Droit de l’homme

La société civile gabonaise lance un appel à témoins pour dénoncer les actes de torture en prison

La société civile gabonaise lance un appel à témoins pour dénoncer les actes de torture en prison
Paul Mitombo (gauche) et Guy Stéphane Loundou, les deux principales personnalités visées par cette plainte © 2018 D.R./Info241

Après avoir préalablement déposé une plainte pour « torture » contre les responsables de la prison centrale de Libreville jeudi dernier, le Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) lance désormais un appel à témoins. Dans un communiqué de presse parvenu à la rédaction d’Info241, cet organisme de la société civile gabonaise invite les familles d’anciens détenus et d’éventuelles victimes de ces sévices prohibés, à se joindre à lui pour faire condamner les responsables de la prison de Gros Bouquet.

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Engagé à traduire en justice le directeur de la prison centrale de Libreville Paul Mitombo (50 ans) et ses collaborateurs dont l’adjoint Guy Stéphane Loundou (50 ans), le ROLBH multiplie les actions de pression. Après avoir saisi le 12 avril dernier le procureur de la République près du tribunal de première instance de Libreville, l’ONG engagé dans la défense des Droits de l’Homme lance ce mercredi, un vibrant appel à témoins pour recueillir davantage de témoignages de victimes ou de leurs proches.

Selon le communiqué de presse du ROLBG, cet "Appel à témoins pour victimes de torture au Gabon" est consécutive à "la procédure judiciaire [intentée] contre le directeur de la prison centrale de Libreville, le colonel Paul MITOMBO et ses collaborateurs impliqués avec lui dans les actes de tortures". Les personnes témoins d’actes de torture opérée dans cette prison, sont appelées à se manifester au siège de l’ONG sis sis en face de l’Hôtel de Louis à Libreville du 23 au 29 avril.

Une vue intérieure et extérieure de la prison centrale de Libreville

Et pour ce qui ne pourrait pas effectuer le déplacement, le communiqué souligne outre le respect de l’anonymat des victimes, "les enregistrements de témoins se feront également à travers les numéros Whatsapp suivants : 07 51 99 32/06 24 59 48/06 76 29 53". Une innovation de taille qui devrait permettre de mieux recueillir les témoignages des potentielles victimes.

Notons au passage que la plainte du ROLBG fait suite aux signalements d’actes de torture présumés perpétrés sur l’ancien député Bertrand Zibi Abegue. La direction de la prison centrale où est incarcéré ayant "délibérément" refusé qu’une expertise médicale soit pratiquée sur le détenu politique pour faire constater l’ampleur des actes de torture que subiraient l’ancien député de Minvoul.

Sont donc concernés par cet appel à témoins, souligne le ROLBG, les anciens détenus victimes de tortures à la prison centrale, les familles de victimes de torture et les témoins anonymes. Et de conclure : "Face aux tortionnaires, brisons le silence !". Rendez-vous donc au siège du ROLBG toute la semaine prochaine et sur Whatsapp pour cette grande campagne de dénonciation.

Nommé en août 2016, en pleine ferveur présidentielle, le colonel Paul Mitombo et ses agissements durant et après la crise post-électorale sont cœur de toutes les attentions. Outre les accusations de torture, le responsable de la prison centrale de Libreville est sans cesse interpellé pour de nombreux cas de décès de détenus. En 2016, le jeune David Prestige Nziengui, placé en détention préventive le 20 avril, y avait trouvé la mort à la suite d’« une mutinerie » survenue au sein de la prison peu après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo.

Une des nombreuses affaires qui attentent ce responsable pénitentiaire. Notons que suite à la plainte déposé par le ROLBG, la justice gabonaise dira le 30 avril les suites qu’elle compte donner à ces soupçons de torture portée contre ce haut responsable de l’administration pénitentiaire gabonaise. Affaire à suivre donc.

@info241.com
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