Crise post-électorale

La Coalition de Jean Ping dénonce les violations des libertés publiques du régime d’Ali Bongo

La Coalition de Jean Ping dénonce les violations des libertés publiques du régime d’Ali Bongo
La Coalition de Jean Ping dénonce les violations des libertés publiques du régime d’Ali Bongo © 2017 D.R./Info241

Les arrestations arbitraires, des violences lors des manifestations de l’opposition ou de la société civile, les interdictions de quitter le territoire et les kidnappings des citoyens qui expriment leur liberté d’expression sont légion en terre gabonaise. En réaction à ses privations flagrantes des libertés publiques et des droits fondamentaux par le régime d’Ali Bongo, la Coalition Pour la Nouvelle République, dirigée par Jean Ping en ’’Président élu de la République gabonaise", a organisé une réunion d’urgence vendredi 1er septembre à Libreville. Elle a été suivie d’une conférence de presse afin de dénoncer avec la dernière énergie la recrudescence des exactions et violation des droits de l’homme réalisées par les forces de l’ordre et de sécurité sous l’autorité du gouvernement gabonais.

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Après une réunion de crise qui a réuni les présidents apparentés à la Coalition, Frédéric Massavala, en porte-parole a indiqué ce qui suit : « A la suite du discours à la nation du 18 Août 2017 de son Excellence, Jean PING, Président de la République, la Coalition Pour la Nouvelle République, a lancé un programme de mobilisation nationale. C’est ainsi qu’on assiste à Libreville, dans les capitales provinciales, ainsi qu’au sein de la diaspora, à la multiplication des manifestations civiques, sous des formes diverses. C’est le lieu pour la Coalition Pour la Nouvelle République, de se féliciter de la qualité de l’engagement constant et résolu du peuple gabonais, particulièrement des femmes et des jeunes. Cette mobilisation jamais enregistrée au Gabon fait barrage à la volonté clairement exprimée de Monsieur Ali Bongo Ondimba de s’incruster au pouvoir par la force, faisant fi de son rejet massif par le peuple gabonais ».

Selon M. Massavala, « cette résistance des gabonais, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays maintient allumée, la flamme de l’espérance et la promesse de démocratie. C’est pourquoi la Coalition renouvelle ici, son appel solennel au peuple gabonais pour plus de détermination dans son droit légitime à voir rétablir rapidement les résultats du vote qui l’a amené à élire le Président Jean PING, avec plus de 60% des suffrages, le 27 Août 2016 ». La Coalition pour la Nouvelle République a salué « le civisme, l’engagement et la forte mobilisation des populations notamment, dans l’Ogooué maritime à Port-­‐Gentil, dans le Woleu-­‐Ntem à Oyem, dans la Nyanga à Tchibanga, dans l’Ogooué Lolo à Koulamoutou, dans la Ngounié à Mbigou et Lebamba et dans l’Estuaire, à Libreville. Nous associons à cette reconnaissance, les paroisses et les temples qui ont su entendre la voix des fidèles ».

Au terme de ces deux premières semaines d’action civique, la Coalition a dénoncé les violations des libertés publiques : « une fois de plus, que les forces de sécurité sont sorties de leur mission républicaine. Partout où nos compatriotes se sont levés, ils l’ont fait dans un esprit conforme, comme recommandé par le Président de la République, « aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution  ». Mais il convient de constater, a martelé Fréderic Massavala « pour le déplorer que les forces de sécurité ont fait obstruction à l’exercice de ces droits garantis pourtant par la Loi Fondamentale du Gabon. C’est au nom desdites garanties constitutionnelles que nos compatriotes agissent pour : rejeter avec constance, le vol du vote et des suffrages exprimés le 27 août 2016 ; dénoncer l’incurie des administrations à la solde des clans, notamment la CENAP et la Cour Constitutionnelle, dans le rôle qu’elles ont joué dans le coup d’état militaro-­‐électoral ; faire échec à ce coup d’état militaro-­‐électoral en bravant les intimidations et l’arbitraire ; rompre définitivement avec la dictature et exprimer chaque jour la rupture irréversible avec Monsieur Ali Bongo, à qui il ne reste pas d’autre choix, que celui de la fin qui est là sous nos yeux ».

Les constats de la Coalition et sa détermination à résister contre la dictature d’Ali Bongo

La Coalition a observé « que les forces de sécurité continuent à infliger des traitements dégradants aux compatriotes. A Port-­‐Gentil, elles se livrent à une véritable chasse à l’homme, notamment contre les résistants Féfé ONANGA et David Pono Rafemo. Plus grave, les forces de sécurité se livrent à des enlèvements de compatriotes. De tels enlèvements ont déjà eu cours en août-­‐septembre 2016, de façon massive. Nous venons d’assister à nouveau au recours à cette violation dimanche dernier, lorsque Monsieur Hervé MOMBO a été kidnappé puis amené au CEDOC, avant la destruction sans autre forme de procès de ses biens personnels ».

Qu’est qui peut justifier de telles façons de faire ? S’est interrogé le porte-parole de la Coalition avant d’insister sur ce fait : « Le Président de la République élu, S.E. Jean PING vient de passer plusieurs mois à peser de toute son autorité et de son leadership, pour garantir une passation des charges, dans un environnement apaisé qui prépare nos compatriotes à la nécessaire réconciliation. Malheureusement, en face, la volonté de s’imposer et de se moquer du peuple gabonais est obsessionnelle chez l’usurpateur. Aussi, la Coalition Pour la Nouvelle République tient ici solennellement, devant l’opinion nationale et la communauté internationale à : dénoncer et condamner vivement la chasse à l’homme menée contre tous ceux qui luttent pour la vérité des urnes ; mettre en cause, à titre personnel, tous ceux qui, au sein des services de sécurité et de défense, se livrent à ces enlèvements et à ces kidnappings ; appeler vivement à la libération de Monsieur Hervé MOMBO, ainsi que les autres détenus politiques en particulier Messieurs Bertrand Zibi Abeghe et Amiang Washington. Appeler l’ensemble de l’administration, notamment dans les secteurs de la Défense et de la Sécurité à demeurer dans les limites de leurs obligations administratives ».

Par-­‐dessus tout, a conclu Fréderic Massavala « la Coalition Pour la Nouvelle République réaffirme sa détermination résolue à poursuivre le programme de mobilisation générale, pour marquer l’arrivée du Président Jean PING au pouvoir. Hier 31 août 2017, nous avons célébré dans le recueillement le 1er anniversaire des massacres du Q.G. Puisse l’Eternel Dieu des armées faire que le sang de nos martyrs ne coule pour rien. Ils sont tombés au champ de l’honneur pour laisser éclore et germer un nouveau Gabon débarrassé de la peur et du besoin. La nation reconnaissante ne les oubliera jamais. Maintenant, les jours prochains tenons-­‐nous la main et tissons une longue chaine de solidarité et de patriotisme. Pour la mémoire de nos martyrs, nous travaillons à faire aboutir l’alternance, afin que Son Excellence Jean PING, élu le 27 août 2016, prenne enfin ses fonctions de Président de la République gabonaise  ».

In fine, le régime répressif d’Ali Bongo est dans une parfaite contradiction entre son discours à la nation où il appela à une paix sociale et les privations des libertés publiques et des droits fondamentaux, l’interdiction aux opposants et proches de l’opposition de quitter le territoire. Le cas le plus médiatique est la mise sur mandat de dépôt du jeune activiste militant, Hervé Mombo Kinga. Surnommé matricule 001, très en vue sur la toile et lors des manifestations pro-Jean Ping, l’activiste a subi un kidnapping et un enlèvement le dimanche 27 août à Libreville par des hommes en trellis, avant d’être mis à l’arrêt par le procureur de la République, Steve Essame Ndong.

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