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La présidence gabonaise défend la tropicalité des incohérences de sa liste électorale

La présidence gabonaise défend la tropicalité des incohérences de sa liste électorale
Mays Mouisi et Guy Rossatanga-Rignault © 2016 D.R./Info241

L’audit de la liste électorale gabonaise de l’analyste économique Mays Mouissi a véritablement mis le feu dans la poudrière présidentielle. L’un de ses fervents défenseurs et pseudos intellectuels, Guy Rossatanga-Rignault, par ailleurs secrétaire général adjoint 1 de la Présidence de la République gabonaise, s’est donné le droit en lieu et place des autorités ministérielles, de défendre la tropicalité exceptionnelle de la liste électorale gabonaise comme relevant de la « sociologie électorale » qui fonde les « victoires » des hommes politiques gabonais.

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Grosse frayeur dans le camp présidentiel depuis la publication lundi, de l’audit de l’analyste Mays Mouissi sur les curiosités de la liste électorale gabonaise devant servir à la présidentielle du 27 août. Pour rappel, Mays Mouissi relevait l’incohérence arithmétique entre la population électorale et la population générale du Gabon.

Selon cet audit, plusieurs localités voyaient ainsi leur population électorale violer étrangement celle de sa population réelle référencée lors du dernier recensement général de la population de 2013 qui a été publié 3 ans plus tard en raison des incohérences relevées notamment par la Cour constitutionnelle.

Des incohérences finalement « légales »...

En réponse à ces « curiosités », le professeur nommé par Omar Bongo, Guy Rossatanga-Rignault a tenu à faire son cour de « sociologie électorale » en deux volets mercredi et jeudi, dans le quotidien pro-gouvernemental l’Union pour pointer la « mauvaise foi » ou l’ignorance de l’auteur de cet audit.

Ceci dans le sacro-saint but de justifier ces tropicalités électorales dont il reconnait la viscosité mais que celles-ci sont loin d’être « blâmables », selon ses propres termes. Si tel était réellement le cas, on se demande alors bien pourquoi le professeur a jugé utile d’apporter sa « contribution » sous la forme de cette longue tribune libre puisqu’il n’y avait pas péril dans la légitimité électorale dont jouissent les acteurs politiques dont certains sont ses employeurs.

En clair, pour l’éminence grise de cour Guy Rossatanga-Rignault, la « sociologie électorale » gabonaise dont il détient les rouages scientifiques, la loi n’interdit nullement aux électeurs bien que ne résidant pas dans une localité donnée, de s’y inscrire pour voter. Ces manœuvres politiciennes s’appellent le transfert massif d’électeurs qui sert de viviers aux candidats peu scrupuleux, de se bâtir une victoire électorale en gonflant le collège électorale donnée.

Une « sociologie électorale » qui ne sert pas les populations

Ce que ne dit pas le savant-professeur de droit public et de science politique et fervent défenseur du régime qui l’emploie depuis des décennies, est que ces pratiques bien que « légales » en droit, sont l’apanage du régime Bongo-PDG depuis près de 50 ans. Cela n’enlève en rien le fait que ces transferts massif d’électeurs sont utilisés par le régime pour s’assurer « illégalement » des victoires dans des circonscriptions électorales où ils seraient brillamment pas élu.

Mieux, la présidentielle n’a aucunement besoin de telles pratiques vu qu’il s’agit d’un vote à suffrage universel dont le lieu et le centre de vote choisis par l’électeur importent que très peu sur le résultat final. Car les résultats se comptabilisent dans le volume global des électeurs inscrits au Gabon et à l’étranger.

Des tropicalités à l’origine de la longévité du régime au pouvoir

La tropicalité de la liste électorale gabonaise dont se défend le pouvoir par la plume de l’ancien recteur de l’Université Omar Bongo, constitue justement l’exemple anachronique des pratiques politiciennes que les Gabonais ne veulent plus voir prospérer dans le pays. Pays où le régime et certains acteurs politiques fortunés usent de malice et des faiblesses des lois qu’ils font établir pour se maintenir au pouvoir et lasser les populations de la chose des urnes.

Le secrétaire général adjoint à la présidence, spécialiste des argumentaires mensongers, Guy Rossatanga-Rignault dont personne ne peut en vouloir de défendre ses employeurs et donc son train de vie, aurait dû conseiller à ceux-ci une amélioration certaine de la vie politique, lui qui dit enseigner les sciences politiques. Le manque d’assainissement de ces « curiosités » tropicales a toujours fondé les contestations post-électorales dont notre démocratie n’a jamais pu faire l’économie depuis les indépendances.

La contestation des résultats âprement confectionnés pour valider des victoires éternelles de la majorité au pouvoir n’émeut nullement les plus autorités gabonaises qui les préfèrent à toute éventuelle perte du pouvoir. Fait curieux tout de même, le parti au pouvoir n’a jamais perdu aucune des 9 précédentes présidentielles qu’elle a organisé et qui grâce à ces incohérences sans cesse dénoncées ont été permis, tel un mal nécessaire, la victoire élogieuse du candidat-sortant.

@info241.com
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