Crise post-électorale

Contentieux électoral : la Cour constitutionnelle valide mot pour mot les prétentions d’Ali Bongo

Contentieux électoral : la Cour constitutionnelle valide mot pour mot les prétentions d’Ali Bongo
La présidente de la Cour constitutionnelle, lors de l’annonce du verdict final © 2016 D.R./Info241

La Cour constitutionnelle gabonaise présidée par la belle-mère d’Ali Bongo, Marie-Madeleine Mborantsuo, a rejeté vendredi soir le recours déposé par l’opposant Jean Ping. La Cour a validé mot pour mot l’ensemble des prétentions d’Ali Bongo, exemptée la sanction d’inéligibilité requise contre de Jean Ping. Elle a porté à 50,66%, le score du président sortant en annulant tout bonnement 21 bureaux de vote de la province de l’Estuaire, favorables à Jean Ping.

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La Cour constitutionnelle gabonaise a rendu tard dans la nuit de vendredi à samedi, son verdict sur les recours déposés par deux des candidats à cette présidentielle : Gérard Ella Nguema et Jean Ping. Si la Cour a admise ces requêtes sur plan de la forme, elle a débouté dans le fond point par point les demandes formulées par les deux opposants d’Ali Bongo.

Le juge François De Paul Adiwa-Antony lisant le verdict des recours des deux candidats

Une audience boycottée par le camp Ping

Preuve que la messe était dite avant même la retransmission en direct de l’audience, les avocats et autres soutiens de Jean Ping ont boycotté la séance par leur absence. Les sages constitutionnels ont refusé la récusation de deux d’entre eux dont la présidente Marie-Madeleine Mborantsuo, belle-mère d’Ali Bongo dont le père - Omar Bongo - a eu deux enfants avec l’ancienne miss du Haut-Ogooué. Ainsi, la haute cour dont les décisions sont sans appel, a validé l’ensemble des demandes défenderesses arguées par les avocats d’Ali Bongo.

Elle a même fait mieux que d’abonder dans le sens du collectif de conseils du président sortant Ali Bongo. Décrétant la falsification de certains PV non favorables au candidat sortant, la cour a décidé de l’annulation de l’ensemble des bureaux de l’Estuaire où Ali Bongo se sentait lésé par les résultats favorables eux à son challenger Jean Ping. Ainsi, ce sont 21 bureaux de vote de l’Estuaire (Libreville, Owendo et Ntoum notamment) qui ont été simplement supprimés du décompte final par la haute cour dont les décisions semblent dictées par les aspirations du camp Ali Bongo.

Des réajustements en faveur d’Ali Bongo

Les résultats du Haut-Ogooué validés par la Cour constitutionnelle

Concernant la province du Haut-Ogooué à l’origine du recours de Jean Ping, la cour a rejeté les PV de ses avocats, arguant plusieurs arguties procédurales. Elle a cependant réduit à 98,60%, le taux de participation stalinien des électeurs de cette province, considérée comme le bastion familial et électoral d’Ali Bongo. Candidat, dont les avocats avaient expliqué le sens d’un tel résultat soviétique en se félicitant presque qu’aucune loi n’interdisait le vote « communautaire » ou « familial ».

Bilan de ces réajustements qui ne manqueront pas de faire réagir les électeurs gabonais qui se sentiront floués, Ali Bongo est déclaré vainqueur du scrutin avec 50,66% contre les 49,80% du ministre de l’Intérieur. Son rival Jean Ping est désormais crédité de 47,14% des suffrages contre 48,25% précédemment. Un diète juridique qui profite grandement au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir depuis 1968).

Les résultats finaux validés par la Cour constitutionnelle

Peu de changements au fond...

Autre chamboulement dans la hiérarchie générale, Abel Mbombe Nzondou (9e avec 0,12%) quitte la dernière place pour terminer avant-dernier du scrutin au détriment de Dieudonné Minlama Mintogo (10e avec 0,11%). Le 3e homme demeure Bruno Ben Moubamba (avec 0,59%) qui gagne en nombre d’électeurs, suivi respectivement de Raymond Ndong Sima (4e avec 0,42%), Pierre Claver Maganga Moussavou 5e avec 0,34%), Paul Mba Abessole (6e avec 0,23%), Gérard Ella Nguema (7e avec 0,15%) et Auguste Moussavou King (8e avec 0,13%).

Fait notable, la Cour constitutionnelle n’a pas donné les chiffres province par province comme l’exige pourtant la loi. Elle s’est bornée à donner des résultats globaux alors même qu’elle a annulé plusieurs bureaux de la province de l’Estuaire. Peut-être un oubli des 9 juges constitutionnels qui sont pourtant les gardiens de la mère des lois gabonaises !

@info241.com
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