Alors que le positionnement de Jean Ping à l’opposition a visiblement rebattu les cartes politiques gabonaises, précipitant le pouvoir à entrer en pré-campagne – deux ans avant la présidentielle - pour charmer les gabonais qui le seraient encore moins, la rédaction d’Info241 s’est employée à vous livrer un tout petit précis de la personnalité politique d’Ali Bongo, l’actuel chef de la majorité au pouvoir au Gabon.
Président bling-bling
A défaut de la fonction de Président de la République, Ali Bongo aurait pu faire carrière dans la chanson. Un rêve qu’il caressait, à l’époque où il chantait avec son ami Jimmy Ondo dans les cabarets de Libreville et de l’intérieur du Gabon. Rien de plus normal non ? Car sa maman, Patience Dabany, était déjà une chanteuse qui menait de main d’orchestre les groupes d’animation du Parti Démocratique Gabonais (PDG). C’est nul doute de cette période, qu’il a hérité de ce style bling-bling, un goût prononcé pour le « m’as-tu-vu » au grand dam de ses détracteurs qui critiquent ses moindres déplacements ou gestes.
Chanteur comme maman ? Jamais ! C’était sans compter sur l’avis de papa, Omar Bongo Ondimba qui, fatigué des frasques nocturnes de son fils héritier, le converti un jour de 1979 à l’islam. Finies donc les virées nocturnes, les courses de voitures, les filles, désormais il s’appellera Ali Ben Bongo au lieu d’Alain-Bernard Bongo.
Fonceur, frondeur
Place donc à la politique à côté de papa, au sein du PDG. Il crée un courant politique en son sein avec ses compagnons Ngoyo Moussavou, André Mba Obame, pour ne citer que ceux-là. On les appelle les Rénovateurs. C’est là que lui viendra son esprit frondeur, fonceur qui lui vaudra des inimitiés au sein de sa famille politique. Car des couleuvres, il en fera avaler à ses camarades du parti, à l’exemple de son oncle Idriss Ngari, qu’il fit battre à la députation dans le Haut-Ogooué malgré l’indignation de certains Altogovéens critiquant sa méconnaissance de la langue locale, et l’absence de résidence de ce dernier dans la région. Peu importe la voix des urnes, seule la voix de papa compte, son jusqu’au-boutisme l’emportera, Omar Bongo finira donc par trancher pour son fils.
Rancunier
Détesté par une frange des caciques du PDG, honni par l’opposition, vrai ou faux, on rapporte d’ailleurs cette anecdote de Joseph Rendjambé qui aurait refusé à Ali Bongo la prise de parole lors de la conférence nationale de 1990 qui, devait par la suite ouvrir la voie au multipartisme au Gabon, prétextant qu’il ne devait pas se mêler des choses des « Gabonais ». Il en fallait moins pour susciter l’ire d’Ali Bongo. Quelques jours plus tard, des informations annonçaient que l’opposant Joseph Rendjambé était retrouvé mort dans un hôtel de la capitale.
Il n’a jamais pardonné à André Mba Obame de s’être présenté candidat à l’élection présidentielle de 2009. Suite à sa victoire, il en fera voir des vertes et des pas mûres à ce néo-opposant. De même, il s’en suivra une chasse à l’homme dans l’administration publique, dans le monde des affaires et dans l’armée de tous ceux qui avaient soutenus de près ou de loin le dissident André Mba Obame.
Rejeté par une bonne partie de la classe politique, des intellectuels passant par les acteurs de la société civile, c’est vers la "légion étrangère" qu’il trouvera ses plus loyaux collaborateurs. Peu importe les critiques, ce qui compte ce sont les résultats. Ses vrais amis sont Acrombessi, Liban, Attias, Seydou Kan, Victor N’diaye... Au grand dam, de Laure Olga Gondjout, de Ndong Sima et autres rapidement rangés dans des placards du pouvoir.
Ses modèles
Si dans le passé on lui a, à tort peut-être, prêté des relents monarchistes pour le Gabon, ce dernier ne cache pas son admiration pour le modèle marocain, dirigé par son ami d’enfance Mohammed VI, vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite, qui règne depuis la seconde moitié du XVIIe siècle sur le royaume chérifien.
Une autre de ces personnalités pour qui, Ali Bongo admire le mode de gouvernance, est Tayip Erdogan, le premier ministre turc. Similitude, les deux sont musulmans, fonceur, réformistes. Ali Bongo rêve de devenir le père du Gabon émergent, le second rêve de surpasser Mustafa Kemal Atatürk, le père de la Turquie moderne.
A ce sujet, Recep Tayyip Erdogan à 60 ans est officiellement devenu depuis recemment le nouveau président de la Turquie, une nouvelle étape après un règne sans partage de onze ans à la tête du pays dénoncé comme « autocratique » par ses adversaires. C’est devant un parlement vidé par l’opposition qu’il a prêté serment.
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