CAN2017-Arrestations Arbitraires

Des jeunes gabonais contestant l’organisation de la CAN arrêtés à Libreville

Des jeunes gabonais contestant l’organisation de la CAN arrêtés à Libreville
Des jeunes gabonais contestant l’organisation de la CAN arrêtés à Libreville © 2017 D.R./Info241

La liberté d’opinion et de réunion sont des droits fondamentaux qui sont loin d’être réalisés sous le régime autoritaire d’Ali Bongo Ondimba. En effet, des jeunes citoyens engagés pour l’idéal démocratique dans leur pays, Marceau Malekou, Melvin Gondjout, Alex Haore et Barry Ndimal, qui ont voulu jouir de leur liberté d’expression en rentrant en contestation pacifique contre l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football, ont été arrêtés à Libreville, manu militari en ce début d’après-midi par des forces de l’ordre déguisés en civils.

Moov Africa

Ces jeunes qui sont rappelons-le des membres engagés dans un mouvement pro-Ping, candidat qui revendique toujours sa victoire à l’élection présidentielle du 27 août 2017, dénommé ’’Jeunesse de l’opposition unie pour la résistance (JOUR). Leurs actions qu’ils revendiquent comme ’’actes de résistance’’ contre la CAN2017 avait été lancées au rond point de Nkembo, dans le deuxième arrondissement de Libreville, en vue de sensibiliser les riverains de la capitale gabonaise.

Arpentant avec leurs banderoles les artères de Libreville où se jouait le deuxième match de poule des Panthères du Gabon contre les Etalons du Burkina-Faso, avec des banderoles où on pouvait lire : ’’La jeunesse gabonaise est à 100% avec Jean Ping’’ CAN Total 2017 Coupe de la Honte et du Sang des Gabonais, ’’Les Gabonais ont faim mais on leur sert le divertissement’’, ’’L’école gabonaise est en grève, les salles de classe sont vides et on corrompt les élèves pour remplir les stades’’, ’’Football d’accord, mais école d’abord’’.

Affiche de contestation de la CAN

Pendant que le pays demeure toujours secoué par la crise post-électorale et les crimes qui ont suivis la contestation populaire contre les résultats dits officiels donnant victorieux Ali Bongo, ces rares jeunes ont pris leur courage à deux mains en vue d’exprimer leur droit fondamental de liberté d’expression et de manifestation sur l’espace public. Ce, malgré les menaces de représailles de la part la ministre de la jeunesse et du sport, Nicole Assélé et d’ Alain Claude Billie Bi Nzé, ministre de la communication-porte parole du gouvernement.

Un jeune manifestant pacifiquement contre la CAN2017

La réaction de ces forces de l’ordre n’a pas tardé. D’où les opposants gabonais et la société civile libre gabonaise suite à leurs actes de répression à toute action civile de contestation, les qualifiant désormais ’’de forces du désordre’’ de ’’milices aux ordres’’ ’’d’escadrons de la mort’’. Selon un des jeunes rescapés : « pendant que nous posions en toute quiétude, sans casser ni insulter, nos actes de résistance pacifiques, nous avons été dispersés par des bombes lacrymogènes et de coups de mat des agents des forces de l’ordre et de sécurité. Et certains de mes pairs été arrêtés par des policiers en civil. Pour une direction dont j’ignore toujours »

Un autre jeune manifestant

Joint au téléphone, par nos confrère de GMT, un membre de la J.O.U.R leur a confié : « nous avons quitté les lieux, c’est plus tard qu’ils ont été arrêtés par des policiers en civil qui nous ont filé. » Précisant par la suite : « nous sommes en train de chercher vers quel poste de police ils ont été emmenés ». Il faut souligner que depuis la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba toute manifestation civile est empêchée ou est réprimée violemment par les forces de l’ordre. D’ailleurs, les autorités gouvernementales avaient brandi le bâton publiquement en menaçant d’arrestation et d’emprisonnement tout civil qui oserait poser un acte de boycott contre la CAN.

Tandis que les revendications citoyennes tournent autour du bien-être social, de la révision des priorités gouvernementales notamment liées à la jeunesse, plus de 60% de la population gabonaise qui réclament une éducation de qualité, une politique de santé publique, une auto-suffisance alimentaire pour tous, du travail, plus de démocratie. Tous ces vœux restent pieux, et sont renvoyés aux calanques grecques, par Ali Bongo et son gouvernement en lieu et place du divertissement et du festif.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article