Tribune Libre

Comment le peuple gabonais doit lui-même défendre son vote et sa souveraineté nationale ?

Comment le peuple gabonais doit lui-même défendre son vote et sa souveraineté nationale ?
Comment le peuple gabonais doit lui-même défendre son vote et sa souveraineté nationale ? © 2016 D.R./Info241

Le hold-up électoral d’Ali Bongo et de son régime à l’élection présidentielle du 27 août dernier continue à faire réagir. Dans une tribune libre parvenue ce mercredi à la rédaction d’Info241, Axel Mayombo, juriste et par ailleurs président de l’Association des Gabonais de la Bourgogne (France), donne des pistes de solution et des actions opérationnelles en quatre actes afin que le peuple gabonais puisse de lui-même défendre son vote pour l’alternance démocratique et défendre sa souveraineté nationale.

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Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2016 les gabonais ont assisté médusés à l’épilogue télévisuel d’un simulacre de contentieux électoral, orchestré et très mal mis en scène par la ’’TOUR DE PISE’’, nom désormais consacré pour désigner la Cour constitutionnelle gabonaise, en raison de sa propension systématique à se prononcer en faveur du pouvoir établi à la suite de chaque élection présidentielle, en dépit du choix exprimé dans les urnes par le peuple et de l’état des rapports de force politique et populaire qui en sont la résultante.

Cette année, plus que les autres, les gabonais, amis et partenaires du Gabon ont éprouvé l’impartialité des institutions chargées d’organiser, gérer, proclamer et juger l’élection présidentielle, et tout montre, eu égard aux réactions des uns, et des autres, qu’ils ont en majorité incontestablement acquis la profonde conviction de leur flagrant parti-pris, pire de leur toute entière dévotion à la cause du candidat-Président sortant. Ces ’’institutions’’ doivent dès lors être considérées comme n’agissant qu’en leurs noms propres ou en ceux de leurs dirigeants, et pas au nom du peuple gabonais.

Aussi, victime d’un embrigadement de sa souveraineté, le peuple gabonais n’a dorénavant plus d’autre choix que d’entreprendre de l’exercer lui-même directement et défendre son droit de choisir librement son Président.
Pour y parvenir, il doit selon nous, dès à présent mettre en œuvre une démarche en quatre actes, exposée ci-dessous : Le premier acte doit être LA NON RECONNAISSANCE GÉNÉRALE ET EXPRESSE de Monsieur Ali BONGO comme Président élu par le peuple gabonais. Cette formalité doit être expressément accomplie par les citoyens, les personnalités, les associations et syndicats, les partis et groupements politiques gabonais, établis à l’intérieur comme à l’extérieur du Gabon.

Concrètement elle suppose l’envoi de correspondances et courriers officiels, portant en objet de façon claire l’expression NON RECONNAISSANCE, contenant les noms exacts et complets des expéditeurs (individu, personnalité ou groupement signataire), datés et signés, adressés aux ’’institutions’’ gabonaises et aux partenaires du Gabon en tête desquels l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE), l’Organisation des Nations Unies (ONU), La France (Le Président de la République, le Premier Ministre et le Ministre des Affaires Etrangères de la République Française), Les Etats-Unis ( Le Président de la République et le Département d’Etat Américain), mais également aux Médias nationaux et étrangers. Cet acte et le formalisme dont il doit se vêtir sont essentiels.

Le second acte est l’affirmation de la RECONNAISSANCE EXPRESSE de Monsieur Jean PING comme Président de la République Gabonaise dans la mesure où il ne fait aucun doute, pour une large majorité des gabonais, que les résultats de l’élection présidentielle du 27 aout dernier, régulièrement consignés dans les procès-verbaux issus des bureaux de vote, attestent que c’est ce dernier qui a majoritairement recueilli les suffrages des gabonais et des gabonaises. Il est donc le seul à pouvoir légitimement parler et agir au nom et pour le compte de la République Gabonaise. Les ’’institutions’’ du Gabon et les partenaires de notre pays ne peuvent reconnaître un autre Président que celui reconnu par les gabonais eux-mêmes.

Le troisième acte est l’APPEL GÉNÉRAL A LA PRESTATION DE SERMENT de Monsieur Jean PING en qualité de Président de la République Gabonaise.
En sa qualité d’élu réel et légitime du peuple gabonais, chaque citoyen, personnalité et groupement gabonais divers, doit lui adresser expressément une correspondance revêtue du même formalisme que celui décrit pour l’accomplissement du premier acte, afin de le convier à accomplir la prestation de serment, devant le peuple et la constitution gabonaise, qui en est la conséquence.

Le quatrième acte est L’INVITE EXPRESSE AUX FORCES DE DÉFENSE ET DE SÉCURITÉ, et à toutes les autres forces vives de la nation à ne obéir qu’au Président reconnu, par le peuple gabonais et ses composantes, Monsieur Jean PING. Destinées à protéger et à défendre les gabonais, il leur revient de se tenir aux côtés de leurs compatriotes s’étant souverainement exprimés dans les urnes en faveur de l’alternance au sommet de l’Etat.

Les contorsions byzantines et les grossières manœuvres frauduleuses, actant un indiscutable déni de droit dont ce sont rendues coupables des ’’institutions’’ qui se sont ainsi profondément discréditées, ne doivent pas leur faire manquer à leur devoir légitime et leur responsabilité devant l’histoire. En pratique et pour finir, l’accomplissement des quatre actes ci-dessus présentés peut être matérialisé dans une seule et même correspondance à envoyer aux destinataires précités par chaque gabonais et chaque gabonaise.

Par Axel Mayombo, Juriste, Président de l’Association des Gabonais de Bourgogne-AGAB)

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