« La Jeunesse Libre pour le Gabon » appelle à une candidature unique de l’opposition pour faire barrage à Ali Bongo

Selon le jeune gabonais, Joseph Ondong Atomo, fils d’André Mba Obame, défunt secrétaire exécutif de l’Union Nationale, candidat à la présidentielle de 2009, président du mouvement Jeunesse Libre pour le Gabon (JLG) qui est constitué de jeunes gabonais de la diaspora, ayant pour but la démocratisation du Gabon à long terme ; « il s’agit pour nous d’organiser un sondage mettant en compétition les trois principaux opposants face à Ali Bongo Ondimba au vu des forces en présence sur le terrain. Ceux-ci sont sans l’ombre d’un doute : Jean Ping, Guy Nzouba Ndame et Casimir Oye Mba. Ce n’est pas faire insulte aux autres candidats en liste et à leur qualité que de prendre en compte cet état de fait. L’heure est au pragmatisme. »

Pour cela, a-t-il expliqué « nous nous servirons des réseaux sociaux pour qu’un maximum de gabonais puisse choisir son candidat. Car au vu des confiscations des libertés individuelles et des moyens de communication au Gabon, les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter restent l’ultime moyen pour le gabonais lambda de faire entendre sa voix. Ces derniers auront donc la possibilité de choisir leur favori pour une candidature unique de l’opposition face à Ali Bongo. Suite à ce sondage qui se terminera le 10 Août 2016 le mouvement Jeunesse Libre pour le Gabon lancera un appel à la population pour soutenir le candidat choisi par le peuple et rencontrera l’ensemble des forces vives du Gabon. »

Pour paraphraser un homme politique gabonais a indiqué Joseph Ondong Atomo « ce qui nous rassemble, nous mouvement de la société civile, membres de l’opposition, parti politique, citoyens gabonais, syndicalistes, est plus grand que ce qui nous divise ». Le socle de valeur démocratique et républicaine qui inspire notre combat respectif est le même. L’adversaire, qui nous fait face est le même. Il ne reste qu’un dernier pas à franchir : celui du dernier consensus. Seule cette paix des braves, cette dernière union sacrée nous mènera à la démocratie. »

Interrogé sur les mobiles qui ont permis la création de ce mouvement le jeune Joseph s’est exprimé en ces termes : « le 12 avril 2015 après avoir pris connaissance de la mort de mon père une multitude de sentiments ont émergés de moi. J’ai ressenti d’abord une souffrance profonde, puis une colère viscérale et enfin une incompréhension totale ; le monde venait de se dérober sous mes pieds. Lors de l’arrivée du corps de mon père le 28 avril 2015, je me suis senti seul face au monde, livré à moi-même et c’est à ce moment-là qu’un nouveau sentiment s’est emparé de moi : la peur ».

Tout en faisant remarquer que : « Tous nous avons marché ! Ensemble nous avons souffert notre saoul. Et j’ai vu dans les yeux des Gabonaises et des Gabonais une souffrance presque semblable à la mienne, un désespoir, une colère mais Pas de peur. J’ai reconnu Andre Mba Obame en chacun d’eux, chaque Gabonais était devenu AMO, chaque Gabonais était devenu mon père. Ce jour du 28 avril 2015 le peuple gabonais a marché d’un seul corps pour montrer sa détermination face à un régime qui ne le considère pas et qui le réprime depuis sept ans. »

Ainsi a-t-il relevé « Je suis né une seconde fois ce jour-là. J’ai pris conscience que nous étions tous frères d’une même souffrance, liés par l’amour de notre terre et par une espérance commune. Nous sommes tous porteurs d’un héritage commun et il nous incombe une responsabilité supérieure. Sauver le Gabon de la tyrannie. Faire le choix de la vie. De l’avenir. Un pouvoir tyrannique repose sur la soumission du peuple qu’il opprime ; mais le peuple Gabonais n’a plus peur et il veut ardemment montrer sa force de caractère. Le peuple gabonais choisit la vie. »

Tout en martelant : « Je porte en moi un héritage culturel qui coule dans mes veines. Celui de mon pays, ma patrie, celui de mon père. Cet héritage ne fait pas de moi un héritier ayant reçu des droits par sa seule naissance. Je suis seulement dépositaire de ses convictions et de son idéal de démocratie. Le Gabon a assez souffert des héritiers ayant la mentalité de petit prince. Notre pays n’est pas une royauté mais une démocratie où le pouvoir est exercé pour le peuple et aussi par le peuple. »

Dès lors a ajouté le jeune gabonais qui entend peser par l’action citoyenne lors des élections du 27 août prochain : « le mouvement de la Jeunesse Libre pour le Gabon est là pour rappeler aux chefs de l’opposition notre combat commun. Et l’importance d’une candidature unique. 2016 ne sera pas 2009, mais une partie de 2009 doit perdurer pour 2016, notre UNION. Le gouvernement ne pourra rien face à notre détermination. Mais divisés, nous serons vulnérables. La Jeunesse libre pour le Gabon appelle à la conscience politique de nos leaders sur l’UNION de nos forces pour combattre un adversaire commun. Pour sauver le Gabon il ne faut pas nécessairement viser la magistrature suprême. Nos leaders se doivent de se remettre en question et de ne pas oublier quelles sont les priorités pour le peuple gabonais : un Gabon libre ou une guerre d’ego entre eux ? »

Avant d’attirer l’attention sur ce fait patent du code électoral gabonais : «  Nos élections ne sont qu’à un seul tour. Dès lors, si une multitude de candidats se présentent face au gouvernement, le candidat du PDG peut passer avec seulement 30% des votants. Dans quelques semaines, le peuple gabonais a rendez-vous avec son histoire. La jeunesse du Gabon a un rôle important à jouer dans ce rendez-vous en s’unissant derrière un seul candidat. Les dirigeants en place sont seuls responsables de la pauvreté dans laquelle s’enfonce tous les jours l’immense majorité du peuple gabonais. Ils jouent depuis trop longtemps sur la division de l’opposition pour se maintenir au pouvoir. »

En conclusion a insisté M. Ondong Atomo, « André Mba Obame et beaucoup d’autres ont œuvré jusqu’à leur mort pour l’union des gabonais. C’est en leurs noms que je me permets d’appeler les leaders de l’opposition à œuvrer ensemble à la réalisation de cet avenir. La division n’est pas une fatalité. Les Gabonaises et les Gabonais ont aussi droit aux lendemains qui chantent. Je souhaite que chaque Gabonaise et chaque Gabonais se souvienne de ce jour du 28 avril 2015 où sous une chaleur écrasante et malgré la pression du gouvernement, nous avons d’une seule voix décidé de marcher ensemble. Ce jour, nous avons fait trembler le pouvoir en place ; nous avons été craints. Nous avons commencé à écrire notre histoire libre ce jour-là. L’union, le travail et la justice ne sont pas de vains mots. C’est la devise de notre pays et nous, la jeunesse du Gabon, sommes là pour l’incarner. »