Crise post-électorale

Nicolas Sarkozy désavoue Ali Bongo et sa victoire controversée à la présidentielle gabonaise

Nicolas Sarkozy désavoue Ali Bongo et sa victoire controversée à la présidentielle gabonaise
Une photo d’archives des deux hommes politiques © 2016 D.R./Info241

Interrogé ce matin par nos confrères de RFI, l’ancien président français Nicolas Sarkozy n’est pas allé de main morte sur l’élection présidentielle gabonaise du 27 août dernier qu’il n’hésite pas à désigner comme une « occasion manquée » pour la démocratie gabonaise. Nicolas Sarkozy souligne notamment « qu’il aurait fallu renforcer l’importance des contrôles internationaux avant l’élection et pas après » avant de se dire dire à minima étonné par les chiffres publiés.

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Voici quelques extraits ayant trait à la situation gabonaise, de l’entretien consacré aux questions de politique africaine du candidat à la primaire de la droite française Nicolas Sarkozy :

RFI : Au Gabon, la réélection d’Ali Bongo est très controversée et a fait sans doute plusieurs dizaines de morts. Pensez-vous comme beaucoup d’observateurs qu’il y a eu truquage et que le vrai vainqueur c’est Jean Ping ?

Nicolas Sarkozy : D’abord, j’ai eu l’occasion il y a quelques mois de recevoir Jean Ping. Et ce n’est pas d’hier que je suis préoccupé de l’évolution gabonaise. Le Gabon était un havre de paix et de stabilité, avec la grande expérience de feu Omar Bongo, et vous savez comme moi que l’âge et l’ancienneté dans les fonctions, ça pèse en Afrique…

RFI : Le doyen…

Nicolas Sarkozy : ... le doyen, ça compte. J’ai vu les élections au Gabon, elles sont incontestablement une occasion manquée. Elles ont été l’objet de contestations multiples. Les chiffres qui ont été publiés provoquent au minimum l’étonnement. Et la seule chose qui compte maintenant c’est d’éviter que le Gabon verse dans la violence. Des initiatives politiques fortes doivent être prises, et doivent être prises par Ali Bongo.

Maintenant, je voudrais vous dire une chose. Je suis toujours réservé lorsqu’un dirigeant français commente une élection, alors que l’Union africaine ne l’a pas fait. Nous sommes toujours dans la situation où, si on commente, on est des donneurs de leçon d’un passé postcolonial, si on ne commente pas, on est des complices d’une élection qui ne s’est pas bien passée. Qu’est-ce qu’on peut dire par là ?

La première chose, c’est qu’il aurait fallu renforcer l’importance des contrôles internationaux avant l’élection et pas après. La deuxième chose, c’est que la contestation montre que le recomptage était sans doute la seule solution possible. La troisième observation, c’est qu’il va y avoir des élections législatives -si mon souvenir est exact- en décembre et qu’elles doivent être le nouveau rendez-vous -et celui-ci, je l’espère de tout mon cœur, pas manqué- pour la démocratie au Gabon.

RFI : En 2009, la première élection d’Ali Bongo était déjà très controversée. Et pourtant vous l’aviez soutenu avant et après l’élection. Vous l’aviez félicité juste après sa victoire officielle. Si c’était à refaire, est-ce que vous le referiez ?

Nicolas Sarkozy : Bon, enfin, en 2009, l’importance des contestations n’avait pas été…

RFI : Ah si, André Mba Obame n’était pas du tout d’accord, vous vous souvenez…

Nicolas Sarkozy : D’abord en Afrique, comme en France, tous les leaders ne sont jamais d’accord. Mais on portait déjà les prémices de quoi ? D’un affrontement interne à la famille Bongo, plutôt que d’un affrontement interne à la classe politique gabonaise.

La France n’a pas fait l’élection d’Ali Bongo, ceux qui disent ça ne connaissent rien au Gabon, et d’ailleurs sont insultants pour les Gabonais. Mais l’élection récente n’a rien à voir avec celle de 2009. L’élection récente est entachée d’un certain nombre de doutes. Tout le monde le dit et je me joins à cette analyse.

@info241.com
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