Tensions réligieuses

Église évangélique du Gabon : entre dissensions, manipulations et jeux de pouvoir

Église évangélique du Gabon : entre dissensions, manipulations et jeux de pouvoir
Église évangélique du Gabon : entre dissensions, manipulations et jeux de pouvoir © 2018 D.R./Info241

L’horizon ne veut toujours pas s’éclaircir pour l’Église évangélique du Gabon (EEG). Les récents travaux du conseil national tenu à Lambaréné du 5 au 8 avril, ont été encore l’occasion d’entrevoir les jeux de pouvoir qui s’y trament entre le président sortant Jean-Jacques Ndong Ekouaghe et les candidats à sa succession dont le pasteur Jean-Marie Emane Minko. Une foire d’empoigne déjà annoncée aux rebondissements peu religieux.

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En fin de mandat depuis le 30 mars dernier, son président depuis 2009 le pasteur Jean-Jacques Ndong Ekouaghe serait, selon plusieurs sources, l’homme de Dieu orchestrerait toutes sortes de dérives qui impactent fortement la vie et la quiétude au sein de cette congrégation religieuse.

Entendu que cette église est régie par une constitution ainsi qu’une charte dite de « réconciliation », le tour reviendrait à la région synodale de l’Ogooué-Ivindo de présider aux destinées de cette église à l’issue du conseil national. Instance chargée, rappelons-le, d’élire un nouveau président après le mandat de l’actuel président. Depuis, il y régnerait une cacophonie totale pour parvenir religieusement à cette issue.

Le président sortant de l’EEG, Jean-Jacques Ndong Ekouaghe

C’est ainsi qu’entre autres décisions prises lors des assises récentes de Lambaréné, la mesure confirmant « la suspension des pasteurs et laïcs dissidents », rappelée notamment dans une parution du quotidien l’Union datée du mercredi 11 avril. Cette décision serait au cœur même du scandale qui couve dans cette maison de Dieu.

Selon nos informations exclusives, cette décision du président sortant Jean-Jacques Ndong Ekouaghe viserait ni plus ni moins qu’à écarter de la course à la présidence, le pasteur Jean Marie Emane Minko. Un ami de longue date avec qui pourtant d’ailleurs, il serait rentré en conflit ouvert depuis que ce dernier exerçait déjà la fonction entre 2001 et 2006.

Emane Minko, reconnu comme ancien de l’église et à qui reviendrait les faveurs des fidèles de sa région synodale pour rempiler à la tête de cette église, serait donc un peu gênant pour Jean-Jacques Ndong Ekouaghe. Un président dont les pratiques dans ce milieu religieux friseraient l’arbitraire et le népotisme demeurent controversées dans une congrégation qui se veut débarrassée de toute impureté.

Depuis son arrivée à la tête de ce mouvement religieux, l’homme aurait marqué sa mandature par une concentration personnelle de la quasi-totalité des pouvoirs qui régissent le bon fonctionnement de cette église. Soutenu dans cette gestion que certains fidèles n’hésitent pas à qualifier de narcissique par sa compagne, la magistrate Louise Angue, le pasteur Jean-Jacques Ndong Ekouaghe serait le véritable homme fort de l’EEG à ce jour.

Le pasteur Jean-Marie Emane Minko

Outre tous les pouvoirs dont il jouirait, le bonhomme n’hésiterait pas à vanter publiquement le soutien politique dont il bénéficierait de membres influents du pouvoir actuel au Gabon. Après celui presque affiché de Daniel Ona Ondo qui est aussi un fidèle de cette église, le révérend serait en train de séduire l’actuel Premier Ministre Issoze Ngondet.

Non pas cette fois-ci pour rempiler, mais en tentant d’imposer un certain Augustin Bouengone, l’actuel vice-président de l’EEG chargé des affaires administratives. Le dauphin tout trouvé serait le parfait candidat à la présidence en dépit de l’inaptitude de ce dernier à occuper une telle fonction pour le moment, bien qu’issu de la région à laquelle échoit cette présidence.

Sentant donc que le pasteur Emane Minko jouirait d’une notoriété certaine dans cette région, lui qui aurait d’ailleurs réussit à contourner tous les traquenards académiques mis sur son chemin par son ancien ami fidèle d’enfance en allant se recycler récemment au Cameroun, Jean Jacques compte bien opérer un passage en force en imposant un homme lige aux commandes de l’église et rester celui qui tire les ficelles dans l’ombre. Entendu que l’EEG, c’est aussi une affaire de gestion de gros budgets.

En définitive, s’il est clair que la passerelle entre l’église et la politique est très mince, tant Emane Minko aussi dit une brève apparition en politique en s’invitant dans le gouvernement alternatif du défunt André Mba Obame en 2011 avant de prendre ses distances ces derniers deux ans, est-ce pour autant que l’on ne laisserait pas la liberté du choix de celui qui pourrait mieux les diriger aux fidèles de la région synodale de l’Ogooué-Ivindo en leur imposant quelqu’un qui ne remplirait point les conditions requises à la fonction ?

Dans tous les cas, les réactions le conseil presbytéral de « Gros-bouquet » ainsi qu’un collège des pasteurs réunis le 10 avril dernier au quartier Nzeng-Ayong à Libreville n’entendent pas se laisser faire. Ils promettent d’ores et déjà de mener un certain nombre d’actions visant à tordre le cou à ces agissements du révérend sortant qui frisent la mafia de la part de quelqu’un dont le passé est décrié pour beaucoup comme un simple usurpateur soupçonné en plus de faux et usage de faux dans son parcours académique.

@info241.com
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