Répression Policière

La famille du « Général des mapanes » fustige son arrestation qualifiée d’arbitraire

La famille du « Général des mapanes » fustige son arrestation qualifiée d’arbitraire
Gaël Koumba Ayoune en tenue militaire lors d’un rassemblement de l’opposition gabonaise © 2016 D.R./Info241

Depuis le dépôt de candidature d’Ali Bongo, la police judiciaire brille par des arrestations « arbitraires » décriées par la population gabonaise. Dimanche dernier, le tour est venu à Mme Béatrice Moughetou Koumba, mère de celui qui s’est fait baptiser "général des forces armées des mapanes", Gaël Koumba Ayoune, président du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais (RJPG), de dénoncer l’arrestation et l’emprisonnement depuis le jeudi 14 juillet, qu’elle dit être injustifiés et illégaux de son fils et de ses pairs.

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Depuis quelques mois sous l’égide de Gaël Koumba Ayouné, les jeunes membres du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais (RJPG) avaient sillonné pacifiquement et en toute quiétude tous les quartiers bidonvilles de Libreville pour installer leurs cellules. Afin d’être résolument engagés à combattre le pouvoir politique tenu par Ali Bongo et le PDG. Même si plusieurs indiscrétions l’accusent à tord ou à travers de faire le jeu du pouvoir, du fait de sa parenté et sa proximité avec Yves Fernand Mamfoumbi, conseiller politique et très proche d’Ali Bongo et de Maixent Accrombessi.

S’indignant contre l’arrestation de son fills Koumba Ayouné, le natif de Ndéndé (commune de la Dola), interrogée par Info241, Mme Moughetou Koumba a exprimé sa consternation devant le poste de la police judiciaire de Libreville : « je suis la mère de Moughetou Koumba, ma présence ici est due au fait de l’arrestation depuis jeudi 14 juillet à 19 heures, la PJ est venue m’attraper l’enfant à domicile. Sans connaître le mobile étant donné l’absence d’un mandat d’arrêt comme le stipule la loi gabonaise. Je me rapproche des agents de la PJ, on ne me dit absolument rien. »

Mme Béatrice Moughetou Koumba, devant les locaux de la PJ à Libreville

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Décriant les conditions guerrières de l’arrestation de son fils et ses colistiers Mme Moughetou Koumba a indiqué « qu’ils ont tiré en l’air à l’arme pour disperser la famille, tout l’entourage et le public qui venait à une causerie dans son QG. Parlant des agents de la PJ, elle a fait remarquer qu’ils l’ont attrapé, l’ont menotté et jeté comme un mal propre dans leur voiture. Depuis jeudi mon enfant est incarcéré ». Questionnée sur ce que la PJ reproche à son fils, elle s’est exclamée outrée « Je ne sais pas, jusqu’à nos jours, je n’ai pas de suite, j’attire l’attention de l’opinion nationale et internationale, sur ce cas d’injustice. Je demande qu’on libère mon enfant emprisonné sans motif établi. »

Car poursuit la mère dépitée au micro d’Info241 « je ne connais pas ce qu’il a commis comme délit. Depuis qu’il a commencé son mouvement, il n’a jamais posé des actes de violences. Il n’a jamais insulté les hommes du haut lieu (ndlr : les autorités politiques). C’est dans le social que mon enfant travaille. Pourquoi il a été attrapé ?  » S’est interrogée Mme Moughetou, avant d’affirmer que «  tout le monde voit ce qu’il est en train de réaliser comme actions. Poser un acte humanitaire est-ce un délit ? Avant d’illustrer son propos par le don d’une maison dont mon fils a assuré la construction, offerte avec son mouvement à une mère désœuvrée à la baie de cochon.

Gaël Koumba Ayouné, présient du Rassemblement des Jeunes Patriotes Gabonais (RJPG)

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Sans oublier, ajoute la mère visiblement alarmée contre cette énième privation des libertés publiques au Gabon, « le don d’une infrastructure pour les malades mentaux du 3ème âge de l’hôpital de Melen. Mais aussi, sa revendication légitime de la passerelle par une action citoyenne de contestation pacifique au quartier de Plein-Ciel de Libreville. Le but était de rappeler les obligations du gouvernement gabonais et du chef de l’Etat à préserver la sécurité routière des riverains, face à la recrudescence des cas de morts accidentés sur la voie publique en pleine capitale gabonaise ».

C’est donc toutes ces actions légales, démocratiques et républicaines, a énuméré la petite sœur de la mère du président incarcéré du RJPG « qui sont la cause de l’emprisonnement de mon enfant ? Ou il y a encore d’autres choses qui se cachent ? Moi je demande la libération de mon enfant. Ou la police judiciaire doit m’expliquer les raisons et les mobiles avérés de son arrestation. Qui plus est, signale Moughetou Koumba « au mépris des exigences de la loi en vigueur au Gabon qui régit la détention provisoire, on refuse ostentatoirement que je puisse le visiter et lui parler. Depuis qu’il a commencé son mouvement même dans les réseaux sociaux, il ne s’est jamais mépris illégalement aux autorités du pays ».

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Et dans cette traque de la PJ, s’est indignée Mme Moughetou, « il y a des enfants, plus de 15 jeunes du quartier Plein-Ciel qu’ils ont encellulé injustement. Certains qui ont grandi avec lui étaient juste venus le saluer à son QG sis au quartier Plein-Ciel, proche de sa résidence familiale. La salle qui abrite son QG n’ayant pas encore d’électricité, il est allé s’attacher les services d’un technicien pour parer à ce problème d’éclairage. Et c’est à cet instant que la PJ l’a arrêté. Ils ont arrêté même l’électricien et le gardien qu’ils ont libéré dans la nuit du jeudi 14 juillet à 22h. Mais mon enfant est resté encellulé avec les 15 autre membres de son mouvement citoyen. »

Je demande la libération de mon enfant, a répété la petite sœur de la mère du général des mapanes, s’offusquant des pratiques injustifiables des forces de l’ordre et le pouvoir judiciaire gabonais, « moi je veux la libération de mon enfant, il n’a commis aucun délit. Il n’a pas volé ni insulté qui que ce soit. Les personnes qui commettent des forfaits, des meurtres ici au Gabon sont libérées après deux jours. Pourquoi mon enfant doit passer plus de trois jours de détention arbitraire dans un environnement insalubre ai milieu des moustiques, sans eau ni sans manger proprement. Tout ça pourquoi ? Je veux la libération de mon enfant. »

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Il faut rappeler qu’en meneur de troupe citoyens et soucieux du respect des droits de l’homme et des obligations du gouvernement envers le peuple M. Koumba en toute démocratie et au regard de la pauvreté grandissante qui gangrène les quartiers sous intégrés du Gabon martelait ce qui suit : «  il suffit de regarder autour de nous pour voir leur incompétence notoire. Vous avez lu le quotidien pro-gouvernemental l’Union ? Les dirigeants au pouvoir pensent que nous voulons qu’on nous donne de l’argent. C’est pourquoi nous nous mobilisons. La vérité c’est que ceux qui sont aux affaires ont désormais peur. Ils savent que la jeunesse est décidée à barrer la route à tous les imposteurs ».

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En multipliant des actions humanitaires envers une mère dépourvue de la baie de cochon et au bénéfice des malades mentaux délaissés du centre psychiatrique de Melen, Gaël Koumba Ayouné a indiqué dans une interview accordée à Info241 « qu’il est temps que les Mapanes se regroupent pour réclamer ce qui leur revient de droit, c’est-à-dire des meilleures conditions de vie. Les gens qui dirigent notre pays sont des incapables. Nous le pensons car ils sont là pour nous servir en développant le pays et préparer un avenir digne de ce nom à la jeunesse. Or, de nos jours c’est loin d’être le cas au Gabon ».

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