Clicky


Environnement

Pollution marine : les Port-Gentillais inquiets, Total Gabon en conjecture

Pollution marine : les Port-Gentillais inquiets, Total Gabon en conjecture
Pollution marine : les Port-Gentillais inquiets, Total Gabon en conjecture © 2015 D.R./Info241

Les défenseurs des écosystèmes marins sont en alerte dans la capitale économique du Gabon. En cause, une grosse nappe de brut s’est installée de plus plusieurs mois sur une longue distance le long du littoral maritime précisément à PG2, un quartier désenclavé de la ville de Port-Gentil (capitale pétrolière du Gabon).

Moov Africa

Il est difficile à l’heure actuelle de donner les causes de ces fuites de carburants observées sur une longue distance le long de la plage de PG2 jusqu’au quartier Fort de l’eau dans le 2ème arrondissement de la commune de Port-Gentil.

La nappe de brut retrouvée dans le bassin côtier de Port-Gentil

Les baigneurs rencontrés sur le site indexeraient la société pétrolière Total Gabon au regard de la présence de ses installations pétrolières. En attendant, les explications des dirigeants de la société incriminée, les ONG environnementales de la localité appellent à une dépollution minutieuse et urgente.

Chaque citoyen se doit de contribuer à la lutte contre la pollution et la destruction des écosystèmes, lance l’un des responsables. Avec de tels actes récurrents qui polluent l’écosystème gabonais, nous sommes à même de nous interroger sur la fiabilité des dispositifs sécuritaires de l’environnement mis en place par plusieurs firmes internationales françaises dans l’exploitation du sous-sol.

Total aurait donc failli dans son dispositif de sécurité environnementale qui semble-t-il, est confronté à des erreurs dangereuses pour les populations locales qui vivent dans la capitale économique côtière de Port-Gentil ?

Pour avoir un regard d’expertise, nous avons tendu notre micro à M. Elie Jeff Roshy Ngangha jeune gabonais professionnel dans le domaine de l’environnement. De son avis aiguisé, « les installations des entreprises locales doivent rigoureusement respecter tous les paragraphes d’exigences de certification afin d’éviter ce genre de bavures de pollution inacceptable. »

Pour ce cas actuel, relève le jeune expert en environnement, « Total Gabon doit respecter à tout prix la conformité de leurs normes de certification environnementale en l’occurrence l’ISO 14001. Ceci, en évitant l’impact de l’activité de leurs sites d’exploitation du pétrole sur l’écosystème gabonais, notamment dans la gestion et le tri des déchets. »

Pour le professionnel en analyse environnementale, M. Roshy Ngangha, « L’Etat gabonais doit créer absolument un organisme territorial de contrôle sous l’autorité du Ministère en charge de l’environnement à l’instar de la DREAL en France (Ndlr : directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement). »

Cette entité, poursuit-t-il « doit être chargée de faire appliquer les arrêtés nationaux du droit environnemental à toutes les entreprises implantées au Gabon mêmes si elles appartiennent au CAC40 (Ndlr : cotation assistée en continu qui est le principal indice boursier de la place de Paris. Et de ce fait, l’Etat Gabonais aura les leviers de pression afin de sanctionner par des amendes colossales les entreprises pollueuses. »

Poursuivant ses explications, l’environnementaliste gabonais relève « l’urgence sur laquelle l’Etat gabonais doit se pencher : les exigences du respect de normes de sécurité liées au droit environnemental. Car, ces dispositifs de prévention et de protection sont directement liées à la santé publique des populations gabonaises. L’Etat possède des arrêtés environnementaux qui semblent être souvent relayés aux oubliettes par des entreprises exerçant dans le pays, du fait d’un manque d’organisme de contrôle. »

Devant de tels faits accablants, conclu-t-il « étant donné que les citoyens Gabonais sont exposés à une pollution dangereuse par rapport à leur santé, l’Etat gabonais devrait faire appliquer le principe pollueur-payeur. Appliqué en France par exemple avec les taxes sur l’assainissement de l’eau ou la taxe des ordures ménagère. Cette mesure légale de pression doit être également brandi par l’Etat Gabonais à toutes les entreprises. »

Le service communication de Total Gabon dans un entretien accordé ce mardi matin à notre rédaction, a rejeté ces allégations de pollution aux hydrocarbures à Port-Gentil. Ainsi que le procès d’intention dont est victime l’entreprise. Total Gabon nie donc cette hypothétique pollution et leur véracité au PG2. Info241 ouvrira donc une enquête sur le sujet que nous publierons ultérieurement.

On se souvient encore de l’épisode de Moanda, où la firme française Eramet avec sa filiale Comilog exploite le manganèse depuis des décennies. A contrario du code environnemental, plusieurs terres polluées sont gangrenées par des irradiations. Et ce, dans des milieux où les populations moandaises ont vécu.

On dénombre de nombreux cas de cancers et un litige judiciaire irrésolu entre les plaignants victimes collatéraux compatriotes et Eramet. Plusieurs compatriotes travailleurs à Comilog ont été décimés. Et certains en souffrent encore des maladies suite à la pollution. Épineux problème de santé publique qui résulte de la contamination des terres par des agents pathogènes à cause des violations des normes environnementales gabonaises.

Rappelons que le principe pollueur-payeur a été adopté par l’OCDE en 1972, en tant que principe économique visant l’imputation des coûts associés à la lutte contre la pollution. Ce principe est un des principes essentiels qui fondent les politiques environnementales dans les tous les pays du monde.

Avec Mandji-Infos

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article