La « république » du Haut-Ogooué et ses chiffres soviétiques improbables

Les résultats de la « république » du Haut-Ogooué

Ali Bongo a bel et bien été battu dans les urnes par les électeurs gabonais. Ne pouvant se résoudre à cette défaite qui s’est largement exprimée à l’étranger et dans 7 provinces des 9 du pays, Ali Bongo et sa structure de fraude massive ont décidé de prendre la province du Haut-Ogooué en otage dont il ne parle ni la langue vernaculaire, ni n’y trouve ses origines.

Des résultats officiels mystico-irréels

Pour rattraper son retard sur la victoire du candidat consensuel de l’opposition qu’a été Jean Ping pour cette présidentielle, le camp d’Ali Bongo a décidé de faire un hold-up électoral dont personne ne saurait adhérer tant sa grossièreté est visible tel de l’eau de roche. La solution maladroite toute trouvée : faire passer le taux de participation à 99,93% pour rattraper à tout prix les résultats nationaux qui le situaient à moins de 30% des suffrages.

Le camp d’Ali Bongo qui se mêle volontiers à celui de l’Etat, a décidé de surgonfler le collège électoral du Haut-Ogooué surplombant la moyenne nationale de la participation à ce scrutin capital à plus de 40 points (99,93% de taux de participation). Pour faire court, tous les inscrits dans cette province se sont déplacés pour aller voter pour le désormais président de la « république » du Haut-Ogooué à 95%. Un pourcentage si soviétique qu’improbable !

Depuis l’annonce de ces résultats qui montrent bien la fébrilité du camp Ali Bongo, il a désormais été décidé par les autorités gabonaises qui sont aussi celles du camp perdant, de réprimer dans le sang les populations qui manifestent pour dénoncer ces résultats grossiers. Ce pour ne pas perdre des privilèges dont ils jouissent sans vergogne à la tête d’un pays qui leur a tourné le dos.

Le recours aux massacres pour se maintenir par la force au pouvoir

Ali Bongo et ses ministres de la Défense et de l’Intérieur ont ainsi donné l’assaut dans plusieurs villes pour mater les gabonais qui contestent ces chiffres ahurissants qui ne reflètent en rien la volonté du peuple gabonais. Ce peuple qui a dans sa grande majorité, décidé de tourner la page de 50 ans de Bongoïsme et de parvenir enfin à l’alternance politique dans un pays gouverné par l’intimidation, la corruption, la gabegie et les détournements grandiloquents et impunis.

Ali Bongo qui avait pourtant dit être le candidat de la « jeunesse », n’hésite pas à massacrer cette même jeunesse gabonaise qui ne croit plus en ces promesses. Depuis mercredi, plusieurs centaines de jeunes gabonais sont morts, victimes de la répression sanglante organisée par la seule garde républicaine, la même force qui est au service exclusif d’Ali Bongo.

Une république du Haut-Ogooué inexistante !

Le Gabon organise désormais la Résistance depuis qu’Ali Bongo a décidé continuer de se servir des moyens de l’Etat pour imposer son passage en force. Les chiffres donnés par la CENAP dévoilent mal l’existence d’une « république » du Haut-Ogooué qui se distinguerait par sa mobilisation soviétique pour le candidat sortant et un vote inique pour que la famille Bongo qui tient les rennes du pays, perdure à jamais au détriment de la volonté des 8 autres provinces.

Le Gabon mérite mieux. Et non, il n’y a jamais eu de « république » du Haut-Ogooué car tous les gabonais ont souhaité tourner la page Ali Bongo. Les chiffres avancés honteusement par la CENAP ne sont que le fruit de l’imaginaire d’un président déchu qui se refuse à accepter une défaite cuisante qui sonne la fin d’un régime sans soutiens, sans électeurs et surtout sans âme !