Diplomatie

France/Russie : la tension monte entre les deux chefs d’Etat autour de la vente d’un mistral français

France/Russie : la tension monte entre les deux chefs d’Etat autour de la vente d’un mistral français
France/Russie : la tension monte entre les deux chefs d’Etat autour de la vente d’un mistral français © 2014 D.R./Info241

Ce week-end au sommet du G20 à Brisbane, le président François Hollande semblait troublé par un lourd problème. Son dilemme : faut-il honorer ou annuler le contrat des porte-hélicoptères d’assaut amphibie Mistral signé avec la Russie ?

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À l’approche de l’échéance, la France connaît une pression de plus en plus forte, et le sommet de Brisbane fournissait une occasion aux chefs d’État des deux pays de s’entretenir directement pour résoudre le problème. Mais François Hollande a dû faire face à l’attitude inflexible de Vladimir Poutine. Certains médias français ont même qualifié l’affaire des Mistral de « patate chaude ».

Le contrat des Mistral, qui représente un montant de 1,2 milliard d’euros, a été signé en 2011. Il prévoit la fabrication par la France de deux porte-hélicoptères d’assaut amphibie pour la Russie. Le premier devait être livré à la marine russe fin 2014, le second fin 2015. Mais après l’incorporation de la Crimée dans la Fédération de Russie en mars dernier, qui a signalé le début de la crise entre la Russie et l’Ukraine, ce contrat est devenu l’objet d’une controverse et d’un jeu d’échecs entre la France et la Russie. Après plusieurs mois de rebondissements, aucune conclusion n’a été atteinte.

Lorsque les États-Unis et l’Europe ont imposé leurs premières sanctions à l’encontre de Moscou, la France n’a pas cédé à la demande américaine de cesser le contrat dans le cadre des sanctions. La raison de ce refus était que les sanctions ne concernaient pas la fourniture d’équipements militaires, et le fait que la crise ukrainienne n’était pas suffisamment grave pour révoquer le contrat.

Par la suite, la France a également permis à 400 marins russes arrivés en juin de participer à plusieurs mois de formation sur son sol en vertu du contrat, et de fixer la date officielle de livraison du navire au 31 octobre. De toute évidence, la France a voulu remplir le contrat dans l’objectif de maintenir une relation privilégiée avec Moscou, afin de faire jouer son influence pour désamorcer une crise touchant à la sécurité européenne.

Vente d’armes en pleine crise ukrainienne

Au début du mois de septembre, les Français ont changé d’avis, et annoncé que les conditions n’étaient pas réunies pour remplir le contrat. Le 5 septembre, François Hollande a imposé deux conditions : tout d’abord, un cessez-le-feu aux frontières de l’Ukraine en respect de l’Accord de Minsk, et des progrès substantiels du processus de règlement politique de la crise. Il a également annoncé que la décision concernant la livraison ou non du Mistral serait prise à la fin du mois d’octobre. Les médias ont fait remarquer que la volte-face du gouvernement français avec l’annonce de nouvelles conditions, que le pays tente de faire pression sur Moscou avec ce contrat pour la résolution de la crise ukrainienne.

Le 29 octobre, à la veille de la date prévue de livraison du premier navire dans le contrat, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a cessé d’évoquer la moindre date, et a annoncé que la décision serait prise personnellement par le président au mois de novembre. La France a ainsi reculé une nouvelle fois sur la question de la livraison éventuelle du navire.

Pour la Russie confrontée à des sanctions occidentales de plus en plus lourdes, ce contrat est sans aucun doute un signe de discorde entre la France et ses alliés, qui montre un manque d’unité du front occidental. C’est pourquoi Moscou est très insatisfait de l’indécision et des retours en arrière de François Hollande. Le 25 octobre, le commandant adjoint de la marine russe Viktor Boursouk a sommé la France de remplir ses obligations.

Le 14 novembre, les médias russes ont cité « une source haut placée » exigeant la livraison du premier navire de guerre dans les deux semaines, soit avant la fin du mois. Cette source menaçait la France d’une demande de lourdes compensations en l’absence de livraison. Il n’a pas échappé aux médias que cet ultimatum était lancé à la veille de la réunion entre François Hollande et Vladimir Poutine à Brisbane.

Source : Xinhua

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