enrichissement illicite présumé

Bilie By Nze accuse la justice française de salir « l’honneur » de Mborantsuo et du Gabon

Bilie By Nze accuse la justice française de salir « l’honneur » de Mborantsuo et du Gabon
Le porte-parole du gouvernement et la mise en cause Marie Madeleine Mborantsuo © 2017 D.R./Info241

Inquiétée par une enquête préliminaire à charge en France notamment pour blanchiment en bande organisée, Marie Madeleine Mborantsuo a pu compter hier sur le soutien du porte-parole du gouvernement gabonais. Invité hier du « Débat africain » présenté par Alain Foka sur RFI, le ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie By Nze, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer une campagne judiciaire française visant à « salir » l’honorabilité de celle qui dirige depuis 24 ans la Cour constitutionnelle gabonaise.

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Après le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, qui a dit le 25 mars dernier tout le bien qu’il pensait de la procédure judiciaire qui frappe depuis 2014 la présidente de la Cour constitutionnelle Marie Madeleine Mborantsuo, le tour est revenu ce dimanche sur les mêmes antennes de RFI, à Bilie By Nze d’enfoncer le clou de l’ingérence et de la partialité de la justice française. Pour le ministre de la Communication, qui n’a rien dit sur le fond de l’affaire, ces enquêtes semblent dirigées contre le Gabon, aux fins de "salir l’honneur d’un pays".

Des propos qui frisent l’incident diplomatique

Une accusation grave hors des convenances diplomatiques donc sur la partialité présumée de la justice française qui n’aurait fait, selon le porte-parole du gouvernement, aucune enquête similaire sur l’opposition gabonaise. « Ce que nous observons sur toutes ces questions de "biens dit mal acquis", ça ne concerne que les uns jamais les autres. Jamais ça ne concerne ceux qui sont dans l’opposition », a déploré Bilie By Nze. Pourtant aucune enquête de cette nature n’a jamais été portée devant les juridictions gabonaises malgré les soupçons et les scandales internationaux.

Extrait de l’intervention de Bilie By Nze hier sur RFI

Et le ministre d’Etat de marteler ses accusations contre la justice française : « On veut salir une femme. On veut salir l’honneur d’une femme et à travers elle, l’honneur d’un pays ». A en croire le ministre, le Gabon serait solidaire des activités financières opérées en Occident et en privé par la présidente de la Cour constitutionnelle, bien que réalisées à son nom propre. Ces enquêtes seraient ainsi diligentées par un "cabinet noir" français visant à "salir le Gabon" par le truchement qu’enquêtes judiciaires ciblées de la trempe de l’affaire dite "des biens mal acquis" qui concerne notamment le patrimoine financier et immobilier de la famille d’Ali Bongo en France.

Le mutisme des juridictions gabonaises

Il justifie cette position sur la partialité de la justice française sur son désormais mutisme présumé sur les biens des "opposants" qui prend soin de pas nommer. Visiblement irrité par la floraison de ces "affaires" à répétition contre le camp au pouvoir au Gabon, le ministre d’Ali Bongo a déclaré : « Nous attendons toujours, qu’il y ait un jour une enquête concernant l’opposition gabonaise qui s’est enrichie, qui a des biens en France connus de tous. Il y a jamais une enquête sur cette opposition  ». Or, l’enquête sur Mborantsuo ne concerne pas sa possession des biens immobiliers en France mais des mouvements de fonds jugés illicites vers de nombreuses banques en France, à Monaco, au Luxembourg, aux Etats-Unis...

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Le gouvernement gabonais qui soutient dans cette affaire la belle-mère d’Ali Bongo, a clairement indiqué par la voix de son porte-parole "qu’ils ne laisseront pas faire" cette "injustice". Un soutien qui confirme les récentes révélations de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) qui pointaient un laxisme-complice certain des autorités gabonaises dans les détournements de deniers publics. Cette commission avait révélé que plus de la moitié du budget de l’Etat gabonais prenait chaque année des destinations inconnues avec la bénédiction du Trésor public.

Plutôt que d’ouvrir des enquêtes nationales pour y voir plus clair, le gouvernement gabonais se mure à nier des évidences pourtant reconnues par ses propres institutions spécialisées. Car les enquêtes françaises visant la présidente de la Cour constitutionnelle et plusieurs hauts responsables gabonais ne sont jamais conduites par les juridictions locales. Comme si, il régnait dans le pays d’Ali Bongo, une impunité d’Etat qui vise à ne jamais élucider les sérieux doutes qui planent sur une administration publique et politique corrompue au plus haut sommet de l’Etat.

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