Faim

Les inégalités entre les sexes dans l’agriculture en Afrique entravent les progrès contre la faim

Les inégalités entre les sexes dans l’agriculture en Afrique entravent les progrès contre la faim
Les inégalités entre les sexes dans l’agriculture en Afrique entravent les progrès contre la faim © 2018 D.R./Info241

C’est ce qu’affirme un communiqué parvenu ce jeudi à la rédaction d’Info241, émanant des services de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). « Les inégalités entre les sexes en Afrique entravent les progrès nécessaires pour éradiquer la faim et il est urgent d’y remédier, a déclaré aujourd’hui José Graziano da Silva, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et conjointement avec l’Union africaine.

Moov Africa

« Nous devons mieux reconnaître et exploiter la contribution des femmes à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Pour cela, nous devons combler les fossés entre les sexes dans le secteur agricole en Afrique », a précisé José Graziano da Silva.

Le Directeur général a appelé à améliorer la représentation des femmes au sein des mécanismes de gouvernance et des processus de prise de décision, à améliorer leur accès à la terre, aux ressources financières, aux programmes de protection sociale, aux services et à créer des opportunités pour les femmes vivant en milieu rural.

Lutter contre les inégalités entre les sexes

Les conclusions et recommandations de l’étude de l’UA et de la FAO Perspectives régionales sur le genre et les systèmes agro-alimentaires ont été présentées lors de l’événement. Ces Perspectives se basent sur un passage en revue des statistiques actuelles, d’audits sur le genre, de 38 plans nationaux d’investissements agricoles et d’évaluations approfondies sur le genre menées dans 40 pays.

Les recommandations de l’étude appellent à une « révolution des données sur le genre » dans le secteur agro-alimentaire pour élaborer de meilleurs politiques et programmes et faire progresser les indicateurs en matière d’égalité, en planifiant, en surveillant et en responsabilisant les principaux acteurs du domaine.

« Nous devons mettre en place des programmes ciblés qui lutteront contre les écarts entre les sexes et prendront en compte les vulnérabilités spécifiques aux femmes, ainsi que leur rôle clé au sein de leur foyer, notamment au niveau de la nutrition et de la résilience », a souligné M. José Graziano da Silva.

« Les faits prouvent que lorsque les femmes peuvent agir de manière autonome, les exploitations sont plus productives, les ressources naturelles sont mieux gérées, la nutrition est améliorée et les moyens d’existence sont plus sûrs », a-t-il ajouté.

Les piliers de la production rurale

Dans certains pays africains, les femmes représentent 60 pour cent de la force de travail dans les exploitations familiales. Elles sont principalement responsables des activités agricoles telles que la culture des légumes, la préservation des récoltes et l’élevage des petits ruminants comme les moutons et les chèvres. Les femmes sont également responsables de l’alimentation de la famille et préparent les repas.

Combler les écarts entre les sexes permettrait d’augmenter la production et la consommation alimentaires de près de 10 pour cent et de réduire la pauvreté d’environ 13 pour cent.

Si les femmes jouissent du même accès que les hommes aux techniques, aux ressources et aux opportunités, elles peuvent fortement contribuer à lutter contre la faim, la malnutrition et la pauvreté. Autonomiser les femmes dans le secteur agricole, au sein des chaînes de valeur et du commerce contribuera également à la réalisation de la Déclaration de Malabo et aux Objectifs de développement durable.

La FAO et ONU Femmes : créer l’élan nécessaire pour faire progresser l’égalité entre les sexes

En marge de l’évènement, Maria Helena Semedo, la Directrice générale adjointe de la FAO s’est entretenue avec Asa Regner, Directrice exécutive adjointe d’ONU Femmes.

ONU Femmes a également récemment salué le travail de la FAO en matière de réduction des écarts entre les sexes. En 2017, la FAO a atteint ou surpassé 93 pour cent des indicateurs de performance établis par le Plan d’action des Nations Unies sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

«  La FAO reconnaît l’importance de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes - au sein de l’Organisation et de notre travail où la question du genre est une priorité. Nous savons que lorsque les femmes ont le pouvoir de décider, toute la société en bénéficie  » a indiqué Mme Semedo.

« Le partenariat entre ONU Femmes et la FAO s’est révélé particulièrement fructueux car il a su concrétiser les paroles en les transformant en actes. J’ai hâte de poursuivre sur cette voie, de renforcer la coopération entre les deux agences afin d’exploiter pleinement le potentiel des femmes et filles vivant en milieu rural » a indiqué Mme Regner.

L’égalité en action

La FAO et ses partenaires apportent un soutien technique à de nombreux pays africains en vue d’autonomiser les femmes en milieu rural. Le Programme conjoint pour accélérer les progrès afin de favoriser une autonomisation économique des femmes, par exemple, est mis en œuvre en Ethiopie, au Libéria, au Niger et au Rwanda, avec l’aide du Programme alimentaire mondial, du Fonds international de développement agricole et d’ONU Femmes. Le Programme a déjà permis à 40 000 femmes de recevoir une formation sur des technologies agricoles et vise à améliorer leur accès aux services financiers et aux marchés.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article