Austérité

8 ans après, Ali Bongo veut « assainir » les finances publiques d’un Gabon mis en déficit

8 ans après, Ali Bongo veut « assainir » les finances publiques d’un Gabon mis en déficit
8 ans après, Ali Bongo veut « assainir » les finances publiques d’un Gabon mis en déficit © 2018 D.R./Info241

Note souveraine dégradée en début de mois de B3 à Caa1 (risque de crédit très élevé ) l’empêchant de continuer sa course effrénée à l’endettement, le Gabon a enfin décidé de changer radicalement d’approche. Après avoir créé une task force constituée d’une centaine responsables publics durant un mois, le Gabon a trouvé sa solution : dégraisser sa masse salariale et réduire les salaires. Présentant que cela ne suffirait toujours pas à combler le déficit du pays plombé par une dette publique abyssale, la gabegie désormais reconnue et la corruption qui gangrènent le pays depuis des années, la présidence gabonaise a annoncé hier d’autres mesures touchant cette fois au confort d’anciens et actuels responsables administratifs et politiques.

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Résorber un déficit entretenu durant plusieurs années

Ali Bongo veut désormais résorber le déficit qu’il a causé dans le pays après 8 ans de politique économique dite « émergente ». Pour cela, il annoncé tout d’abord annoncé jeudi dernier, devoir faire baisser les salaires de 5 à 15% dans plusieurs administrations publiques ainsi que le dégraissage progressif de la masse salariale. Objectif chiffré : recouvrer 70 milliards par an d’un budget qui avoisine en 2018 les 2800 milliards ! Pour accélérer le mouvement d’éjection des agents publics devenus indésirables pour la masse salariale nationale, la présidence gabonaise a dores et déjà annoncé la mise sous bons de caisse des fonctionnaires pour la paie de juillet.

Après avoir pourtant dès 2009, commandité plusieurs audits et affirmé avoir débusquer de nombreux fonctionnaires dits « fantômes », Ali Bongo reste convaincu qu’il en existe toujours dans la Fonction publique. Pour s’en assurer une énième fois, l’ensemble des fonctionnaires devra préalablement récupérer les précieux bons de caisse auprès de leur hiérarchie pour pouvoir prétendre percevoir leur salaire de juillet. La mesure déjà employée par le gouvernement gabonais pour tordre le coup aux grèves dans le secteur public, servira désormais à assainir les finances publiques qui souffrent d’une masse salariale « hypertrophiée ». Cette masse de trop de fonctionnaire pèserait 59% des recettes fiscales de l’année en cours, a indiqué le porte-parole de la présidence gabonaise hier après-midi en conférence de presse.

Des mesures en veux-tu en voilà !

Pour autant, conscientes que la mesure égrenée comme un relevant d’un « tournant décisif » pour le modèle social gabonais, ne pourrait à elle seule suffire à tourner le dos à 8 ans de gabegie, les autorités par la voix du porte-parole de la présidence gabonaise, a annoncé lundi après-midi de nouvelles mesures supplémentaires : la mise en place d’un plan de départ volontaire de la Fonction publique et la réduction des avantages accordés aux anciens présidents d’institutions à la retraite (ancien président de l’Assemblée nationale, du Sénat, du Conseil économique et social, ancien Premier ministre).

A cela s’ajoute une réforme des avantages accordés aux présidents des conseils d’administration (PCA) d’établissements publics ou de sociétés détenues par l’Etat gabonais. Cela passerait de façon concrète par la suppression des cabinets des PCA, la limitation de la rémunération du PCA aux jetons de présence et, la suppression des rémunérations mensuelles des PCA. Des nouvelles annonces qui viennent se greffer à celles prise jeudi 21 juin en conseil des ministres.

La traque du fonctionnaire ouverte !

Autant dire que la chasse au fonctionnaire est clairement lancée dans le pays qui souffre du « clientélisme » mise en place dans l’administration publique par les autorités publiques et enfin reconnu par elles hier par le porte-parole présidentiel Ike Ngouoni, comme à l’origine de nombreux errements financiers. Après avoir gelé depuis 2 ans les recrutements dans la Fonction publique, le gouvernement vient de prolonger la mesurer d’austérité de 3 ans de plus. Une mesure qui affectera les jeunes diplômés, invités à désormais trouver leur place dans le privé.

Objectif avoué : dégraisser la Fonction publique pour que cette masse salariale se déporte sur les seules les entreprises privées du pays. Une bien curieuse recette qui devrait, selon les autorités, favoriser paradoxalement l’emploi dans le pays. On voit mal comment faire re-exploser le nombre de chômeurs, déjà estimé à 30% avant ces mesures, suffirait à contraindre le secteur privé à devenir pourvoyeur d’emplois pour des jeunes déjà formés. Les voies de la présidence gabonaise étant toutes insondables !

@info241.com
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