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Brutalité policière

Agents de la CNSS tabassés, le SYPROSS condamne un « abus d’autorité de trop »

Agents de la CNSS tabassés, le SYPROSS condamne un « abus d’autorité de trop »
Agents de la CNSS tabassés, le SYPROSS condamne un « abus d’autorité de trop » © 2020 D.R./Info241

Le principal Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS) a animé samedi une conférence de presse à Libreville. Il s’est agi pour Richard Ndi Bekoung, son président, d’alerter l’opinion nationale sur le molestage de deux de ses collègues dans les locaux de la police judiciaire. Les deux agents, employés en qualité de techniciens de maintenance au sein de la CNSS ont subit des dommages corporels après une accusation de vol d’une supérieure hiérarchique.

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Décidément, les rapports entre employés et employeurs sont loin d’être les plus cordiaux qu’ils soient dans le monde du travail au Gabon. Partout, ce sont des bras de fer qui sont dénoncés à travers le pays. C’est en tout cas l’objet qui aura motivé ce samedi matin, cette énième sortie médiatique du syndicat des professionnels de la sécurité sociale (SYPROSS).

Les faits

Le 6 août 2020 est émise une note d’information émanant du secrétariat général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Elle informe les agents que «  les techniciens de la Division des Services Généraux procéderont aux maintenances des équipements de climatisation... ». Le 24 août dernier, deux techniciens de cette division, dont Emmery Serges Moubeyi vont intervenir dans le bureau de dame Yabina Lekoulessiele Josiane, ancienne cheffe de service sous Nicole Asselé, propulsée directrice adjointe à l’immatriculation et du recouvrement.

Quelque temps après leur intervention, les deux agents sont surpris de voir leur cheffe hiérarchique dans une colère noire. Elle argue qu’il lui aurait été volée la somme d’un million de francs en espèces qu’elle gardait dans une enveloppe dans son bureau. Les voix vont commencer à s’élever. Les deux agents qui clament leur innocence vont d’ailleurs proposer que tout le monde, y compris la dame elle-même soit minutieusement fouillé. Niet catégorique de dame Josiane Yabina.

Une audition à la PJ qui vire au cauchemar

Quelques jours plus tard, les deux techniciens recevront des convocations pour être auditionnés sur procès verbaux à la police judiciaire. Rendus dans les locaux de cette unité, ils seront interrogés durant plusieurs heures. De 8h du matin, ils n’en ressortiront qu’aux alentours de 17h. Mais l’inacceptable se serait produit avant leur relaxation. Pendant qu’ils sont calmement en entretien avec l’enquêteur désigné, un autre policier va subitement faire intrusion dans la salle où se déroule l’interrogatoire.

Vraisemblablement proche et instigué par la plaignante, le mystérieux agent va se mettre à rouer de coups les deux malheureux techniciens de la CNSS. Sans aucune preuve de leur culpabilité, Emmery Serges Moubeyi, un des deux se plaint de violentes douleurs à son oreille gauche. Il se rend dans une première structure sanitaire deux jours après. Le médecin qui le consulte est formel : le jeune homme de 37 ans pourrait avoir perdu l’usage de cet organe.

Une incapacité de travail de 45 jours

Une issue qui a sans doute refroidi la police judiciaire et la plaignante. Puisque convoqués de nouveau mercredi dernier, ils seront purement et simplement relaxés. Entre-temps, une seconde consultation faite le même jour dans une structure sanitaire différente va confirmer ce qui était à redouter. « L’examen clinique a retrouvé une perforation du cadran postéro-inférieur du tympan gauche », assorti d’une incapacité de 45 jours.

Suite à tout ce qui précède, le président du SYPROSS a donc jugé utile de porter le problème sur la place publique. Lui, son collègue et l’ensemble des travailleurs de cette entreprise entendent ainsi faire constater, outre les vices de formes des procédures judiciaires au Gabon, mais aussi et surtout, ces abus d’autorité qui sont le quotidien du gabonais lambda dans son propre pays.

Comment croire en effet que dans un pays dit de droit, de tiers personnes en soient encore à se comporter comme dans une jungle où on n’a pas droit à la protection que celui ou celle qui jouit d’une position sociale haut placée ? Tel a été le cri d’alarme du SYPROSS qui pourrait être amené à donner suite à cette violation barbare totalement en violation des procédures judiciaires et même du principe de la présomption d’innocence.

@info241.com
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