Lettre ouverte à Michelle Obama à propos du déni de démocratie au Gabon
Dans cette lettre ouverte en forme de prose poétique, Rêve Mvele Nambo interpelle la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama. Elle évoque la situation tragique du Gabon soumis au seul diktat de « l’autocratie » d’Ali Bongo, les gabonais tués et emprisonnés... Dans cette complainte, l’auteure invite au respect du vote des électeurs qui se sont largement exprimés pour le départ d’Ali Bongo.
Madame la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama
Le Soleil est mort et ma Terre saigne
Ancré dans Le golfe de Guinée
Le Gabon dont les ressources étincellent de mille postures,
La terre de nos aïeux est à Feu et vomit Le sang.
Derrière la scène, les tambours se querellent,
Le coq s’est arraché la langue,
Les chiens sont devenus des panthères et à ciel ouvert le Soleil est mort et ma Terre saigne.
Et le son se déchaîne !!!!
À brûle pourpoint , Il revendique Le respect de son vote.
Les balles dans la chair, les menottes aux reins, dans une obscurité aveuglante c’ est la transe des miroirs
A mi-chemin, les odeurs, Les sueurs, Le sang d’ un génocide qui a perdu son parchemin.
Au jardin des tirs, une boucherie inhumaine où s’entrechoque les rivières de sang...Des sorciers de sable dont les incantations avalent les morts...
La nation quadrillée de mercenaires, prise en otage pour des raisons sans héritage.
Le Gabon, cette république où voter est une peine de mort.
A tort, en plein air et ailleurs ...des tortures, des massacres, des arrestations arbitraires aux explications éventrées.
Un musé d’atrocités
Des fosses communes qui hantent les dos des raccourcis et au front les chars, Suspendu en l’air des hélicoptères de guerre...
Et le son est têtu....
Mon vote compte ! Mon vote compte !
Les panthères broient leurs chaines,
Téméraires, solidaires, sous tous les cieux, les enfants du Pays sont devenus les fleurs du Baobab.
50 ans c’est trop !!!
Chaque bulletin de vote compte !
Non à la désacralisation de nos voix
De la poussière des étoiles au tréfonds du Gabon.
Dans toutes les villes du monde à la Maison Blanche bâtie par les esclaves,
le vert, jaune, bleu d’un même accord s’oppose à la parodie électorale.
Non, pas ce bus là. On ne cédera pas notre place.
Le Rêve doit gagner et désavouer le grotesque.
Du cimetière transformé en décharge publique où se nourrissent les hommes qui ne mangent pas les hommes, aux accouchements en plein air devant un hôpital publique, en passant par les crimes rituels, les viols d’hommes et de femmes menacés à l’acide.
Les Gabonais ont voté et seul leur vote compte !!!
Non à la seconde mort !
Cette moitié du temps nous appartient !
Respectez notre vote !
Libérez les prisonniers politiques !
Stop au génocide !
Le Gabon n’est pas une monarchie !
Le son est indomptable !
Parmi tant d’autres vaillants Gabonais séquestrés, libérez Landry Ami Washington
(le fils de son père), l’ancien député Bertrand Zibi Abegue, Rodney Mbeng.
En ce matin et ces lendemains du 15 septembre 2016, Journée Internationale de la Démocratie, permettez-moi de vous interpeller .
Vous, Michelle Obama, l’incontestable Première dame des Etats-Unis, qui prône
avec une belle conviction la nécessité de voter et la liberté démocratique.
La liberté d’expression au travers des urnes est la cause du génocide que vit Le Gabon depuis le 31 août 2016.
Les Gabonais aspirent à franchir le seuil de la Démocratie prise en otage depuis 1967.
Non à l’autocratie !
Le respect de notre vote est non négociable et sur les pavés de la contestation, incessamment, s’élève le même son.
Mon vote compte !
Respectez Mon vote !
Free Gabon !
Mais par dessus tout ...
Si et seulement si ....
Le souffle d’un instant ...
Nos soldats, nos bien-aimés tombés pour la liberté du Gabon, nos martyrs pouvaient inspirer et expirer encore une fois, même pour un instant.
Le Soleil est mort et ma Terre saigne.
Rêve Mvele Nambo, lauréate du prix du meilleur poète de l’année 2016 au Nega Awards 2016 (USA)
@info241.com