L’invité de la rédaction

Chantal Myboto : « Les Gabonais ont élu Jean Ping comme Président, que le CAC40 respecte notre choix »

Chantal Myboto : « Les Gabonais ont élu Jean Ping comme Président, que le CAC40 respecte notre choix »
Chantal Myboto : « Les Gabonais ont élu Jean Ping comme Président, que le CAC40 respecte notre choix » © 2017 D.R./Info241

L’invitée de la rédaction d’Info241 ce mercredi 08 mars, journée internationale des droits de la femme, est Chantal Myboto Gondjout, femme politique de l’opposition gabonaise. Elle occupe depuis 2014, le poste trésorière adjointe de l’Union Nationale (UN), conseillère municipale du 1er arrondissement de Libreville. Après avoir été longtemps conseillère diplomatique, chargée de missions, des Affaires africaines et internationales à la Présidence de la République gabonaise, sous l’ère d’Omar Bongo. Puis, Maire de la commune de Mounana de 2008-2013.

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L’opposante qui s’est affranchie du système Bongo-PDG depuis 2005, sous la bannière de l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement (UGDD), fondu dans l’Union Nationale. Un parti de l’opposition créé par son père, Monsieur Zacharie Myboto est plus que jamais engagée pour le rétablissement du vote démocratique du peuple gabonais. Au micro d’Info241, Chantal Myboto Gondjout à qui on doit la construction du premier Centre de traitement ambulatoire de Libreville (CTA), pour les personnes atteintes du VIH/Sida, s’exprime à bâton rompu sur la crise post-électorale, suite à l’élection contestée d’Ali Bongo.

Actualité oblige, elle donne son avis sur la crédibilité de l’opération ’’Mamba’’, la grève du secteur éducatif, le combat pour l’alternance démocratique au Gabon. Elle insiste sur l’importance de la résistance menée de la diaspora gabonaise du monde entier.Tout en revenant sur son combat politique dans la coalition des partis de l’opposition qui soutiennent et reconnaissent Jean Ping, comme étant le ’’Président élu’’ de la République gabonaise. Sans omettre d’éclairer la lanterne sur la bataille judiciaire qui lui oppose à l’Etat gabonais dans l’affaire de son centre hôtelier, Maïsha.

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Info241.com : Lors de votre participation à la marche de la Résistance du Trocadéro à Paris, vous avez tenu un discours tranché contre la France et les entreprises du CAC40 français présentes au Gabon. Pouvez-vous nous en dire davantage ? Ont-t-elles un rôle dans le maintien au pouvoir du régime d’Ali Bongo ?

J’ai effectivement pointé la France parce que j’estime que nous avons eu notre indépendance en 1960, mais qu’en 2016, précisément le 27 août, le Gabon a réellement pris son indépendance politique et économique en choisissant son Président de la République, Jean Ping que la France respecte notre choix".

Chantal Myboto : Merci déjà de me donner l’opportunité de m’exprimer par votre média. Lorsque j’ai effectivement parlé de la France et que j’ai pointé des entreprises du CAC40 lors de ma participation à la marche du Trocadéro, c’était à dessein. Ces entreprises ont un rôle très important au Gabon et continuent à le jouer d’ailleurs. Pour la simple et bonne raison que ce sont ces entreprises qui décident avec la complicité des hommes politiques Français qui va être Président du Gabon.

Les Gabonais ont choisi Jean Ping comme Président de la République, que le CAC40 respecte notre choix... Les intérêts entre la France et le Gabon doivent être des intérêts d’Etat à Etat, pas d’un Etat à un individu".

Ces entreprises le font parce qu’il y a des intérêts économiques et financiers croisés entre le CAC40 et la famille Bongo Ondimba à travers Delta Synergie (Ndlr : La Holding Delta Synergie est détenue à 19,5% par Ali Bongo, à 19.5% par sa sœur Pascaline Bongo, à 18.5% par la succession Omar Bongo. Les 43% restant se répartissent entre d’autres membres de la famille Bongo et des proches).

A partir de ce moment là vous comprenez que Jean Ping ayant remporté l’élection présidentielle vu et qu’il n’était pas le candidat adéquat. Parce que de toute les façons Jean Ping n’était pas à même d’assurer leurs intérêts économiques. Et c’était mieux pour ces entreprises de continuer avec Ali Bongo même s’il a tué des gabonais, à massacrer un peuple pourvu que leurs intérêts soient sauvegardés.

Ces entreprises le font parce qu’il y a des intérêts économiques et financiers croisés entre le CAC40 et la famille Bongo Ondimba à travers Delta Synergie...Ce sont entreprises françaises qui décident avec la complicité des hommes politiques français qui va être Président du Gabon".

C’est pourquoi j’ai effectivement pointé la France parce que j’estime que nous avons eu notre indépendance en 1960, mais qu’en 2016, précisément le 27 août, le Gabon a réellement pris son indépendance politique et économique en choisissant son Président de la République que la France respecte notre choix. Les Gabonais ont choisi Jean Ping comme Président de la République, que le CAC40 respecte notre choix. Parce que les intérêts entre la France et le Gabon doivent être des intérêts d’Etat à Etat, pas d’un Etat à un individu. Voilà ce que je voulais dire.

Depuis la rentrée académique 2016-2017, les enseignants gabonais sont en grève et le gouvernement gabonais a décidé de les sanctionner au lieu de négocier. Quel est votre avis sur cette crise et sur le bras de fer auquel se livrent actuellement syndicat et gouvernement ?

Je comprends parfaitement le combat des enseignants et des élèves parce que je suis un pur produit de l’école publique gabonaise...Je pense que de toute les façons les enseignants on raison de continuer leur mouvement de grève. Mais je voudrais par contre interpeller formellement les parents d’élèves".

Chantal Myboto De toute les façons, ce sont les faibles qui utilisent la menace. Le gouvernement montre une fois de plus sa faiblesse. L’éducation nationale et plus précisément les enseignants et les élèves ne revendiquent que leur droit. Les élèves d’une part, le droit à l’éducation et les enseignants d’autre part, les meilleures conditions de travail et ce sont des droits régaliens.

Lorsque vous avez un gouvernement qui préfère organiser une CAN (Ndrl : Coupe d’Afrique des Nations édition 2017) à plus de 400 milliards de francs CFA, un chef d’Etat qui évoquait en 2009, la construction de 400 salles de classe et il n’en a construit aucune. Et pendant ce temps, son épouse (Ndlr : Sylvia Bongo) construit une école ’’Ruban vert’’ à 30 milliards de francs CFA nous trouvons que c’est injuste.

Moi je comprends parfaitement le combat des enseignants et des élèves parce que je suis un pur produit de l’école publique gabonaise. J’ai fais mes études primaires à l’école publique d’Akébé-Ville. J’ai été au Lycée Léon Mba. Et lorsque je suis arrivée en France pour poursuivre mes études secondaires, je faisais partie des meilleurs élèves parce que j’avais un niveau élevé parce que nous avions des enseignants compétents.

Lorsque vous avez un gouvernement qui préfère organiser une CAN à plus de 400 milliards de francs CFA, un chef d’Etat qui annonçait en 2009, la construction de 400 salles de classe et il n’en a construit aucune. Et pendant ce temps, son épouse construit une école ’’Ruban vert’’ à 30 milliards de francs CFA nous trouvons que c’est injuste".

Aujourd’hui au Gabon, on a pris l’habitude de tout faire au rabais : l’éducation au rabais, l’économie au rabais, le social au rabais. Tout est au rabais et pendant ce temps on se divertit. Je pense que de toute les façons les enseignants on raison de continuer leur mouvement de grève.

Mais je voudrais par contre interpeller formellement les parents d’élèves. Moi je ne peux pas comprendre que les parents d’élèves ne puissent pas se lever de manière ferme parce qu’il s’agit de l’avenir de leurs enfants. Et de se dire que nous devons finir avec cet état des choses en faisant en sorte qu’enfin, l’école soit une priorité au Gabon.

Au Gabon, on a pris l’habitude de tout faire au rabais : l’éducation au rabais, l’économie au rabais, le social au rabais. Tout est au rabais et pendant ce temps on se divertit".

Moi je continue à soutenir les enseignants, je continuerai à soutenir les élèves. Et tant que le gouvernement ne parviendra pas à remplir les conditions inscrites dans les cahiers de charge des revendications syndicales et des élèves, nous allons continuer à les encourager. Car c’est le devoir régalien de l’Etat. Or, organiser la CAN ce n’est pas un devoir régalien, mais la formation et l’éducation ce sont des devoir régaliens de l’Etat gabonais.

Alternance Démocratique. Vous êtes membre de la coalition des partis de l’opposition qui soutiennent Jean Ping. Croyez-vous l’alternance démocratique encore possible au Gabon ?

Et les populations de Lambaréné lui ont clairement dit lors de son discours, qu’il n’était pas question d’aller dialoguer avec des criminels. Et qu’il n’était pas question de partager le pouvoir, d’être vice-président ou premier ministre de qui que ce soit".

Chantal Myboto Je pense que Jean Ping a eu une très bonne idée d’aller à la rencontre des Gabonais qui se plaignaient. Mais comme Jean Ping l’a dis, il avait un chronogramme qu’il est en train de dérouler. Je pense que de toute les façons Lambaréné a été une étape importante. D’abord parce que nous sommes au centre du Gabon. Ensuite, il y a eu une véritable communion entre les populations de Lambaréné et Jean Ping.

Et les populations de Lambaréné lui ont clairement dit lors de son discours, qu’il n’était pas question d’aller dialoguer avec des criminels. Et qu’il n’était pas question de partager le pouvoir, d’être vice-président ou premier ministre de qui que ce soit. Qu’il n’était pas question pour lui d’aller se compromettre avec Ali Bongo Ondimba. Et les populations ont été claires là dessus. Et je pense que Jean Ping a parfaitement saisi leurs messages.

Les Gabonais ne veulent pas entendre parler d’un dialogue. Ce qu’ils veulent, c’est que Jean Ping prenne le pouvoir et qu’il récupère sa victoire qui a été volée".

Et maintenant, j’ai discuté avec certains compatriotes sur place, je me suis rendue compte d’une chose, les gabonais suivent énormément. D’ailleurs, la plupart des maisons sont désormais câblée des antennes paraboliques. Les gens suivent ce qui se passent à l’extérieur du pays et je me suis aperçue que mes compatriotes sont très connectés à toutes les informations qui se partagent sur les réseaux sociaux.

Jean Ping plus que jamais est en train de montrer au peuple gabonais, qu’il est l’homme de la situation et je crois fortement que nous allons arriver à cette alternance tant attendue et tant souhaitée par le peuple gabonais".

Donc l’audio à quelque chose de fondamentale, car certaines personnes m’ont exprimé leur sentiment sur les actions que j’ai mené lors de mon séjour à Paris en me félicitant. Par ailleurs, ce que je voudrai dire simplement que le message de Jean Ping est très bien passé. Et les Gabonais ne veulent pas entendre parler d’un dialogue. Ce qu’ils veulent, c’est que Jean Ping prenne le pouvoir et qu’il récupère sa victoire qui a été volée. Et comme il l’a si bien dit, nous allons tous nous mettre en marche. Et il va continuer ses différentes tournées à travers l’intérieur du pays.

Jean Ping est en train de dérouler son plan. Ceux qui ont dit qu’il n’avait pas de plan B se rendent compte qu’il a peut-être un et qu’l n’était pas obligé de le dire. Mais je pense qu’aujourd’hui Jean Ping plus que jamais est en train de montrer au peuple gabonais, qu’il est l’homme de la situation. Et je crois fortement que nous allons arriver à cette alternance tant attendue et tant souhaitée par le peuple gabonais.

Dialogue Politique. Ali Bongo souhaite dialoguer avec l’opposition gabonaise. Le croyez-vous sincère ? Croyez-vous à une sortie de crise politique par et avec le régime Bongo-PDG ?

Comment dialoguer avec Ali Bongo lorsque pour pouvoir accéder à sa présidence, il a tué des gabonais. Et même n’a pas eu, je dis bien qu’il n’a même eu le minimum, la décence de présenter des condoléances et de s’excuser pour avoir tué les gabonais".

Chantal Myboto Vous savez, Ali Bongo est en train de faire de la diversion. Depuis 2009, il n’a jamais gagné d’élections au Gabon. Encore qu’en 2009, on avait un doute entre Pierre Mamboundou et André Mba Obame, moi je suis de l’Union Nationale je dirais donc que c’est AMO. En 2012, ce dernier accompagné d’autres hommes politiques, notamment Zacharie Myboto et Jean Eyeghe Ndong ont fait un travail de concertation à Paris et ils ont été reçus à l’Elysée. Au sortir de tout cela avait germé, l’idée d’une conférence nationale souveraine et une demande d’un dialogue national inclusif.

Pendant sept ans Ali Bongo a refusé de dialoguer avec les hommes politiques de l’opposition. Quand il recevait des politiques c’était des monologues et il refusât toujours de dialoguer. Et c’est aujourd’hui qu’Ali Bongo veut dialoguer ? Il veut dialoguer avec qui ? Pourquoi ? Comment ? Il ne lui reste qu’une seule chose à faire, il a perdu les élections qu’il parte et il sortira par la grande porte. Comment dialoguer avec Ali Bongo lorsque pour pouvoir accéder à sa présidence, il a tué des Gabonais. Je dis bien qu’il n’a même pas eu le minimum, la décence de présenter des condoléances aux familles éplorées et de s’excuser pour avoir tué les gabonais.

Chacun de nous a une conscience qui fait des heures supplémentaires. Et la conscience d’Ali Bongo...sait au plus profond de son être qu’il n’a jamais gagné cette élection présidentielle. Alors, que le sang des Gabonais qu’il a tué puisse le perturber. Je suis sûre qu’il n’a pas le sommeil tranquille".

Ali Bongo va dialoguer avec qui ? Et pourquoi ? Lorsqu’il a tué des jeunes à mains nues. Des jeunes qui étaient l’espoir des familles, l’espoir d’un tout un pays, qui étaient là pour la relève. Ces jeunes qui espéraient qu’enfin on allait passer outre le système Bongo et enfin rentrer dans une nouvelle république. Il va dialoguer avec ceux-là qui sont encore à l’affût des postes, et qui pensent qu’en allant le retrouver, ils auront leur part du gâteau. Nous, nous combattons pour la République. Nous ne combattons pas pour des postes. Nous n’allons pas dialoguer avec Ali Bongo.

Maintenant, la sortie de crise elle est simple : qu’Ali Bongo reconnaisse la victoire de Jean Ping et qu’il souhaite une voie de sortie en toute sécurité. Si c’est ce dialogue nous sommes partant afin de lui garantir une bouée de sauvetage aux normes. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas question de dialoguer avec Ali Bongo. Par contre, qu’il tire les conséquences des actes qu’il a posé et qu’il se dise en tout honnêteté, il a une conscience. Comme j’aime à le dire, chacun de nous a une conscience qui fait des heures supplémentaires. Et lorsque la conscience d’Ali Bongo fait des heures supplémentaires, il sait au plus profond de son être qu’il n’a jamais gagné cette élection présidentielle. Alors, que le sang des Gabonais qu’il a tué puisse le perturber. Je suis sûre qu’il n’a pas le sommeil tranquille.

La sortie de crise elle est simple : qu’Ali Bongo reconnaisse la victoire de Jean Ping et qu’il souhaite une voie de sortie en toute sécurité. Si c’est ce dialogue nous sommes partant afin de lui garantir une bouée de sauvetage aux normes. Si tel n’est pas le cas, il n’est pas question de dialoguer avec Ali Bongo".

Saisie Impôts. Votre établissement hôtelier a été saisi par les impôts. Quelle est la réalité des faits dans cette affaire qui perdure toujours ?

Je vous dis ce qui s’est réellement passé, c’est Maixent Accrombessi qui a appelé le ministre des Finances Régis Immongault et Joël Ogouma DG des Impôts suite à mon intervention du 19 mars 2016 à mon retour de Paris, dans laquelle effectivement je disais certaines choses pour m’imposer ce redressement fiscal".

Chantal Myboto J’avoue que mon combat politique est beaucoup plus important que le Maïsha. Pour ma part, Ali Bongo en le saisissant pensait qu’il pouvait me faire plier. Et que j’allais aller demander pardon et faire autre chose. C’est une machination politique et je sais qu’ils avaient des gens qui pensaient le récupérer au franc symbolique. Non, soyons clairs, mon établissement à Vingt-une chambres qui ne peuvent pas payer 4 milliards 200 millions de francs CFA d’impôts pour un redressement fiscal. Ce n’est pas possible et Ali Bongo le sait.

Je vous dis ce qui s’est réellement passé, Maixent Accrombessi a appelé le ministre des Finances Régis Immongault Tatagani (Ndlr : actuel Ministre de l’Economie de la Programmation du Développement), Joël Ogouma (Ndlr : directeur général des Impôts), suite à mon intervention du 19 mars 2016 à mon retour de Paris, dans laquelle effectivement je disais certaines choses. Et à demander de me faire un redressement fiscal de ce montant là.

Et cette lettre de saisie de mon établissement hôtelier a été signée par tous à la même date. D’ailleurs je me rappellerais toujours de cette date, j’ai fais mon intervention le samedi 19 mars et l’établissement a été scellé le lundi 21 mars 2016. Alors, si ce n’est pas de l’acharnement qu’est-ce que c’est ? Et depuis, on est là ? On me demande de payer 4 milliards 200 millions de francs CFA, je ne peux pas les payer.

On a mis des gabonais au chômage et c’est ce qui me fait plus mal. Parce qu’ils pensaient me toucher moi, ils se sont trompés des cibles. Moi, ils ne pouvaient pas m’atteindre parce que je n’ai pas fais le Maïsha pour gagner de l’argent, je l’ai fais je voulais prouver qu’au Gabon, on pouvait réaliser des choses belles. Et qu’on était capable de faire aussi bien, sinon mieux que les autres.

Par contre, j’ai eu très mal pour mes employés, parce que j’ai pas d’employés français. Tout mon personnel est africain, sur 70 employés, j’ai soixante Gabonais qui se sont retrouvés du jour au lendemain au chômage. Sans possibilité de remplir leur fonction de chefs de famille, sans possibilité de s’occuper de leurs enfants et de payer leurs loyers. J’ai eu mal au cœur pour ces compatriotes, parce que lorsqu’Ali Bongo parle d’égalité des chances, ça devrait commencer par de tels actes.

On a mis des gabonais au chômage et c’est ce qui me fait plus mal. Parce qu’ils pensaient me toucher moi, ils se sont trompés des cibles.... Je n’ai pas fais le Maïsha pour gagner de l’argent, je l’ai fais pour prouver qu’au Gabon, on pouvait réaliser des choses belles. Et qu’on était capable de faire aussi bien, sinon mieux que les autres".

Maintenant la vérité, je vous le dis clairement, ils sont venus ils ont mis les scellés pendant que j’étais à l’étranger. Ils sont repassés pour soit disant une saisie vente. Ils sont rentrés à l’intérieur de mon centre hôtelier, ils ont cassé et forcé des portes. Et ils ont fait l’évaluation des biens qu’ils ont pu faire. Mais aujourd’hui, il semblerait que je pourrais reprendre mon activité. Mais tant que je n’ai pas de document écrit, je ne peux redémarrer mon entreprise et ce n’est pas du tout mon problème.

Et j’attends la décision du tribunal administratif de Libreville parce que nous avons porté plainte depuis l’année dernière auprès de cette instance judiciaire, nous attendons qu’elle tranche. Maintenant, pour le reste je vous avoue franchement que ce n’est pas le plus important pour moi. Tout ce que je sais c’est que cette affaire ne me fera jamais plier. Mon combat doit continuer et nous allons arriver à l’alternance même si le Maïsha reste scellé. Et je n’irai jamais au dialogue d’Ali Bongo pour cela.

Opération Mamba. Sous l’égide d’Emmanuel Issoze Ngondet, le gouvernement a lancé une vaste opération de lutte contre les détournements de fonds publics à travers l’opération dénommée ’’Mamba’’. Quel est votre regard sur toutes ces arrestations en cascades d’anciens membres du gouvernement et hauts cadres proches d’Ali Bongo et de Maixent Accrombessi ? Pensez-vous cette action crédible ?

qu’Ali Bongo est incapable de gérer le Gabon que ce soit sur le plan politique, économique, social que culturel".

Chantal Myboto : Pour moi c’est une opération qui s’inscrit purement dans la diversion politique. Parce qu’Ali Bongo sait que le principal acteur de tous ces détournements de fonds public n’est autre que Maixent Accrombessi (Ndlr : directeur de cabinet avec les pleins pouvoirs de la Présidence de la République). Lorsque nous avons dénoncé à l’époque avec l’Union Nationale et l’ensemble de l’opposition gabonaise la mainmise du pays par la légion étrangère qui n’était pas là pour travailler au service de l’Etat, mais à contrario exercer le pouvoir contre les intérêts de la nation gabonaise, à peine si le régime n’a pas traité les Gabonais de xénophobes.

Mais aujourd’hui, le temps nous donne raison et ces compatriotes qui sont mis en prison, je ne les défends pas, mais je dis simplement qu’ils sont des boucs émissaires. Car Ali Bongo sait qui est le véritable fautif. A partir de ce moment qu’il est le courage d’arrêter Maixent Accrombessi. Vu que ce dernier à exercer au Gabon avec la nationalité gabonaise pour occuper le poste de directeur de cabinet de la Présidence, qu’Ali Bongo l’arrête et de faire en sorte que les choses redeviennent à la normale. Ce n’est pas la peine de vouloir nous divertir avec des arrestations en à plus finir ça ne sert strictement à rien.

Pour moi c’est une opération qui rentre purement dans la diversion parce qu’Ali Bongo sait que le principal acteur de tous ces détournements n’est autre que Maixent Accrombessi « .

Maintenant par rapport à la situation économique puisqu’Ali Bongo sait très bien où est passé tout cet argent, parce qu’il n’est non plus exempte de tout reproche, mais qu’il fasse tout simplement revenir ces colossales sommes d’argent dilapidées à travers des paradis fiscaux. Puis, on verra comment les choses vont se passer. Vous voyez comment on est léger. On arrête des gens parce que nous avons des problèmes économiques mais ça ne nous empêchent pas d’organiser une CAN qui nous a coûté plus de 400 milliards de francs CFA.

Ali Bongo sait qui est le véritable fautif, à partir de ce moment qu’il est le courage d’arrêter Maixent Accrombessi...ces compatriotes qui sont mis en prison, je ne les défends pas, mais je dis simplement qu’ils sont des boucs émissaires ».

Cette crise financière n’empêche pas à Ali Bongo d’organiser une CAN junior dans quelques mois. En fait la situation réelle de l’économie on s’en moque, ce qui l’intéresse c’est le divertissement. Je pense qu’il faut arrêter tout cela et qu’on arrive à regarder la vérité en face : c’est qu’Ali Bongo est incapable de gérer le Gabon que ce soit sur le plan politique, économique, social que culturel.

Mot de la fin. Quel message souhaitez-vous adresser à la diaspora, à la femme et au peuple gabonais dans son ensemble ?

Je voudrais vraiment adresser mes chaleureuses félicitations à la diaspora et surtout leur dire de ne pas baisser les bras. Quand les gens disent que les marches ne comptent pas c’est archifaux, car pour moi ce sont les marches qui font bouger les lignes".

Chantal Myboto : Merci beaucoup de m’avoir accordé ce moment. Je voudrais dire à la diaspora gabonaise que j’ai été très heureuse et très fière de marcher à leurs côtés. Et de me rendre compte que leur combat est très porteur ça fait plus de six mois que les résistants tiennent. Car certains disaient que la diaspora n’était pas capable de tenir aussi longtemps et elle a prouvé aujourd’hui aux uns et aux autres qu’elle était toujours debout.

La diaspora gabonaise fait des émules, car on voit bien que d’autres pays s’inspirent d’elle pour pouvoir justement contester les différentes situations politiques qui se passent dans leurs pays. Je voudrais vraiment adresser mes chaleureuses félicitations à la diaspora et surtout leur dire de ne pas baisser les bras. Quand les gens disent que les marches ne comptent pas c’est archifaux. Car pour moi ce sont les marches qui font bouger les lignes. Et croyez-moi, les lignes sont en train vraiment de bouger. Alors je les invite à continuer les marches mais surtout dans un esprit de rassemblement et d’unité. Parce qu’unis nous sommes forts, désunis nous sommes faibles. A la diaspora je leur dirai ceci : soyez unis et continuer de poursuivre le travail que vous faites.

Nous n’avons qu’un seul le Gabon et il a besoin de tous ses fils et de toutes ces filles, que nous soyons dans l’opposition ou dans la majorité nous appartenons à la même nation...Notre pays sombre, notre pays est dans le chaos. Nous devons tous nous lever comme un seul Homme et faire en sorte qu’enfin notre pays le Gabon retrouve ses lettres de noblesse et soit digne d’envie".

A la femme gabonaise je voudrai dire ceci, qu’elle est la mère. Et en tant que mère, elle ne peut pas aujourd’hui laisser faire certaines choses. Rappelons que le sceau du Gabon, c’est la maternité allaitante. Mais je préfère dire la dame qui allaite un enfant pour que certaines personnes puissent mieux comprendre. C’est pour dire aux femmes que c’es nous qui qui donnons la vie.

Nous sommes plus de 52% de la population gabonaise. Nous sommes des mères, nous ne pouvons plus accepter que nos enfants soient gazés, que nos maris se retrouvent au chômage. Que nous soyons là en train de vivre toutes les contraintes sans pouvoir nous lever et nous défendre et nous battre. Femme gabonaise levons-nous, mettons-nous en marche en faisant en sorte que l’alternance démocratique s’installe réellement dans notre pays.

A la femme gabonaise je voudrai dire ceci, qu’elle est la mère. Et en tant que mère, elle ne peut pas aujourd’hui laisser faire certaines choses... Nous sommes plus de 52% de la population gabonaise. Nous sommes des mères, nous ne pouvons plus accepter que nos enfants soient gazés, que nos maris se retrouvent au chômage".

Enfin, à nos compatriotes, je voudrais dire simplement ceci, nous n’avons pas d’autres pays de rechange. Nous n’avons qu’un seul pays, c’est le Gabon et il a besoin de tous ses fils et de toutes ces filles, que nous soyons dans l’opposition ou dans la majorité nous appartenons à la même nation. Notre pays sombre, il est dans le chaos. Nous devons tous nous lever comme un seul Homme et faire en sorte qu’enfin notre pays le Gabon retrouve ses lettres de noblesse et soit digne d’envie.

Propos recueillis par Rostano Eloge Mombo

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