Crise institutionnelle

Les membres du CGE prêtent serment et se font installer par Lambert-Noël Matha

Les membres du CGE prêtent serment et se font installer par Lambert-Noël Matha
Lambert-Noël Matha posant avec le bureau du CGE hier à son siège de Libreville © 2018 D.R./Info241

Dans un Gabon privé d’Assemblée nationale, les membres du Centre gabonais des élections (CGE) ont prêté serment hier devant les 9 juges de Cour constitutionnelle. Après ce rituel, Moïse Bibalou Koumba soutenu par le camp de la majorité et les 6 autres membres du CGE sont été installés dans leur fonctions hier après-midi par le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noel Matha, qui continue d’exercer ses fonctions malgré que le pays n’ait officiellement plus de gouvernement depuis ce 1er mai au soir.

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C’est fait ! Le CGE est désormais opérationnel depuis hier. Le dernier rituel avant leur entrée en fonction a été opéré hier à la Cour constitutionnelle. Un agenda au pas de course, après la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission du gouvernement d’Issoze Ngondet pour n’avoir pas réussi à organiser les législatives avant la fin du mois d’avril.

Hier, le président du CGE et ses six colistiers ont promis de respecter la démocratie bien que ces membres aient été désignés par des bords politiques partisans. Ils ont prononcé le serment suivant : « Je jure de remplir les devoirs de ma charge avec probité et impartialité, de respecter et de faire respecter la loi électorale, le suffrage universel, la démocratie pluraliste et de m’astreindre au secret des délibérations auxquelles j’aurai pris part dans l’exercice de mes fonctions, je le jure ».

La prestation de serment hier de Moïse Bibalou Koumba

La belle-mère d’Ali Bongo, Marie Madeleine Mborantsuo, l’air agacé par les interminables créations d’entités chargées d’organiser les élections, a rappelé aux promus le sens du serment prononcé, après avoir fait la genèse des structures qui se sont succédé. « Ça fait plus de 20 ans que cela dure… », a-t-elle lancé. Le président du CGE étant désormais un ancien de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, a dit trouver au président élu du CGE les attributs d’un homme qualifié pour faire l’unanimité. Pas si sûr quand on connait les conditions de son élection, orientée par le pouvoir pour s’assurer des victoires sans bavures.

Après leur prestation de serment hier matin à la Cour constitutionnelle, le bureau du CGE a poursuivi cette journée marathon à son siège de la cité de la démocratie où ses membres devaient prendre leur quartier. Présidée par le ministre de l’Intérieur sortant, Lambert-Noel Matha, la cérémonie de passation de service entre le CGE et la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) aura été le point d’ogre de cette journée.

Le président du CGE et de la CENAP posant hier avec le ministre de l’Intérieur du gouvernement dissout

L’entrée en fonction du CGE signifiant la fin de la CENAP, la cérémonie a consisté à un passage de charges entre René Aboghe Ella et Moise Bibalou Koumba. Le tout sous la supervision du ministre de l’Intérieur d’un gouvernement dissout mais qui continue d’assurer "l’exécution des affaires courantes".

Rappelons que bien qu’il n’y ait plus de gouvernement dans le pays, c’est bien Lambert-Noel Matha, l’un des personnages clés de la non-organisation des législatives dans les délais fixés par la Cour constitutionnelle, qui a tout de même procédé ensuite à l’installation officielle du bureau du CGE. L’ex-ministre de l’Intérieur continue insidieusement à assurer les affaires courantes, d’une fonction qu’il n’a plus pourtant officiellement. Bizarrerie institutionnelle oblige !

@info241.com
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