Commerçant immolé : la famille du disparu accuse la police gabonaise de pyromanie
L’affaire du commerçant gabonais de friperie, Béranger Obame Ntoutoume (28 ans), immolé le 1er novembre à Libreville connait de nouveaux rebondissements. Selon la famille du disparu, Béranger aurait livré sa version des faits à son père avant sa mort. Cette mort serait le fait des agents de police qui, au fort de leurs brimades véreuses, auraient commis l’irréparable suite à leur énième tentative de racket sur le commerçant.
Pour le père de Béranger, Fidèle Ndoutoume Engongah, enseignant du secondaire à la retraite, la version des faits clamée par les autorités gabonaises serait totalement bidonnée pour couvrir un dérapage des forces de l’ordre. Ainsi donc, les agents de police en voulant rançonner le commerçant, auraient menacé de mettre le feu à sa marchandise pour le contraindre à payer. Une tentative d’intimidation qui aurait vite virée au drame.
Le témoignage de la mère de Béranger
Le jeune Béranger ne serait donc pas venu au commissariat central de Libreville avec un bidon de pétrole avec la ferme intention de s’immoler. Les instruments de la mort de ce compatriote auraient été le fait de la police. Ce sont les agents, rencontrés pour récupérer sa marchandise confisquée, qui auraient fait venir le liquide inflammable d’une pièce voisine pour intimider le jeune commerçant.
À la vue du récipient cylindrique contenant le liquide inflammable, Béranger Obame Ntoutoume a réalisé que les policiers véreux ne plaisantaient pas. Pour protéger sa marchandise sur laquelle un agent avait commencé à verser du pétrole, il se serait allongé dessus pour tenter de sauver ses ballots de vêtements d’une police devenue pyromane.
Mais ce geste n’aura pas suffi à dissuader les flics. « Comme vous les Gabonais vous aimez trop faire la bouche, on va brûler ta marchandise. Et si tu ne quittes pas, tu vas brûler avec ça », aurait menacé un policier au fort de cette brimade pourtant proscrite, visiblement irrité par ce qu’il considérait comme un orgueil démesuré.
Résolu à aller jusqu’au bout de sa logique de pyromane, l’agent aurait finalement mis le feu à la marchandise de Béranger Obame Ntoutoume, croyant que ce dernier qui était toujours allongé dessus, fuirait les flammes. Mais celles-ci ont vite pris ses vêtements déjà bien imbibés de pétrole.
Le commerçant a été ensuite conduit au Centre hospitalier universitaire de Libreville, situé à proximité du commissariat central pour y suivre des soins. Les policiers l’y auraient ensuite abandonné craignant des représailles devant la foule venue s’enquérir de la situation. Vu l’importance de ses blessures, le jeune commerçant aurait été ensuite transféré à l’hôpital militaire du PK9 où les visites de la proche famille fut interdite par les autorités.
Le jeune commerçant décédera 4 jours après son arrivée aux soins intensifs de cet hôpital militaire. Depuis lors, la famille a refusé de prendre le corps du défunt pour son inhumation en protestation contre l’injustice et le crime commis par les forces de l’ordre. C’est la seconde affaire intervenue dans le pays où la famille éplorée met en cause la police et conditionne l’inhumation à l’éclatement de la vérité.
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