».

Avant de s’indigner en ces termes : «  La lutte contre le changement climatique est sans aucun doute le défi majeur que nous devons tous affronter. Mais elle ne peut pas se faire au détriment des peuples ni en fermant les yeux sur les atteintes à la démocratie et aux droits humains. « Notre politique européenne ne doit plus voir l’Afrique comme un voisin menaçant mais comme le partenaire stratégique avec lequel nous avons à affronter les défis de demain : l’emploi de la jeunesse, la mobilité, la lutte contre le changement climatique, les révolutions technologiques ». Cette exhortation de votre discours sur l’Europe du 26 septembre dernier est évidemment juste, à condition de ne pas oublier que ces « défis de demain » ne pourront être relevés que dans un environnement réellement démocratique ».

Tout en martelant : «  La présence de M. Ali Bongo Ondimba au sommet pour le climat du 12 décembre constituerait non seulement une grave offense faite aux victimes de la crise post-électorale ; mais également un soutien à une dictature qui opprime son peuple, confisque ses libertés fondamentales et l’enfonce dans une misère de plus en plus profonde en se livrant à des détournements massifs de ses richesses ».

Selon la diaspora gabonaise résistante : « L’appui au régime gabonais actuel serait donc une catastrophe aussi bien pour la France et l’Europe que pour les Gabonais. Cela alimenterait la désespérance des populations qui perdraient confiance dans la communauté internationale et ses postures sur la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, avec le risque réel qu’une frange de la population décide d’opter massivement pour la migration, préférentiellement vers la France, et qu’une autre devienne sensible à certaines idéologies et certains discours violents qui déstabilisent déjà des régions entières en Afrique, en Europe et ailleurs ».

Aussi, conclu la lettre ouverte adressée à Macron : « nous/je vous engageons/engage à écouter la colère et les aspirations à la justice du peuple gabonais ainsi qu’à respecter et faire respecter ses choix démocratiques, comme la résolution du 14 septembre dernier du Parlement européen exhorte la France à le faire, en refusant la présence d’Ali Bongo Ondimba sur le sol français ».

@info241.com
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