Crise post-électorale

Accords d’Angondjé : Ali Bongo large vainqueur des assises organisées par son régime

Accords d’Angondjé : Ali Bongo large vainqueur des assises organisées par son régime
Ali Bongo recevant hier, le rapport final de son dialogue politique lui permettant de conserver le pouvoir à vie © 2017 D.R./Info241

Le dialogue politique qui s’est tenu du 28 mars au 26 avril survenait après une présidentielle qui a profondément divisée les Gabonais. Ali Bongo bien que n’y participant pas directement, a su conserver toute son influence notamment sur une « présidence à vie » et l’obtention que le septennat soit maintenu au grand dam des propositions de la phase citoyenne qui a précédé celle politique. Ces propositions ont clairement été foulées au pied par les participants de la phase politique à l’exception du retour au scrutin uninominal à deux tours.

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Ali Bongo peut être fier de la tenue de son dialogue politique qui a réuni du beau monde durant près de deux mois au stade de football d’Angondjé, dans la commune voisine d’Akanda. Celui qui disait vouloir refonder le pays et écouter la voix des populations, a obtenu que les propositions des citoyens, pourtant convoqués à ces assises, soient relégués aux calandres grecs sinon aux oubliettes sur les points concernant le fauteuil présidentiel.

La volonté de la phase citoyenne grandement ignorée

La simple lecture des conclusions de la phase citoyenne qui s’est tenue du 28 mars au 11 mai, montre bien que celles-ci ont été ignorées des politiques. Cette phase citoyenne avait réuni rappelons-le 2000 organisations de la société civile (syndicats et associations de jeunesse) selon les autorités alors que moins de 400 organisations de société civile y ont réellement pris part, disséminés sur 4 panels.

A la lecture des principales mesures du rapport final rendu public hier des désormais Accords d’Angondjé, il apparaît que les "décideurs" de la phase politique aient clairement fait la sourde oreille aux propositions touchant à la pérennité du pouvoir présidentiel et à la gouvernance demi-centenaire du Parti démocratique gabonais (PDG) qui gouverne le pays pétrolier depuis les indépendances sans que la moindre alternance au pouvoir ne soit possible institutionnellement ou électoralement.

C’est pourtant là le sens que revêtaient les propositions du panel 1 chargé des "Réformes des institutions et consolidation de l’état de droit démocratique" de la phase citoyenne donc du bas peuple. Celle-ci souhaitait en finir avec l’hégémonie du PDG au sommet de l’Etat. Mais rien ne viendra de la phase politique pour faire aboutir ce desiderata des citoyens sur la question cruciale de la durée et de la limitation du mandat présidentiel. Une position d’immobilisme qui fait les bonnes affaires d’Ali Bongo. Celui-ci est presque assuré de conserver à vie le fauteuil présidentiel.

Statu quo "politique" favorable à Ali Bongo

Sur la durée du mandat présidentiel, les participants de la phase citoyenne s’étaient prononcés à 61,53% pour le retour au quinquennat. Une proposition majoritaire qui n’a été retenue par les délégués de la majorité et de l’opposition qui ont également foulé la proposition des "citoyens" de parvenir à la limitation des mandats électoraux y compris présidentiels. Ainsi, une écrasante majorité (87,70%) s’était prononcée pour que le mandat du Président de la République soit renouvelable une seule fois.

Cliquez sur l’icone pour télécharger le rapport général de la phase citoyenne du Dialogue politique

Celui-ci sera donc conservé à l’identique de l’actuel c’est-à-dire qu’il demeurera illimité. Ce qui dans les faits, veut dire qu’Ali Bongo a le droit de se représenter autant de fois qui le souhaite. Ce qui fait de lui selon les statuts du PDG, le parti au pouvoir, le candidat naturel à vie. Il pourra briguer autant de mandats possibles tant qu’il est toujours en vie. Ce qui est une gageure pour l’alternance souhaitée unanimement par les participants de la phase citoyenne.

Le rapport de la phase citoyenne précise pourtant concernant ce point traité par le panel 1 qui aura été l’équivalent de la commission 1 de la phase politique : « En définitive, nous retenons que le panel 1 a majoritairement choisi pour ce qui concerne le mandat du Président de la République que celui-ci soit dorénavant élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois au suffrage universel direct à deux tours ».

Et pour expliquer cette disposition, « La raison souvent évoquée par les intervenants est que ce type de mandat est le plus propice à l’instauration d’une véritable démocratie favorisant une alternance au sommet de l’Etat », peut-on lire à la page 4 du rapport général de la phase citoyenne. Là encore ignorée par les politiciens dont le Premier ministre, Emmanuel Issozet Ngondet, qui en assurait la co-présidence aux cotés d’une frange de l’opposition modérée qui participait à ces assises.

@info241.com
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