Le Front uni de l’opposition gabonaise conteste la véracité des documents publiés dans Le Monde
Depuis Paris où ils prennent part aux assises de l’opposition gabonaise pour l’alternance, le Front uni de l’opposition a tenu hier, à réagir à la publication de "l’acte de naissance" d’Ali Bongo et d’une photographie datée de 1963. Tous deux publiés mardi dernier, sur le site internet du journal français Le Monde. Les opposants gabonais dénoncent une nouvelle fois le faux produit au journal français : "l’absence de tout cachet officiel, prouve de manière indiscutable que l’acte de naissance publié par le journal « Le Monde » est un faux grossier". De même que la photographie de 1963 serait le fruit de "l’étroitesse des liens entre les familles Teale, Omar Bongo et Léon Mba".
Voici l’intégralité du communiqué de presse du Front Uni de l’opposition du 3 décembre 2014 :
Le mardi 2 décembre 2014, « Le Monde », quotidien français du soir, a publié à Paris un extrait de naissance douteux d’Alain Bernard établi le 10 février 1959 à la Mairie de Brazzaville (Congo). Il convient de noter que, sur ce fameux et énième acte de naissance, il n’est fait mention que de ses prénoms - libellé ainsi qu’il suit :« Alain Bernard du sexe masculin »- sans son patronyme, Bongo. « Le Monde » a également publié une photo de l’officier Teale, ancien aide-de-camp des feux Présidents Léon Mba et Omar Bongo, en compagnie des enfants Bongo.
L’objectif évident de cette publication est de convaincre la communauté nationale et internationale de l’invalidité du document central publié dans le dernier livre du Journaliste-Ecrivain Pierre Péan et de dénigrer la procédure engagée actuellement par le Front de l’Opposition pour l’Alternance contre Ali Bongo Ondimba.
La sortie de ces documents, annoncée à Libreville depuis quelque temps par la presse de la Présidence, bénéficiait de l’hostilité traditionnelle du « Monde » contre Pierre Péan, auteur d’un brûlot célèbre contre « la face cachée » du quotidien français. La présidence gabonaise savait pouvoir compter aussi sur l’étroitesse des liens entre les familles Teale, Omar Bongo et Léon Mba.
Mais, au demeurant, Ali Bongo Ondimba aurait pu s’en passer. Outre Pierre Péan, tout le monde savait à Brazzaville et à Libreville que le cercle proche d’Ali Bongo Ondimba – Joséphine Kama-Dabany en tête – inondait, sans succès, la capitale congolaise de supplications et de pleurs, pour fabriquer des preuves de l’accouchement par césarienne d’Alain Bongo.
Ali Bongo, machiavélique, finance, à prix d’or noir, et, à tort, une campagne de dénigrement de « l’Opposition » qu’il qualifie de « xénophobe » et, dans le même temps, il ordonne à un de ses collaborateurs, le général Nguetsara, ancien Directeur Général en charge de l’Immigration et patron du Conseil National de la Sécurité, de lancer, la veille du dernier Anniversaire de l’Indépendance de notre pays, dans « l’union », l’organe officiel du pouvoir, un appel à la mobilisation nationale contre l’immigration galopante au Gabon !
Cette parution du quotidien « Le Monde » dévoile, en réalité, la panique dans laquelle se trouve le pouvoir. Ali Bongo Ondimba, aux abois, tente, par tous les moyens, de bloquer la procédure judiciaire qui, pour nous, doit aboutir à sa destitution.
Rappelons les faits :
A la mort de son père, le Président Omar Bongo Ondimba, et pour contourner les dispositions de l’article 10 de la Constitution, Ali Bongo Ondimba se fit établir, le 29 mai 2009 à la mairie du 3ème arrondissement de Libreville, un faux acte de naissance qu’il versa à son dossier déposé à la CENAP pour sa candidature à l’élection présidentielle du 30 août 2009. Depuis lors, et bien avant la sortie du Livre de P. Péan, cet acte de naissance fait l’objet de contestation par l’opposition comme l’atteste le recours déposé à la Cour Constitutionnelle par l’un de ses membre, en la personne de Luc Bengono Nsi. Dans tout Etat de droit, le simple examen à l’œil nu dudit document devrait amener n’importe quel magistrat à reconnaître que cet Acte de Naissance est nul, et donc de nul effet.
Par peur des conséquences qu’entrainera inévitablement un tel constat, Ali Bongo Ondimba multiplie des initiatives qui font monter la tension dans tout le pays. Après avoir interdit l’accès aux médias publics à l’Opposition, sommé la justice d’arrêter les membres du FRONT désormais accusés de tous les crimes du monde, réprimé férocement les étudiants de l’USTM, embastillé ceux de l’UOB, Ali Bongo a décidé, hier, 2 décembre, d’interdire la sortie du territoire des leaders du FRONT invités à Paris au Congrès de la Diaspora Gabonaise, piétinant ainsi un droit constitutionnel arraché à la Conférence Nationale qui avait aboli la fameuse « autorisation de sortie » de la police politique des Bongo. La grande peur d’Ali est que ce Congrès n’avalise les thèses du FRONT et ne contamine l’extérieur.
L’article du journal « Le Monde » qui rappelle aux Gabonais les pires moments où les publireportages de Philippe Decraene et de Gilbert Comte chantaient les louanges d’Albert Bernard Bongo et de la Françafrique, participe de ces réactions frénétiques du Chef de l’Etat gabonais.
Pour le FRONT, il est une recommandation qu’il partage avec « Le Monde » qui, un brin dubitatif, suggère à Ali Bongo Ondimba une piste pour limiter la polémique : publier, d’une part, un extrait du Registre du Centre National Français d’Etat Civil de Nantes, d’autre part, les résultats du test de son ADN et de celui de sa mère Joséphine Kama-Dabany.
La comparaison faite ce jour, 3 décembre 2014, avec d’autres actes de naissance établis à la même époque à Brazzaville par les autorités municipales, l’absence de tout cachet officiel, prouvent de manière indiscutable que l’acte de naissance publié par le journal « Le Monde » est un faux grossier comme celui déposé à la CENAP en 2009 par Ali Bongo Ondimba et querellé depuis lors par l’opposition gabonaise.
Ces documents fabriqués en série pour le même faussaire, Ali Bongo Ondimba ne peuvent donc que renforcer la détermination du peuple gabonais à exiger que justice soit faite par l’examen au fond de la validité de l’Acte de Naissance déposé par Ali Bongo Ondimba à la CENAP pour sa candidature à l’élection présidentielle du 30 août 2009.
Cette justice ouvre la voie de la libération du Gabon.
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