Crise post-électorale

La crise gabonaise de nouveau évoquée à l’Assemblée nationale française

La crise gabonaise de nouveau évoquée à l’Assemblée nationale française
Olivier Faure (gauche) a insisté sur la nécessité d’adresser de « bons signaux » à l’Afrique dans le cas du Gabon © 2016 D.R./Info241

La crise post-électorale gabonaise continue d’inquiéter au plus haut point les parlementaires de l’Hexagone. Après le Sénat la semaine dernière, le ministre français des Affaires étrangères a une nouvelle fois été interpellé à l’Assemblée nationale hier sur « les présomptions de fraude massive » de la dernière élection présidentielle gabonaise, remportée officiellement par Ali Bongo.

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Mercredi après midi, la victoire controversée d’Ali Bongo à la présidentielle gabonaise s’est encore invitée dans un hémicycle français. Après Jean-Marie Bockel (sénateur du Haut-Rhin) mercredi dernier, le tour est revenu à Olivier Faure (député de Seine-et-Marne, Vice-président du groupe "Socialiste, républicain et citoyen" à l’Assemblée nationale) d’interpeller Jean Marc Ayrault sur la position française devant les fortes "présomptions de fraude massive" imputées au camp d’Ali Bongo.

Une vue du palais Bourbon hier, lors de la prise de parole du député Olivier Faure

Pour le député Olivier Faure, "Aujourd’hui, chacun le sait, il existe des présomptions de fraude massive lors de l’élection présidentielle [gabonaise]. Les résultats de la région du Haut-Ogooué sont éloquents : plus de 99 % de participation et 95% des bulletins pour Ali Bongo, lui donnant ainsi la victoire officielle". Et dénoncer les données factuelles qui confirme ces soupçons : "Dans un pré-rapport de l’Union africaine, les juristes présentent les PV du Haut-Ogooué comme – je cite - « invraisemblables »".

L’actuel porte-parole du Parti socialiste (PS) français a déploré que face aux doutes de la communauté internationale et les interrogations légitimes de la classe politique française, le mis en cause, Ali Bongo, "par une pirouette saugrenue" se soit "essayé à dénoncer un « néocolonialisme douteux » de la part de notre pays".

La question du député PS et la réponse du ministre français des Affaires étrangères

Le député socialiste a tenu tout de même à rappeler que "la France n’a pas de candidat, mais elle a des principes. La libre détermination des peuples et la démocratie sont des principes universels qu’elle partage avec l’Union Européenne". Envoyant ainsi la patate chaude à l’Union européenne dont le rapport final sur cette élection a une nouvelle fois été reporté au 7 décembre : "C’est donc la voix de l’Union Européenne que nous souhaiterions maintenant entendre pour ne pas donner le sentiment de notre implication exclusive qui ne serait plus d’époque". Et de conclure : "L’Afrique nous regarde. Continuons à lui adresser les bons signaux".

Dans sa réponse, Jean Marc Ayrault a dit partager les inquiétudes et les préoccupations soulevées par le député PS Olivier Faure. "Comme vous, nous attendons avec beaucoup d’intérêt la publication du rapport final de la mission d’observation électorale de l’Union européenne", a indiqué le ministre des affaires étrangères français. Et d’ajouter : "Ce rapport sera publié et j’espère qu’il sera l’occasion d’une évaluation précise des raisons qui ont conduit aux doutes exprimés sur les résultats. J’espère qu’il sera également utile pour avancer sur la façon de redonner confiance au peuple gabonais dans ses institutions électorales".

@info241.com
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