Le fisc gabonais ordonne la fermeture d’un établissement hôtelier proche de l’opposition
Dur dur d’avoir des points de vue divergents avec le président gabonais Ali Bongo. Quelques 2 jours seulement après sa sortie à charge contre Ali Bongo, l’établissement hôtelier de Chantal Myboto, le Maïsha situé à Libreville, a été mis sous scellé par la direction générale des impôts (DGI) du Gabon.
Officiellement, le fisc gabonais réclamerait 4,2 milliards de FCFA à l’établissement hôtelier appartenant à Chantal Myboto, dont la sortie tonitruante de samedi dernier à Libreville où elle demandait un débat public à Ali Bongo sur sa filiation controversée, n’est pas visiblement bien passée au palais du Bord de mer.
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En effet, Chantal Myboto est la mère d’Onaida Maisha Bongo qui a enclenché une bataille juridique contre Ali Bongo voilà plus de 16 mois pour obtenir son acte de naissance querellé. Une procédure est d’ailleurs actuellement en cours en France pour contester la véracité du document présenté comme l’acte de naissance d’Ali Bongo.
L’entrée principale sous le verrou de la DGI
L’établissement hôtelier et sa soixantaines d’employés sont donc sur le carreau, les agents de la DGI ayant procédé hier à la mise sous scellés sans conciliation. On se souvient que le fisc gabonais avait adressé un redressement fiscal de plusieurs milliers de milliards au géant français Total sans procéder ni à la fermeture de l’établissement ni renoncé à la négociation. D’ailleurs, celle-ci s’est faite loin des regards.
Selon Chantal Myboto, propriétaire des lieux, citée par nos confrères de Gabonreview, « il y a des cas de sociétés qui devaient 4 milliards et qui ont eu des abattements jusqu’à 500 millions (…) Il y a même une banque de la place qui est passée d’un redressement de 28 à 2 milliards, après abattement. Mais pour nous : c’est 4 milliards de francs cash, sans négociation possible ». Non sans dénoncer : « Nous savons pertinemment qu’en général, la DGI n’est qu’un instrument de la présidence de la République pour régler des comptes ».
Avant de charger à nouveau sur la main noire à l’origine de cette décision : « Et comme je l’ai déjà signifié à Ali Bongo : le débat est entre lui et moi. Ce face-à-face, nous devons l’avoir. Qu’il vienne me prouver officiellement devant tous les Gabonais qu’il est réellement le fils d’Omar Bongo. Je n’ai aucun problème avec le fisc : ce sont des Gabonais, vos compatriotes que vous punissez et non moi. Car le combat que je mène est au-delà des considérations matérielles. C’est pour la libération du Gabon ».
Voici qui devrait garantir de semaines palpitantes au Gabon, à quelques mois de la présidentielle à un tour. Ali Bongo fait face à de nombreux démêlés judiciaires sur sa filiation à Omar Bongo, jugée frauduleuse par ses détracteurs.
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