Laure Olga Gondjout : "je sers la République partout où elle a besoin de moi"

Laure Olga Gondjout : "je sers la République partout où elle a besoin de moi"
Laure Olga Gondjout : "je sers la République partout où elle a besoin de moi" © 2013 D.R./Info241

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Alors qu’elle briguera en novembre prochain les suffrages des populations du 3e arrondissement de Libreville, l’actuelle secrétaire générale de la présidence de la république gabonaise Laure Olga Gondjout, livre sa part de vérité. Dans une interview accordée à notre confrère Yves Laurent Goma de Gabonactu.com, "la dame de fer" passe en revue ses ambitions politiques, sa dévotion au Parti Démocratique Gabonais (PDG) et son engagement à servir la République.

Pourquoi n’avez-vous décidé de briguer les suffrages des gabonais que maintenant ?

Je voudrais d’abord vous remercier de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer à travers Gabonactu.com puis vous rappeler qu’en 2008, j’étais déjà candidate en tête de liste du PDG. A l’issue de ce scrutin, j’ai été élue conseiller municipal de Libreville au 3ème arrondissement et sénateur suppléant du 2ème vice-président du Sénat, en l’occurrence Félix Mba (fils de Léon Mba, père de l’indépendance du Gabon, ndlr). Ce n’est donc pas la première fois que je brigue un mandat.

Pourquoi est-ce vous qui conduisez la liste plutôt que Patience Dabany, « La Mama », omniprésente sur le terrain ?

La hiérarchie du Parti démocratique gabonais (PDG, ndlr) a ses critères de choix, qu’aussi bien elle que moi nous respectons. Peu importe la position sur la liste, ce qui compte pour nous c’est de porter haut et clair la voix du PDG. Nous sommes investis pour que la liste que nous conduisons gagne avec une majorité confortable. Je dois vous dire que nous avons plaisir à travailler et à mener cette campagne ensemble.

Quitteriez-vous votre confortable bureau pour un petit poste de maire ou de sénateur si vous êtes élue ?

Je sers la République partout où elle a besoin de moi comme je l’ai fais tout au long de mon parcours. Au demeurant, je ferai tout à fait ce que décidera mon parti.

En face de vous, la candidature de l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong. Est-ce qu’elle vous empêche de dormir ?

A ce que je sache, il est candidat au 2ème arrondissement de Libreville. Moi je suis candidate au 3èmearrondissement. La candidature de cette personne, que je respecte par ailleurs, ne peut m’empêcher de dormir d’un sommeil paisible.

Vous savez que la finalité est d’occuper la mairie de Libreville, la plus grande du Gabon. Et Jean Eyeghe Ndong ne cache pas ses ambitions !

Oui, mais je n’en vois toujours pas le rapport à ma posture. Je suis sereine, confiante et optimiste. Soyez assuré que sa candidature ne peut m’empêcher de dormir.

Le lien c’est qu’en 2008 vous étiez sur la même liste que Félix Mba, un parent d’Eyeghe Ndong. Par le jeu des alliances et des liens familiaux et autres, la candidature de l’ancienne Premier ministre pourrait devenir un obstacle pour vos ambitions politiques ?

Vous savez, j’ai battu compagne pour Félix Mba en 2008 (…) et Félix Mba a été élu sénateur et 2ème vice-président du Sénat. Je ne pense pas que cela ait gêné le sommeil de qui que ce soit.

Si jamais Eyeghe Ndong était élu conseiller municipal, voteriez-vous pour lui au cas où il brigue le fauteuil de maire de Libreville, même s’il est opposant ?

Je suis PDG ! Le Parti démocratique gabonais, qui a pour ancêtre le Bloc démocratique gabonais (BDG), irrigue mes veines et mon esprit. Quoi qu’il advienne, je ne voterai pas pour un adversaire du PDG. Maintenant si certains décident, après réflexion, de réintégrer le PDG qui est leur maison mère, alors là je pourrais voter pour eux.

Même si le parti vous le demande ?

Le Parti ne peut pas demander de voter pour des adversaires. Non ! Le PDG a une ligne directrice et elle sera suivie.

Un magazine vous a classé parmi les femmes les plus puissantes d’Afrique. Est-ce un honneur ?

Je dois dire que oui, c’est un honneur et je m’en félicite d’autant plus que ce n’est pas souvent que la presse me gratifie ainsi. Ce classement, établi de façon indépendante, résulte d’une analyse objective et pertinente, qui se fonde sur des critères qu’on ne saurait facilement battre en brèche.

Madame, on vous classe aussi parmi les plus grosses fortunes du Gabon !

(Rires prolongés). Vous savez, si pour eux la fortune c’est la noblesse et la dignité, alors d’accord.

Vous n’avez pas d’argent ?

Vous en avez aussi, n’est-ce pas ? Pour moi la richesse réside dans les idées, la dignité, le comportement, le partage, la manière de conduire les hommes, le rassemblement autour de soi, la capacité de faire travailler les uns et les autres en harmonie. Si c’est cela la fortune, oui.

La campagne électorale s’ouvre bientôt et déjà vos adversaires disent que le pays est à terre.

(Sourire). Le pays est à terre et eux sont encore debout ? Non, le pays n’est pas à terre. Évidemment, c’est normal qu’ils le disent, tirant prétexte de leur position. Je serais à leur place que je dirais la même chose. L’adversaire, qui n’est pas animé d’objectivité, a certainement des œillères. Il ne voit pas la réalité. Mais moi je ne porte pas d’œillères et je vois la réalité. Les lignes bougent. Le pays avance au rythme des moyens qui sont les nôtres. Le pays avance.

Je pense que nous devons être pétris de patriotisme et ne pas malmener le pays au gré de nos intérêts. On ne peut pas dire que le pays est à terre parce qu’on n’est pas, ou plus, aux affaires. Il faut quand même être objectif et reconnaître ce qui se fait, apprécier et dire qu’ils auraient peut-être fait mieux. C’est cela, je pense, qu’attendent nos populations.

Madame, vous êtes candidate au 3ème arrondissement où se trouve la présidence de la République mais aussi la baie des cochons. Un grand contraste ?

Le gouvernement a déjà un projet d’aménagement des bassins versants, dont la « baie des cochons ». Les appels d’offres vont être lancés. Les fonds ont été mobilisés. Certains résidents ont été indemnisés. Il va y avoir une zone de relogement. C’est donc une partie de la ville qui sera rapidement assainie. Et puis vous savez qu’à côté, il y a le stade Omar Bongo. Toute la zone du stade sera rénovée. Et pas très loin vous avez le grand marché de Libreville, qui sera rénové : à côté d’une zone commerciale, il y aura une zone touristique.

N’est-ce pas une promesse électorale de plus car c’est du déjà entendu ?

Non ! Je vous l’ai dit : les appels d’offres vont être lancés. Les fonds sont déjà disponibles. Ce n’est ni une vue de l’esprit, ni une idée de projet. C’est un projet en cours avec le concours de l’AFD et du PNUD. Il y a aussi l’Agence nationale des grands travaux (ANGT, ndlr) et d’autres investisseurs.

La mairie du 3ème arrondissement est actuellement occupée par le CLR. La présence de « La Mama » sur votre liste n’est-elle pas une volonté de détrôner le parti du général Assélé ?

Non. Non. Non. Il ne faut pas réduire la présence de Madame Marie Joséphine Kama Dabany à la destruction du CLR. Elle a une expérience que peu de personnes peuvent revendiquer. Il ne vous a quand même pas échappé qu’elle est la première présidente d’honneur du PDG, en plus d’être une résidente du 3ème.

Un dernier mot en direction des électeurs, que vous allez tous charmer majorité et opposition ?

Je leur demande de nous faire confiance. Vous l’avez vous-même dit, il y a des poids lourds dans notre liste et notamment des femmes. Les femmes, dont la sensibilité et la fidélité ne sont plus à démontrer. Mais les hommes ont également à cœur d’améliorer les conditions de vie des uns et des autres. Qu’ils fassent donc le bon choix. Quel que soit le bord politique auquel ils appartiennent, ils doivent voter la liste que je conduis, celle du PDG, qui n’a pas simplement des ambitions mais qui a déjà commencé à mener des actions. Nous ne sommes plus en phase de projet mais d’exécution de projets.

Je vous remercie.

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