Moukagni Iwangou exige une « fin du soutien abusif » de la France au pouvoir gabonais
Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, président de l’UPG loyaliste et membre du Front uni de l’opposition a revendiqué à Libreville au nom du peuple gabonais, dimanche au cours d’une adresse relayée sur les réseaux sociaux, la fin « d’un soutien abusif » des autorités politiques françaises au régime Bongo-PDG qui règne au Gabon depuis 1967. Faisant échos aux propos tenus par Manuel Valls, affirmant l’illégalité de l’élection d’Ali Bongo au fauteuil présidentiel du Gabon en 2009.
Alors qu’un énième désaccord diplomatique est de nouveau patent entre le pouvoir gabonais du Bord de mer et les autorités françaises après les propos du Premier ministre français, Manuel Valls, jugés « incompréhensibles », par le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet. Qui, a une fois de plus affirmé l’étonnement du gouvernement de Libreville, qui par le biais du chef de la diplomatie gabonaise, le Ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Issozet Ngondet, a rappelé son ambassadeur en France, Germain Ngoyo Moussavou.
En vue selon les autorités dirigeantes du Gabon, d’exiger une réparation de Matignon à cette déclaration qui a ravivé les protestations et récriminations sur le présumé hold-up qu’aurait exécuté Ali Bongo en 2009. Pour s’assurer les règnes de la présidence de la République gabonaise. Au grand dam des élus du peuple, que se revendiquaient, les défunts hommes politiques, Pierre Mamboundou et André Mba Obame.
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Jean de Dieu Moukagni-Iwangou leader de la faction de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) n’est pas allé de main morte à ce sujet. Faisant corps avec l’indignation contre l’ingérence légendaire des responsables politiques au sommet de la République française, au nom des intérêts économiques en Afrique (Pétrole, Uranium, Bois...). En soutenant depuis un demi-siècle les dictatures qui spolient et matraquent les peuples africains, notamment au Gabon. Or, ironie du sort, Manuel Valls a affirmé sans ambages, au cours de l’émission populaire française "On n’est pas couché" diffusée dans la nuit du samedi soir sur France 2 Télévision, qu’Ali Bongo n’avait pas été élu dans les règles de l’art en 2009.
Un fait curieux et rocambolesque qui a été décrié par le jeune humoriste français, Jeremy Ferrari, lors de son échange musclé avec le Premier ministre français dans l’émission ’’On n’est pas couché" animé par l’un des tauliers du PAF, Laurent Ruquier. Au sujet, de la présence déconcertante d’Ali Bongo qualifié de dictateur par l’humoriste, lors de la marche du 11 janvier 2015. Visant à revendiquer la liberté d’expression et la liberté de la presse souvent muselées au Gabon. Qui plus est, en hommage des caricaturistes journalistes de Charlie Hebdo.
Qui avait d’ailleurs provoqué l’ire d’un rescapé de cette tuerie perpétrée par les frères Kouachi au nom de Daech. En effet, Laurent Léger journaliste rescapé du massacre de Charlie Hebdo s’était outré de la présence du président gabonais Ali Bongo, à l’occasion de l’émission hommage diffusée sur France 2 Télévision. Au lendemain des massacres de ses collègues. Eric Fassin, sociologue et professeur de sciences politiques à l’université Paris VIII, pour sa part s’interrogeait : « Viktor Orban et M. Rajoy viendront défendre la liberté d’expression avec Ali Bongo et Erdogan ? ». Et d’ironiser : « si nous sommes tous Charlie, alors, beaucoup sont des Charlots ».
S’exprimant sur cette occurrente ingérence des autorités politiques françaises, connue par la masse populaire et par l’élite africaine et gabonaise, Moukagni-Iwangou a déclaré que, « sans bénéfice de la moindre réserve, Monsieur Manuel Valls, Premier Ministre de France vient de libérer le champ diplomatique des convenances d’usage, en reconnaissant simplement, qu’Ali Bongo Ondimba n’a pas été élu. Au-delà de cette vérité, que tous les patriotes connaissaient déjà, c’est le soutien abusif assuré en 2009 qui s’en trouve ici dénoncé, aussi bien de la part du régime en place à cette époque-là à Paris, que de la part de toute la communauté internationale qui avait cru devoir conforter cette forfaiture contre le Peuple Gabonais. Y compris en affirmant tout le contraire. »
Le président de l’UPG loyaliste exige une réparation au peuple gabonais, en ces termes que, « par cette vérité, révélée par nos soins et réitérée de la manière la plus solennelle devant la communauté internationale, Monsieur René Aboghe Ella, Madame Marie Madeleine Mborantsouo et tous les consorts ayant eu pouvoir de donner suite, doivent absolument rendre compte de leurs forfaits au Peuple gabonais, devant la Haute Cour de Justice. A la faveur de cette vérité désormais consolidée, c’est tout le dispositif électoral gabonais qui se trouve questionné, au moment où Monsieur Pacôme Moubelet Boubeya déclare, avec le mépris le plus intolérable, qu’aucun opposant ne prendra le pouvoir, tant qu’il sera Ministre de l’intérieur. »
Moukagni-Iwangou, ancien président en exercice du Front uni de l’opposition conclu son adresse en rappelant les enjeux d’une alternance démocratique qu’augurent l’élection présidentielle de 2016, « au moment où les gabonaises et les gabonais s’apprêtent à prendre part à la prochaine échéance présidentielle, la communauté internationale et tous les amis du Gabon doivent se mobiliser, pour permettre à ce Peuple oppressé depuis 50 ans par une seule famille, de disposer enfin, de son droit légitime de choisir librement ses dirigeants. Il faut résolument mettre fin au soutien abusif accordé à ce régime qui n’en mérite pas. »
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