Entretien

Bosco Alaba Fall : « Il va falloir jouer la finale de la Coupe du Gabon 2017 »

Bosco Alaba Fall : « Il va falloir jouer la finale de la Coupe du Gabon 2017 »
Bosco Alaba Fall : « Il va falloir jouer la finale de la Coupe du Gabon 2017 » © 2016 D.R./Info241

Le président-fondateur du Centre Mbérie Sportif (CMS), un club du championnat national professionnel de première division de football, nous a accordé un entretien édifiant. A la rédaction d’Info241, il revient sur le prix de revient des transferts de ses perles Malik Evouna en Chine et Didier Ibrahim Ndong, en Angleterre, partis monnayer leur talent à l’étranger mais aussi sur les difficultés que le club traverse.

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Savez-vous que vous êtes l’un des rares clubs de première division à organiser une assemblée générale ouverte au public ?

Bosco Alaba Fall, président-fondateur du Centre Mbérie Sportif : La tenue de cette assemblée générale ordinaire est conforme aux dispositions statutaires notamment l’article 68, il est évident que elle a traité du bilan moral et du bilan financier. Comme objectif notre c’est d’abord d’accentuer la formation. Nous allons nous atteler à améliorer notre classement au niveau du National-Foot 1. La saison écoulée, nous avons occupé la 7ème place. Il faut qu’on essaye de monter d’un cran. Il va falloir jouer la finale de la Coupe du Gabon 2017.

Qu’est-ce qui a incité le CMS à ouvrir un registre d’assistance et d’aide sociale ?

Depuis la création du CMS, nous mettons aussi un accent sur le plan social. Nos joueurs sont pour la plupart, on va dire, à 98% issues des familles démunies. Alors l’année dernière lorsque j’ai mené des réformes, au lieu de faire quelque chose pour ces enfants en désordre, j’ai créé une commission d’assistance et d’aide pour permettre à nos jeunes qui sont souvent confrontés aux problèmes de scolarité, d’alimentation, de santé, de s’en sortir. J’ai donc ouvert un registre. Nous avons pratiquement déboursé 5.224.000 FCFA au bénéfice de nos joueurs. Même des compatriotes qui n’ont pas leurs enfants au CMS, sont venus solliciter notre assistance.

Est-ce sûr que vous ne vous êtes pas trompé tout à l’heure en disant que le mal du CMS, se sont ses formateurs ?

Le premier mal du CMS, c’est le formateur. En début de saison, nous avons donné une feuille de route aux différents encadreurs techniques. Au cours de l’assemblée générale, j’ai eu à recevoir le staff technique. Je leur ai dit voilà ce que j’attends de vous. Est-ce que vous trouvez normal que l’équipe cadette puisse jouer d’une manière différente que l’équipe junior et que l’équipe senior ait une organisation et un système de jeu différent ? J’ai demandé au responsable technique de l’équipe première d’intégrer la feuille de route aux autres formateurs. Il ne l’a jamais fait. Le nouveau responsable technique est averti.

N’avez-vous pas empiété dans le rôle d’entraîneurs en donnant des conseils techniques ?

Je n’ai pas la prétention de prendre la place de l’entraîneur. Mais j’ai dit au nouveau coach Yala, que quand on est entraîneur d’un club formateur, il y a des ateliers qu’il faut mettre en place. Il y a des choses qui sont de mon point de vue des bases. En fin de saison, notre équipe a fait tourner le ballon. Ceux qui ont commencé avec nous en début de saison passée, ils passaient leur temps à demander à leurs joueurs de dégager les ballons, de sauter les compartiments. Les jeunes sont venus de plaindre auprès de moi.

Etes-vous inquiet que votre ancien poulain, Didier Ibrahim Ndong, formé au CMS, soit écarté du groupe des Panthères après son coup de pied sur une bouteille d’eau face à Maroc dernièrement ?

Il faut d’abord examiner l’environnement dans lequel ce jeune évolue. Je sais de quoi il s’agit. Lors de mon passage au Cameroun, j’ai assisté au match des Panthères. Mais au sortir du match, Didier est venu me voir pour me dire qu’il était mal à l’aise dans le rôle qu’on lui donnait dorénavant, celui d’être milieu de couloir, milieu offensif. Nous au CMS, lorsqu’il nous quitte, c’est un milieu défensif. J’ai essayé d’en parler à qui de droit, je constate qu’on continue de l’utiliser comme joueur offensif.

Didier a-t-il peur d’être jugé indiscipliné s’il refuse de jouer en position offensive ?

Il m’a signalé cela encore avant le match contre le Maroc, il revenait de Paris. Il m’a dit président est-ce que vous avez fait quelque chose pour moi ? Parce que je ne peux pas refuser de jouer milieu offensif. Si je refuse, ça va être déclaré comme un acte d’indiscipline. Moi je m’en tiens simplement à qui de droit à qui j’ai exprimé le souci du joueur qui ne se sent pas du tout dans sa peau, dans ce rôle.

Et même mieux, il m’a dit, il y a des joueurs qui peuvent jouer en milieu offensif. Si on n’estime qu’il n’est pas bon en milieu offensif, il est prêt à rester au banc de touche. Mais si on estime qu’il est le meilleur milieu défensif, qu’on l’aligne. Mais il se voit mal aller occuper la place d’autres joueurs qui sont en équipe nationale, qui ont une option offensive.

Condamnez-vous les réactions d’humeur de Didier ?

Si la décision a été prise de l’écarter, je regrette. Je voudrai que les décisions hâtives ne soient pas prises. Il faut comprendre le bien-fondé du comportement. Je ne l’encourage pas. C’est un sportif, peu importe ce qu’il subit. Il n’a pas à faire des gestes d’humeur de ce genre. Ça je le condamner avec la dernière énergie. Je le lui aie dit. Mais maintenant, il faut repartir dans le fond, pourquoi il s’est comporté ainsi ?

A partir de ce moment, on se doit d’accorder des circonstances atténuantes à l’acte posé par Didier parce que cela fait depuis belle lurette qu’il révèle cette situation. J’attire l’attention des décideurs, je ne souhaite pas que Didier soit suspendu. Je souhaite qu’on le ramène à son poste de prédilection. S’il y a beaucoup de milieux défensifs, qu’il soit au banc de touche. Ce n’est pas un péché d’être au bac de touche. S’il n’arrive pas à être prêt psychologiquement, mentalement, il va se dire qu’est-ce qui ne va pas ?

Vous êtes-vous adressé à qui de droit pour résoudre l’équation de Didier Ndong ?

Je suis adressé à qui de droit. Je n’ai pas discuté avec le coach national parce que je n’ai pas les prérogatives d’aller voir un sélectionneur. Je me suis adressé à ceux-là qui ont les prérogatives pour porter le message au sélectionneur national pour lui dire ceci n’est pas bien. Nous avons beaucoup de joueurs dans le registre offensif, nous ne pouvons pas prendre un joueur qui peut être profitable dans un autre compartiment.

Dans votre bilan financier pourquoi il n’y a aucune trace sur le transfert de Didier Ibrahim Ndong ?

Nous on ne peut pas inscrire cela parce que nous n’avons pas encore initié la démarche. Nous avons saisi notre avocat, maître qui sera d’ailleurs ici. Nous l’avons dit de prendre attache avec les responsables de Lorient. Soyez-en sûr, Didier nous accompagne très bien dans cette démarche.

Et pourquoi votre bilan financier il n’y aucune trace du transfert de Malick Evouna ?

Malik Evouna est parti en Chine. Nous n’avons aucune information de làa-bas. Là aussi nous avons pris attache avec notre avocat et avec le club marocain puisque nous devons bénéficier de la plus-value. Nous devons obtenir 15% sur la plus-value. Ce sont des dossiers qui sont au niveau de la FIFA. Nous avons d’ailleurs reçu des décisions mais il reste le paiement. Là, c’est un acquis pour nous. Mais le transfert de Malick ne nous rapportera pas plus de 50 millions de FCFA parce que nous sommes un club formateur du tiers-monde.

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