Lettre ouverte

An 54 : la jeunesse gabonaise de la diaspora interpelle sur les enjeux de l’heure de la Nation

An 54 : la jeunesse gabonaise de la diaspora interpelle sur les enjeux de l’heure de la Nation
An 54 : la jeunesse gabonaise de la diaspora interpelle sur les enjeux de l’heure de la Nation © 2014 D.R./Info241

A l’occasion de la célébration de l’an 54 de l’indépendance, la jeunesse gabonaise de la diaspora réunit au sein du Conseil de la Diaspora Gabonaise (CDG) a tenu à faire le bilan du chemin parcouru et d’ainsi donner sa lecture de la vie gabonaise. A travers une lettre ouverte, plutôt critique, adressée à toutes les forces vives de la Nation ainsi qu’à la communauté internationale, la jeune garde de la CDG entend interpeller chacun sur les enjeux actuels du Gabon qui doivent, selon elle, faire la part belle à la jeunesse.

Moov Africa

Nous vous livrons dans son intégralité, le contenu de cette lettre-ouverte datée du 17 août 2014 parvenue à notre rédaction :

GABONAISES, GABONAIS,

Ce 17 août 2014, le Gabon célèbre le 54e anniversaire de son accession à « l’indépendance » même si sa souveraineté internationale reste encore à parfaire à ce jour. Nous, jeunes gabonais de la Diaspora, profitons de cette occasion pour souhaiter à chaque gabonaise et à chaque gabonais une bonne fête d’Indépendance.

Cependant, dans une lettre à son épouse à la veille de son adoption, John ADAMS, l’un des Pères Fondateurs et deuxième Président des USA a écrit que le jour de l’indépendance « devrait être célébré avec Pompe et Défilés, avec des Spectacles, des Jeux, des Sports, des Canons, des Cloches, des Feux d’artifice et des Illuminations d’un bout de ce continent à l’autre, de maintenant à jamais ». Lui au moins savait de quelle indépendance il parlait car, depuis lors, les Etats-Unis sont devenus la Première Puissance du Monde : les droits humains y sont respectés, la Démocratie guide le fonctionnement des Institutions, les crimes de tous ordres y sont punis, parfois par la peine capitale, le pays est l’un sinon le plus développé de ce monde… bref le jour de l’Indépendance américaine mérite d’être célébré avec faste et fierté nationale.

Pourrait-il en être de même pour le Gabon, notre Nation ? Notre Mère Patrie ?... Nous en doutons fortement. En effet, si au sortir des indépendances en 1960, notre pays a connu la démocratie, des institutions fortes en lieu et place d’hommes forts et, des gabonais sérieux, compétents et mus par la recherche de l’Intérêt général et supérieur de la Nation, cette période faste n’aura duré qu’une petite décennie. En effet, dès les années 70, alors que le pays aurait dû amorcer son décollage économique grâce à la découverte et à l’exploitation d’immenses gisements de pétrole, de minerais et autres ressources naturelles dont le Gabon a été richement doté par la nature, disons-le sans encombre et sans ambages « des individus de mauvaise augure, sans foi ni loi, sans aucun scrupule ni once d’humanité, sans aucune éducation citoyenne, sans aucun respect du bien public et de l’Intérêt Supérieur de la Nation et seulement mus par leur petite personne, le désir fort et profond d’enrichissement illicite et le pouvoir que leur conférait leur position sociale » se sont emparés de notre beau pays et l’ont pris en otage… jusqu’à ce jour. Ils ont ainsi mis à mal et détruit, sans vergogne ni le moindre regret, toutes les fondations historiques, démocratiques, de souveraineté et de développement économiques laissés par les VERITABLES PERES FONDATEURS DE NOTRE NATION : Léon MBA MINKO, Jean Hilaire AUBAME, Stanislas MIGOLET, Louis BIGMAN, Paul-Marie GONDJOUT, Paul-Marie YEMBIT, Georges DAMAS ALEKA…

A la tête de ce contingent ayant causé le malheur de notre pays, un seul homme : Albert Bernard BONGO (1935) devenu El Hadj OMAR BONGO (1973) puis Omar BONGO ONDIMBA (2004). Nous ne nous attarderons pas sur ce citoyen du fait du respect des « morts » que nous ont légué nos ancêtres… même si lui et toute sa descendance ne méritent, à aucun égard, le moindre respect du Peuple Gabonais. Cependant, il est bien, pour l’Histoire de notre pays, que les jeunes soient informés du « legs » laissé par Omar BONGO ONDIMBA et sa cohorte de vautours criminels en col blanc rassemblés principalement au sein de la secte du Parti Démocratique Gabonais (PDG) d’une part, et, d’autre part, au sein d’une « opposition affamée et en mal d’inspiration démocratique », ayant joué et fait le lit du régime en place depuis 1990.

GABONAISES, GABONAIS,
Lors de son accession à la magistrature suprême en 1967, Omar BONGO qui fut avant tout un proche collaborateur, parachuté par l’administration coloniale auprès du Président Léon MBA MINKO, décida de manière unilatérale, de mettre fin à un système démocratique qui avait pourtant fait ses preuves et qui fonctionnait de manière plus ou moins parfaite, avec de vrais débats démocratiques et des Institutions fortes auxquelles tous les gabonais de l’époque se reconnaissaient. Le Gabon fut d’ailleurs, au moment des indépendances, l’un des rares pays a adopté un système politique « multipartite ». Une grande et belle fierté. Les gabonaises et gabonais peuvent deviner ce que cette belle expérience serait devenue 54ans après ?

Mais, en bon « gourou » qu’il était et considérant les gabonais comme ses adeptes, il a préféré au multipartisme en place l’érection du monopartisme, en 1968, via la secte PDG dans laquelle devait se reconnaitre tout gabonais, le choix étant laissé à chacun soit d’y adhérer, soit de perdre sa vie. Beaucoup de nos valeureux compatriotes ont donc donné de leur sang pour s’opposer à ce projet macabre non sans avoir réussi à arrêter, au fil des années, le « tyran » dans sa folie meurtrière et destructrice de notre patrimoine national.

En 1990, un vent nouveau avait soufflé sur le continent africain et sur le Gabon : le vent du multipartisme pour lequel beaucoup de compatriotes avaient donné de leur vie et pour lequel plusieurs, à l’image de Joseph RENDJAMBE, se sacrifieront une fois de plus. Mais par la ruse du même « tyran » et cette fois avec la complicité évidente d’une opposition « affamée » et ce malgré la mise en place d’une CONSTITUTION FORTE en 1991, le Gabon va une nouvelle fois sombrer dans la dictature, le népotisme, la criminalité de tous ordres et la pauvreté servie au Peuple à la fois par le régime et « l’opposition et sous le boisseau ». D’un côté comme de l’autre, les responsables politiques, institutionnels et administratifs continuaient à hypothéquer la nation et à s’engraisser au détriment du Peuple.

Au final : Pas de routes, ni écoles, ni hôpitaux, ni eau, ni électricité, ni universités dignes du Gabon… ni services essentiels de base. A la place, une pauvreté galopante pour le peuple, l’enrichissement illicite et le crime comme voie d’ascension sociale, la corruption et le détournement de fonds publics comme passion nationale, les assassinats, le musèlement de la presse indépendante et privée, la censure des parties politiques de l’opposition, le non-respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, etc. Pendant que la majorité du peuple souffrait le martyr de la précarité en dormant et en s’entassant dans des « espèces de favelas » et se nourrissant dans les poubelles et autres dépotoirs, les moins de 10% des citoyens au pouvoir et leurs acolytes de l’opposition se partageaient l’ensemble des richesses du pays et se la coulaient douce : parc automobiles débordants de 4X4 rutilants, villas du genre des quartiers riches de Miami ou de Hollywood au Gabon, comptes en banques bien garnis dans les paradis fiscaux, voyages, cadeaux opulents aux multiples maîtresses et aux frais de l’Etat, …

Avec une population d’à peine 1 million d’habitants, autrement dit la moitié de la population d’une ville comme Douala dans le Cameroun voisin, les « têtes pensantes » du PDG ont été incapables de faire du Gabon l’Eldorado d’Afrique jadis prédit par la plupart des observateurs internationaux. Ces derniers auraient d’ailleurs parié leur propre vie que le Gabon allait atteindre un niveau de développement à l’occidental avant bon nombre des pays du Golfe Persique. Mais au comble des combles, Omar BONGO léguera à son fils adoptif un pays de désolation, gangréné par la corruption, la pauvreté et les crimes rituels. Crimes que va accentuer son héritier de « rejeton » pour conforter au mieux sa dictature sur le Peuple gabonais. C’est ce même système odieux qui continue de régner sur le Gabon depuis 47 ans et que l’on souhaite nous resservir en 2016, si nous n’y prenons garde.

Peuple Gabonais,
Au regard de ce qui précède, nous souhaitons vivement que le désarroi et la passivité qui s’est emparée de vous à travers l’expression devenue tristement célèbre sous nos cieux à savoir « ON VA ENCORE FAIRE COMMENT » disparaisse totalement à jamais !!! En effet, vous avez TANT ET ENCORE TANT À FAIRE si bien que TOUT RESTE ENCORE A FAIRE DANS NOTRE PAYS.

Il s’agit pour nous, aujourd’hui, de REFLECHIR SUR NOS VALEURS ET NOTRE HISTOIRE EN TANT QUE NATION. En d’autres termes, les cérémonies du 17 août ne sauraient être pour nous de simples moments festifs (manger, boire, danser et coucher avec les femmes…) bien au contraire, elles nous donnent l’occasion d’examiner les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que Nation pour renforcer ou plutôt pour recréer nos institutions démocratiques et réaliser l’assertion selon laquelle « tous les hommes naissent libre et égaux en droits ». Tout comme chaque célébration du 17 août devrait nous rappeler notre passé et alimenter notre capacité à réaliser les objectifs ambitieux imaginés et laissés par nos pères fondateurs dans la période allant entre 1958 et 1966. Nous avons connu, à un moment comme à un autre, de vaillants combattants qui ont élevé leur voix pour mettre fin au « régime PDG » et rétablir l’ordre des choses, mais ils ont été, pour la plupart, rattrapés par les méthodes cannibalisés et criminelles du régime sanguinaire du PDG.

Tout ceci revient à dire que l’édification et la consolidation des institutions démocratiques est un processus difficile et de longue haleine, qui exige à la fois des dirigeants visionnaires, et l’engagement, le courage et l’énergie des citoyens.
Chers compatriotes, depuis qu’Ali BONGO a usurpée Notre Pouvoir Souverain en 2009, non seulement la situation de chaque gabonais n’as cessé de se dégrader, mais le constat général est plus qu’accablant :
Le quotidien des gabonais n’a pas évolué d’un iota, la situation économique se dégradant même vu que le secteur public se réduit sous la pression des bailleurs de fond (FMI, Banque mondiale) alors que le secteur privé peine à se développer : Le poids exorbitant de la dette, tant intérieure qu’extérieure, pèse lourdement et cet endettement s’explique entre autre par la multiplication anarchique des contrats de gré à gré du passé. Tout cela agrémenté par la gabegie et le détournement des deniers publics devenue encore plus courante au fil des années.

Les services sociaux de base, éducation, santé, eau potable et assainissement n’ont jamais constitué la priorité d’Ali BONGO et ses différents gouvernements (déjà trois en moins de cinq ans). Bien au contraire, les gabonais sont mis dans la rue chaque jour, perdant au passage le fruit du travail de toute une vie (destructions de leurs modestes habitations). L’éducation, unique moyen de préparer l’avenir du Gabon et pérenniser une Société connait sa pire période depuis que le pays est « indépendant » avec des grèves incessantes, des réformes tous azimuts, sans réelle études ni réflexions préalables et sans y associer les principaux acteurs du secteur (parents d’élèves ; élèves et étudiants ; syndicats de l’éducation, professeurs, enseignants et chercheurs, collectivités locales, etc…).

Au contraire, les ministres et autorités qui devraient garantir l’égalité d’accès et le droit de tout enfant à l’éducation sont les premiers à boycotter le système éducatif public et le concurrencer en créant des établissements privés (écoles, lycées et universités) à des coûts inaccessibles pour la moyenne de la population, et ce au mépris des principes déontologiques et de conflits d’intérêts. Et comme si l’humiliation aux familles gabonaises démunies n’était pas à son comble, les nantis de ce régime ont pour autre malice cynique d’envoyer leurs enfants continuer leurs cursus scolaires et universitaires dans des pays démocratiques alors que les infrastructures de l’éducation nationales sont en lambeaux. Un vrai comble !

Au niveau de la sécurité du territoire et des citoyens, la désorganisation et la confusion des rôles entre les Forces armées, la Police et la Gendarmerie ont fini par faire de nos villes des lieux où les militaires et leurs équipements se trouvaient à chaque carrefour, au sein des universités quand ces mêmes agents ne passent pas leur temps à racketter (quand ils sont gentils), à braquer et assassiner d’honnêtes citoyens. Tout cela contribue à générer l’insécurité et la psychose au sein des populations meurtries.

Dans le système judiciaire, le dysfonctionnement des cours et des tribunaux a fini par créer la méfiance des justiciables gabonais et la fuite des investisseurs étrangers du fait de la corruption et de l’impunité érigée en principe de droit. Les secteurs miniers et pétroliers, qui auraient pu être les piliers de notre croissance économique, sont sinistrés par la profusion irresponsable des permis et autres conventions signés au mépris des intérêts nationaux et au profit égoïste d’une minorité au pouvoir. A tous ces défis, il faut aussi noter la perte d’influence de notre pays sur les scènes régionale, africaine et mondiale.

Peuple gabonais, comment croire une fois de plus que le régime criminel et corrompu d’Ali BONGO ONDIMBA pourrait, de quelque manière que ce soit, changer le quotidien des gabonais et atténuer la grande souffrance de nos populations ? Il est au contraire temps d’y mettre fin et cela par tous les moyens possibles et imaginables. Il en va de notre avenir à tous. Le jour où nous nous y mettrons tous contre ce système criminel, nous n’aurons plus rien à craindre. C’est notre division contre l’adversaire qui nous fait douter notre capacité à pouvoir le terrasser.

Le Gabon, notre beau pays, est doté de ressources humaines et naturelles abondantes capables d’assurer à chaque gabonaise et gabonais une vie digne et décente. Il n’appartient qu’à chacun de nous de mettre en place la marche implacable qui permettra l’avènement d’une Nouvelle République dotée d’institutions fortes, ce Gabon dont nous rêvons tous pour nous, pour nos enfants et pour nos petits-enfants.

A monsieur Ali BONGO ONDIMBA et à son gouvernement

En fidèle héritier de votre père et arrivé par coup d’état électoral et massacres perpétrés sur des gabonaises et gabonais dans la ville de Port-Gentil en 2009 en vue de préserver et régner sur un régime criminel, corrompu et avide de sang humain, nous vous disons, au préalable, que tôt ou tard, vous serez jugé pour l’ensemble de vos crimes, à défaut ce jugement sera transféré à votre descendance par les mécanismes naturels ou divins. Sous votre régime encore plus despotique, en plus de tous les crimes et du désespoir laissé par feu votre défunt papa, s’ajoute sans conteste le fait que vous avez transformé le Peuple Gabonais en « CHAIRE A CANON », vous qui avez tant mijoté des plans de guerre du temps où vous officiez comme ministre de la défense, n’avez pas trouvé mieux que d’essayer, à intervalle régulier, vos joujoux (armes de guerre et engins militaires) chèrement acquis sur le dos du contribuable gabonais, sur ces mêmes gabonais.

D’ailleurs vos complices pour l’acquisition (achat) de ces joujoux, suivront le même sort. Alors que vos sbires, bandits de grand chemin, continuent d’opérer en toute quiétude depuis le plus haut sommet de l’Etat jusqu’à la moindre petite épicerie du coin le plus reculé de nos villes et villages, les gabonais eux vivent dans une double psychose qui les guette au quotidien : d’une part, celle du danger permanent de se faire dépouiller voire enlevé puis assassiner sans que ni loi ni justice ne soit faite et, d’autre part, celle de se savoir épié de nuit comme de jour par les forces de l’ordre (censées assurer leur protection) dont certains partagent les couches en sachant que ces dernières n’hésiteront pas à retourner leur arme contre eux à tout moment.

Monsieur Ali BONGO ONDIMBA,
La jeunesse gabonaise serait trop sévère de ne pas reconnaître que des avancées ont été perceptibles en 1990 sur le seul plan de la « libéralisation des opinions ». Et même que là encore, des efforts commensurables restent à faire... L’ouverture ou le lancement de chantiers tous azimuts ne justifiant ni votre bonne foi, ni de vos capacités à promouvoir le bonheur du Peuple gabonais au vu des énormes potentialités dont dispose notre pays et qui n’ont été, à ce jour, et sous votre règne, exploités qu’aux fins de servir la minorité qui vous accompagne tout en asservissant la majorité du Peuple dont vous ne vous reconnaissez nullement. Au bout de cinq années de gouvernance illégitime (la durée maximale d’un mandat d’un chef d’Etat en occident), quel autre bilan que celui d’un échec hérité et continu pouvez-vous faire de votre action ?

Nous ne saurons clore notre propos sans dénoncer la politique d’ostracisme que, contrairement à votre papa prédécesseur, vous avez érigé en modèle de gouvernance n’acceptant autour de vous aux postes les plus stratégiques de l’Etat que seuls ceux qui se reconnaissent de votre bord politique voire qui n’ont aucun lien avec le Gabon. Cette manière de faire vous fait denier, sans même que vous vous en rendiez compte, la devise du Gabon reconnue dans le triptyque UNION-TRAVAIL-JUSTICE et fait fuir, loin du Gabon, les cerveaux, l’expertise et les talents qui auraient, en temps normal, contribué au développement de notre pays et qui servent aujourd’hui sous d’autres cieux d’où ils bénéficient d’une reconnaissance certaine. Comment vous étonnez de ce que les gabonais qui subissent votre népotisme se désolidarisent des institutions républicaines que vous incarnez ? Sachez également, monsieur, que lorsque l’on n’a jamais connu la démocratie, on trouve désespérément des espaces d’expression d’opinion.

A l’opposition gabonaise de tous ordres

L’objectif principal de l’opposition gabonaise est de mettre à mal le régime en place, le déstabiliser pour reprendre en son compte la gestion du pouvoir politique dans notre pays. Ok… mais avec quelle équipe ? Sur la base de quelle stratégie ? De quel projet politique ? A ces différentes questions, rien, le néant total à ce jour.
On veut simplement faire croire au Peuple que des personnes, soient-elles mieux intentionnées aujourd’hui qu’hier, ont soudainement la capacité de changer les choses en instaurant, une fois au pouvoir, une gouvernance démocratique et totalement différente de celle qui prévaut depuis les indépendances. Comment ? Avec qui ? Ces questions ne sont pas à l’ordre du jour. Seule le « pourquoi » compte et qui se résume à chasser Ali BONGO et son PDG du pouvoir. Ensuite, nous aviserons… nous disent ces « dinosaures de l’opposition gabonaise qui pour la plupart, ont servi avec la plus grande fidélité le régime cynique en place et pour certains ont largement contribué à sa perversion et/ou son enracinement. On va même jusqu’à dire au Peuple gabonais que c’est en prenant les mêmes et en recommençant avec eux que nous aboutirons à l’idéal d’un Gabon nouveau… d’une Nouvelle République. Mais de qui se moque-t-on ? Mais qui a décrété que la « politique devait se nourrir que de longévité » ? Sommes-nous sûrs que la longévité est synonyme d sagesse ? Quelle place occupent les jeunes et les femmes dans le choix alternatif que propose l’opposition gabonaise ? Pourquoi ceux qui ont fait « la pluie et le beau temps » du régime en place hier, pour la plupart septuagénaires, seraient-ils, soudainement, devenus l’alternative la plus crédible pour remettre le Gabon sur les rails ? N’existent-ils pas sur le territoire national et dans ce monde d’autres gabonais capables de constituer cette alternative crédible ? Pourquoi ne leur fait-on pas une place de premier plan dans l’opposition comme dans la majorité ?

Même si certains viendront à répondre à ces interrogations en se demandant où sont ces gabonais, que font-t-ils et qu’attendent-ils pour se révéler aux yeux du Peuple et constituer cette relève et cette alternative, qu’ils sachent tout au moins qu’au Gabon, le renouvellement de la classe politique, toutes tendances confondues, n’a jamais été à l’ordre du jour des agendas de la majorité comme de l’opposition alors même qu’elle devient une nécessité. Un pays ne se construit pas que sur la base d’oppositions (opposer ici une génération à une autre) mais également sur la base d’apport et de renouvellement. En d’autres termes, il appartient aux « reliques » de l’opposition gabonaise de faire bonne place à de nouvelles énergies au sein des parties et organes existants et non pousser les jeunes à se frayer un passage de force, parfois à travers la multiplication de partis et organes politiques alors que ceux existants ne le sont que de nom quand ils ne sont pas incarnés majoritairement par les seuls membres de la famille, des parents et des amis du leader. Ce dernier se comportant généralement en propriétaire de son parti créé ou acquis par lui.

Les exemples du PDG (Ali BONGO s’est arrogé le parti de son père) et de l’UPG (meurtri entre les scissions de ses membres n’ayant pu résister au décès de son fondateur et leader charismatique) pour ne citer que ces deux cas récents et actuels sont tout à fait parlants. Quand on sait que ces partis sont largement financés par le contribuable gabonais, on se demande comment une telle perversité pour ne pas parler d’aberration pourrait encore exister sans que les auteurs ne soient inquiétés et traduits devant les tribunaux. De même, on est en droit de se demander comment des personnes qui ne peuvent assurer la démocratie au sein d’un minuscule parti politique, incapables d’assurer un « turn over » à sa tête, seraient plus aptes à gérer un Etat et, surtout, prétendre rendre ce pays plus démocratique qu’il ne l’est aujourd’hui. Non mesdames et messieurs de l’opposition, les gabonais ne sont plus aussi dupes que du temps des « Accords de Paris » ou « Accords d’Arambo » et/ou autres messes « basses » politiques qui vous ont permis de vous affirmer au plan national… pour le seul bien de vos comptes en banque et autres richesses accumulées… dont vous serez également amené à rendre compte tôt ou tard sans règlement de compte.

De toute évidence, rien ne se fera désormais au Gabon sans compter sur des femmes et des hommes des nouvelles générations. Pour le moment et au regard des enjeux, nous formulons les vœux de voir l’opposition gabonaise se réunir en taisant les « vieux démons » de leurs divergences basées non pas sur l’Intérêt supérieur de la Nation, mais sur leur carrière personnelle ainsi que sur leurs visions parfois archaïques du Gabon que chaque leader essaie, par tout moyen, de faire prévaloir sur une vision d’ensemble. Compte tenu de ce préalable, nous attirons largement l’attention des acteurs politiques, membres de l’opposition gabonaise, sur la nécessité pour eux de se ressaisir.

L’idée de constituer un Front Uni pour l’alternance au Gabon n’est pas mauvaise en soi. Ce qui « coince à la gorge », c’est que ce front est principalement incarné par des « has been » dont l’âge de la retraite et celle du repos bien mérité est largement atteint sinon dépassé. Ce qui ne passe pas non plus dans ce front, c’est qu’aucun effort de conciliation entre fractions de l’opposition ne soit posé en préalable pour ceux-là qui ont coutume de jouer au « chat et à la souris » avec le Peuple Gabonais. Ce qui ne passe pas dans ce front, c’est que l’on laisse un parti d’opposition comme l’UPG, héritage d’un homme comme Pierre MAMBOUNDOU qui aura marqué le Peuple gabonais tout entier, au-delà de son parti et de sa famille politique, au point que ceux qui l’ont longtemps politiquement côtoyé de près ou de loin, au sein de l’opposition ou dans la majorité, se retrouvent à « ricaner » ou à se complaire du triste cinéma qu’offrent ses héritiers politiques aidés en cela par des mains tapis dans l’ombre ainsi que politiciens véreux et sans scrupule décidés à faire main basse sur l’UPG par tous les moyens.

Non chers membres et leaders de l’opposition gabonaise. Vous avez lourdement failli à votre mission. Il est peut-être encore temps de vous rattraper et de penser, pour une fois de votre vie, au projet cher au Père de la Nation gabonaise, Léon MBA MINKO : GABON d’ABORD. Et pour ce faire, vous gagneriez, d’une part, à vous unir réellement entre vous pour rétablir l’ordre démocratique au Gabon, quitte à vous replonger dans le combat politique entre vous, mais avec des institutions fortes cette fois. D’autre part, à faire plus de place aux nouvelles énergies, les jeunes, autour de vous afin de les accompagner dans l’orientation des choix politiques de notre avenir commun dans nos partis politiques comme dans la société en général. Le combat de l’opposition ne se gagnera que dans le respect de ces deux conditions sine qua none et nullement en dehors, au risque d’un conflit générationnel plus difficile à juguler.

A la jeunesse gabonaise

L’heure a sonné et voici venu le moment de prendre nos responsabilités en prenant part au débat politique actuel afin de proposer un autre modèle de société et de gouvernance au Gabon et cela par tous les moyens possibles. Notre pays le Gabon est riche non seulement de ses potentialités énergétiques, mais également de ses talents et diversités dont nous incarnons aujourd’hui la majeure partie. Si nos aînés n’ont pas perçu cette richesse et cette force que nous représentons au sein de la nation, il nous appartient de leur enlever les œillères qui bandent leur yeux et nous emparer, par la force s’il le fallait, de ce pouvoir politique qu’ils ont tant malmené sans jamais réussir à en faire le vivier traditionnel du bonheur de notre Peuple.

Au regard de la description faite plus haut, il est évident que les « politiques » gabonais, de la majorité comme de l’opposition, sont engluées dans des combats inter - minables. Il est DONC IMPERATIF et DU DEVOIR DES JEUNES GENERATIONS de reprendre le flambeau, si elles ne souhaitent pas trahir leur époque. FRANTZ FANON ne disait-il pas que : « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir" ».

Cette jeunesse se doit de prendre conscience qu’un tel statu quo ne saurait faire prospérer le pays vers le développement tant souhaité par le Peuple, la vie politique gabonaise étant désormais réduite à un « match de ping-pong » entre une seule et même génération, amis d’hier devenus adversaires politiques d’aujourd’hui par la force des choses et au gré de la préservation de leurs intérêts personnels. Leur combat politique se résume à se renvoyer toute responsabilité, à tour de rôle, sur l’échec d’un régime politique dont tous sont pourtant redevables pour avoir participé à l’exercice du pouvoir, à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre.

Il nous appartient désormais, à nous jeunesse gabonaise, de reprendre en main notre propre destin et l’avenir du Gabon de manière générale. Notre pays a plus que besoin d’un vent de renouveau politique qui ne pourrait prendre sa source en dehors d’un renouvellement partiel de sa classe politique. Nous disons bien partiel car, contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire, il ne s’agit nullement pour nous de mettre de côtés l’expérience des anciens, tout aussi utile que la « fougue et la vivacité des jeunes ». Bien au contraire, c’est en permettant un savant mélange utile entre ces deux générations que notre pays parviendra à une véritable démocratie, gage unique d’un développement socio-économique du Gabon.

Les jeunes, pour leur majorité en ont marre d’être assis quand ils ne sont pas relégués en arrière-plan, utilisés comme épouvantail dans les partis politiques et les structures ou institutions politiques. Ils ont, jusqu’à ce jour, été souvent réduits au rang de porteurs de valises, de faire valoir, de bétail électoral ou encore d’objet de fantasme politique pour parler de nos mamans et de nos jeunes sœurs. La femme gabonaise d’une part, et la jeunesse gabonaise, d’autre part, n’ont que trop souffert du manque de considération de nos aînés politiques. Cette situation ne saurait perdurer encore et encore…

Si la jeunesse a été sacrifiée par le régime en place depuis 1967 et ceux qui en ont fait partie de près ou de loin, notre objectif est de « sacralisée » cette jeunesse, la seule à pouvoir reprendre le flambeau des vrais Patriotes, combattants de la Liberté.
L’avenir du GABON REPOSE ESSENTIELLEMENT SUR SA JEUNESSE. C’est une loi naturelle qui s’applique dans tout pays qui souhaite sa prospérité.

A la Communauté internationale

Le Peuple gabonais a, en ce jour, besoin de vous pour l’aider à rentrer dans l’Histoire en l’accompagnant dans la quête de sa véritable souveraineté. Cela passe inexorablement par le fait d’enrayer l’ensemble des différents problèmes qui entravent l’exercice réel et reconnu de cette souveraineté. Plus explicitement, il s’agit, prioritairement, de se débarrasser du régime en place au Gabon, régime incarné par Ali BONGO ONDIMBA et le Parti Démocratique Gabonais.

En effet, depuis le 17 août 1961 jusqu’au 17 août 2014, la célébration de la fête de l’indépendance au Gabon n’a été qu’une SIMPLE MASCARADE. Les jalons de cette « indépendance de façade » furent jetés en juillet 1960 lorsque Michel DEBRE, alors Premier Ministre de la France, écrivait à son homologue gabonais Léon MBA MINKO pour lui intimer l’ordre d’accepter une indépendance conditionnée par le respect des « accords de coopération » murement pensés par la seule Partie française… au détriment des intérêts du Peuple gabonais et donc au seul profit de la France et des français. Principale motivation de ce « marché de dupes » : les énormes richesses dont regorgeait et regorge toujours le Gabon. Objectif du marché : dépouiller le Gabon au déni total des êtres humains qui y vivent, les gabonais, pour enrichir la France et les français.

Dès lors, comment parler d’indépendance du Gabon ? Le décor du malheur actuel que subissent les gabonais n’était-il pas planté dès cet instant ? D’ailleurs l’une des missions douteuses de la base militaire française sur le territoire gabonais ne témoigne-t-elle pas encore, de nos jours, de ce marché de dupes et de l’indépendance de façade du Gabon lorsque en 1990, alors que le peuple ne voulait plus des Bongo à la tête du pays, cette armée intervient en faveur du régime dictatorial d’Omar BONGO contre les intérêts du Peuple gabonais souverain ; en 2009 rebelote avec le fils adoptif, adoubement et reconnaissance du coup d’état électoral d’Ali BONGO ainsi que le silence complice sur les massacres de Port-Gentil. Rien que ces deux dates de l’histoire du Gabon marquent à suffisance l’ambigüité ou le choix délibéré d’une grande démocratie comme la France à soutenir une grande dictature comme celle des Bongo Ondimba au Gabon. Où est donc passé le respect des droits de l’homme et l’attachement à l’article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1789, l’un des fleurons de l’originalité de Constitution de l’Etat français ?

L’indépendance réelle du Gabon ne se trouve-t-elle pas prise en otage pour les seuls intérêts de la France, un pays démocratique et pourtant ? A quel moment cette France compte-t-elle enfin, dans le respect de sa propre Constitution et du droit international respecter en retour la souveraineté du Peuple gabonais sans que cela ne compromette en rien les accords sains de partenariat économique et de défense ?
Le Peuple gabonais agonise de la confiscation de sa souveraineté, il a soif d’être ce Peuple qui se détermine librement via des institutions fortes et des élections démocratiques, transparentes et inclusives qui respectent ses choix.

Le peuple gabonais aspire à s’auto-déterminer et à tisser librement, avec des Nations amies, dont la France avec qui il est historiquement lié, des rapports de coopération qui préservent son indépendance, sa souveraineté et les intérêts de son Peuple. Voilà à quoi notre Peuple aspire. Nous souhaitons désormais établir des relations saines, gagnant-gagnant et empreintes de respect mutuel de nos peuples respectifs. Vouloir un conflit entre la France et le Gabon est une utopie, et loin d’être l’objectif visé, ce d’autant que le Gabon compte une communauté non négligeable naturalisée française, et la France elle aussi compte une communauté naturalisée gabonaise.
C’est pourquoi nous prenons à témoin la communauté internationale, celle des droits de l’homme et non celle qui plonge les Etats et leurs peuples dans le désarroi et la misère la plus ignoble avant de jouer les secours humanitaires, de nous accompagner dans cette belle aventure.

Gabonaises, Gabonais,

Voici le message fort de sens et empreint de Grands Espoirs que nous souhaitions vous délivrer en ce 17 août 2014.
Votre destin est entre vos mains et vous en êtes désormais les seuls maîtres. Il nous appartient à tous, de nous unir, de nous lever comme un seul homme si nous souhaitons relever le défi qui s’impose à nous : Celui de l’édification d’un Etat Nouveau, Libre, Indépendant et protecteur de tous les citoyens.

Vive la République du Gabon,
Vive le Gabon dans sa marche vers l’indépendance et une démocratie véritable.
Que Dieu bénisse le Gabon et son Peuple dans ce digne et long combat qui l’attend.

La jeune garde de la Convention de la Diaspora Gabonaise.

@info241.com
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